Un nouveau préfet maritime pour la Méditerranée
Publié le 03/09/2024
Le 2 septembre 2024, à Toulon, l’amiral Nicolas Vaujour, chef d’état-major de la Marine a co-présidé avec Monsieur Didier Lallement, Secrétaire général de la mer, la cérémonie de prise de fonctions du vice-amiral d’escadre (VAE) Christophe Lucas.

La cérémonie s’est déroulée en présence de nombreuses autorités civiles et militaires dont le préfet de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, le préfet du Var, la maire de Toulon et l’officier général de la zone de défense et de sécurité Sud. Le VAE Lucas succède au VAE Gilles Boidevezi qui a quitté ses fonctions de préfet maritime de la Méditerranée et de commandant en chef de la zone et de l’arrondissement maritimes Méditerranée après trois années d’exercice.
Le VAE Lucas connaît déjà bien la zone Méditerranée et ses enjeux stratégiques pour y avoir servi une partie de sa carrière dans les forces de surface et de l’aéronautique navale. Dans le cadre de ses anciennes fonctions de directeur général adjoint des relations internationales et de la stratégie au ministère des Armées, il a notamment pu se rendre dans un grand nombre de pays partenaires de la zone.
Un préfet, trois casquettes :
- La casquette de préfet maritime, représentant unique de l’État en mer sous l’autorité du Premier ministre. Ses prérogatives s’exercent au titre des fonctions de préfet de l’urgence en mer, de préfet de police en mer et de préfet « gouverneur de l’espace marin ». En Méditerranée, le préfet maritime exerce ses attributions dans les eaux adjacentes de 9 départements, pour un littoral de 1 900 km. Suite aux conclusions du débat public mutualisé achevé en avril 2024, la mise à jour du document stratégique de façade (DSF) Méditerranée sera l’une des priorités du nouveau préfet.
- La casquette de commandant de zone maritime en Méditerranée et en mer Noire. Expert de la zone Méditerranée, il assure à ce titre et sous l’autorité du chef d’état-major des Armées (CEMA), le recueil du renseignement et l’entretien des relations internationales avec les pays riverains et exerce le contrôle des moyens interarmées qui lui sont confiés. Dans un contexte où les crises s’y multiplient, il aura pour objectif de garantir la maîtrise de l’espace aéromaritime en Méditerranée et en mer Noire et de poursuivre le haut degré de coopération et de partenariats dans la zone.
- La casquette de commandant d’arrondissement maritime dans laquelle il est, dans la garnison de Toulon, le représentant du ministre et du CEMA notamment en matière d’infrastructures, de défense-sécurité et de rayonnement. Il est aussi l’autorité territoriale de toutes unités de la Marine nationale basées dans le quart sud-est de la France.
Biographie du VAE Lucas
Entré à l’École navale en 1988, le VAE Lucas sert depuis 34 ans dans la Marine nationale.
Après une formation initiale d’officier et de pilote, il est breveté pilote en 1993. Dans sa première partie de carrière, il est affecté au sein des flottilles d’avions de patrouille maritime Atlantique 2 de la Marine nationale à Lann-Bihoué et à Nîmes-Garons. Il sert également à l’École navale comme instructeur et responsable de la formation humaine et à bord du porte-avions Charles de Gaulle comme chef du service « vols ». Ces premières années de service le voient participer, directement ou en soutien, à de nombreuses opérations, du conflit en ex-Yougoslavie (Sharp Guard) à l’Afghanistan (Agapanthe 2004 - Enduring Freedom) en passant par Djibouti (Enduring Freedom). Elles se poursuivent entre 2004 et 2006 par le commandement de la Flottille 23F de patrouille maritime.
Après l’École de guerre (14ème promotion, dont il assure la présidence), il exerce les fonctions de gestionnaire du personnel officier de l’aéronautique navale à la direction du personnel militaire de la Marine.
En 2009, il renoue avec les postes embarqués en prenant le poste de commandant en second de la frégate anti-sous-marine Latouche-Tréville, puis celui de commandant de la frégate anti-sous-marine Georges Leygues. Il participe à la mission de formation des élèves officiers, Jeanne d’Arc 2011, et à la mission Atalante (lutte contre la piraterie en océan Indien). Son bâtiment est ensuite intégré à l’opération Harmattan (Libye) et prend part à plusieurs actions offensives, dont certaines donneront lieu à des ripostes des armes adverses. Il prend ensuite, pour 3 ans (2011-2014), le commandement de la base d’aéronautique navale de Lann-Bihoué, forte de 2 000 personnes. A sa tête, il assure et soutient le déploiement des équipages d’Atlantique 2 engagés dans l’opération Serval au Mali.
En 2014, il est auditeur de la 64ème session du Centre des hautes études militaires et de la 67ème session de l’Institut des hautes études de défense nationale. A compter de 2015, il occupe les fonctions d’adjoint au chef de la cellule relations internationales du cabinet militaire du ministre de la Défense puis rejoint le chef d’état-major de la Marine comme chef de cabinet.
Promu contre-amiral en 2018, il prend le commandement de la Force maritime des fusiliers marins et commandos (ALFUSCO), regroupant l’ensemble des unités de forces spéciales et de défense et de sécurité de la Marine, et commande la Marine à Lorient.
En 2021, il renoue avec les relations internationales en occupant les fonctions d’autorité de coordination pour les relations internationales de la Marine nationale (ALRI), avant d’être nommé directeur général adjoint des relations internationales et de la stratégie le 1er septembre 2022 avec élévation au rang de vice-amiral d’escadre.
Le 26 juin 2024, il est nommé en Conseil des ministres « commandant de la zone maritime Méditerranée, commandant de l'arrondissement maritime Méditerranée et préfet maritime de la Méditerranée » à compter du 1er septembre 2024.
L’amiral Lucas est officier de la Légion d’honneur, commandeur de l’ordre national du Mérite, titulaire de la croix de la valeur militaire avec étoile d’argent et de la médaille de l’aéronautique. Il a 3 000 heures de vol à son actif.
Il est marié et père de quatre enfants.
Un nouvel amiral à la tête de la Force maritime des fusiliers marins et commandos
Publié le 12/09/2024
La cérémonie s’est déroulée sur la base des des fusiliers marins et commandos à Lanester en présence d’élus locaux, d’autorités civiles, interministérielles, interarmées et de la Marine nationale, de délégations de l’ensemble des unités de fusiliers marins et de commandos Marine, de l’École des fusiliers marins et des autres unités de la Marine à Lorient. Après la traditionnelle remise de fourragère au contre-amiral Majou, le vice-amiral Pierre de Briançon a quitté la cérémonie sur un véhicule d’époque.

Le contre-amiral Samuel Majou est entré à l'École Navale en 1991 et diplômé en 1994, il a choisi la spécialité de fusilier marin commando à l'issue de la campagne d'application sur la Jeanne d'Arc.
Entre 1994 et 2001, il a exercé en tant que chef de groupe puis commandant en second au sein du commando de Montfort, opérant en Afrique de l'ouest et dans les Balkans.
En 2003, nommé commandant du commando Trépel pour deux ans, il est déployé en Afghanistan, au Moyen-Orient et dans les Caraïbes pour des opérations de lutte contre le terrorisme, le narcotrafic et la formation d'unités étrangères partenaires.
Puis, jusqu'en 2007, il dirige la formation des officiers au sein de l'École des fusiliers marins.
Promu capitaine de frégate en 2007, il est choisi comme premier commandant du commando Kieffer, unité développant des capacités innovantes et high-tech pour appuyer les unités de forces spéciales dans leurs actions de combat ou de renseignement. Pendant 3 ans, il mène à bien le développement de cette unité tout en participant à plusieurs déploiements opérationnels en Afghanistan et contre la piraterie.
En 2012, il est promu capitaine de vaisseau. Depuis 2013, il sert principalement en état-major, dans les domaines des opérations spéciales et du renseignement : chef planification du Commandement des opérations spéciales (COS) (2013-2015), responsable des relations partenariales à la Direction du renseignement militaire (2015-2017), chef d’état-major d’ALFUSCO (2017-2020), puis de nouveau au COS comme chef des opérations (2020-2023).
Par ailleurs, son expérience de marin embarqué l’a amené à servir à bord de frégates de type La Fayette et de surveillance, et de navire amphibie (TCD Siroco). Il a commandé la frégate de surveillance Nivôse en 2012-2013.
En complément de l’École Navale, il est également breveté de l’École de Guerre de Paris et ancien auditeur du NATO Defense College de Rome.
Contre-amiral depuis le 1er août 2023, il a pris à cette date la direction du Centre d’études stratégiques de la Marine (CESM) à l’École militaire. Depuis le 1er août 2024, il occupe les fonctions d’amiral commandant la force maritime des fusiliers marins et commandos (ALFUSCO) et d’amiral commandant la Marine à Lorient (COMAR Lorient).
Les missions de la force
La Force maritime des fusiliers marins et commandos (FORFUSCO) compte 1 900 fusiliers marins, répartis géographiquement sur 9 unités de fusiliers marins et sur les sites de la Marine où ils contribuent à la défense militaire du territoire, et 700 commandos répartis en 7 unités opérationnelles. Ces derniers constituent les forces spéciales de la Marine.
Fusiliers marins :
- Participation à la posture de dissuasion par la protection des installations qui y sont nécessaires
- Défense maritime du territoire
- Contrôle et interdiction maritime
- Contribution aux opérations interarmées à terre et à partir de la mer
Commandos Marine :
- Action au large tel que le contre-terrorisme maritime ou l’action de l’Etat en mer dans un contexte durci
- Action de la mer vers la terre dans un contexte de déni d’accès
- Action spéciale à terre

Les marins Français commémorent la bataille de la Chesapeake à Virginia Beach
Publié le 05/09/2024
A Virginia Beach, les marins français, accompagnés de leurs familles, ont commémoré le 243ème anniversaire de la bataille de la Chesapeake.
La cérémonie s'est tenue sur les lieux mêmes de la bataille, devant la statue de l'amiral de Grasse, offerte par la France en 1976 par l'intermédiaire de l'amiral de Gaulle. Les marins français se sont associés aux "Sons of the American Revolution", qui célèbrent l'amiral de Grasse depuis toujours, pour rendre hommage à cet événement historique.
Sous la direction du contre-amiral de Rupilly, sous-chef d’état-major « Plans » au commandement de force interarmées de Norfolk de l’OTAN, cette commémoration a souligné l'importance de l'alliance historique entre la France et les États-Unis.
L'alliance entre la France et les États-Unis, scellée au cours de cette bataille, a été réaffirmée lors d'autres moments cruciaux de l'histoire, notamment lors du débarquement de Normandie le 6 juin 1944. Ce jour-là, les forces alliées, avec une participation significative des États-Unis, ont libéré la France de l'occupation nazie, renforçant les liens indéfectibles entre les deux nations.
Dans son discours, le contre-amiral de Rupilly a rappelé l'importance de cette alliance historique : « Nous honorons aujourd'hui non seulement les marins de 1781, mais aussi les valeurs de liberté et de démocratie que nous partageons. La victoire de la Chesapeake et le débarquement de Normandie sont des témoignages de notre engagement commun pour la liberté. »
Cette commémoration a été un rappel puissant de l'histoire partagée entre la France et les États-Unis.
La bataille de la Chesapeake, en 1781, a été un tournant décisif dans la guerre d'Indépendance américaine. La victoire navale française a empêché les renforts britanniques d'atteindre Yorktown, forçant ainsi la reddition de Cornwallis et assurant la victoire des forces américaines. Cette bataille a été à l'origine de l'Indépendance des États-Unis contre les Britanniques et a démontré aux États-Unis l'importance stratégique d'une marine forte.
Un nouvel amiral à la tête des forces sous-marines et de la Force océanique stratégique
Publié le 03/09/2024
Le 2 septembre 2024, en présence de l’amiral Nicolas Vaujour, chef d’état-major de la Marine, le vice-amiral d’escadre (VAE) Xavier Petit a pris les fonctions d’amiral commandant les Forces sous-marines et la Force océanique stratégique (ALFOST). Il succède au vice-amiral d’escadre Jacques Fayard en poste depuis le 31 août 2022.

La cérémonie s’est déroulée sur la place d’armes de l’escadrille des sous-marins nucléaires lanceurs d’engins en présence d’élus locaux, d’autorités civiles, interministérielles, interarmées et de la Marine nationale, de délégations de l’ensemble des unités des forces sous-marines, de l’école de navigation sous-marine / bâtiments à propulsion nucléaire ainsi que du Centre d’interprétation et de renseignement acoustique.
ALFOST est à la tête d’une force composée de 3 300 marins, 4 sous-marins nucléaires lanceurs d’engins, 6 sous-marins nucléaires d’attaque, de la base opérationnelle de l’île Longue et des 4 centres de transmissions de la Marine. Sa mission est d’assurer la disponibilité et la préparation opérationnelle de ses unités afin de remplir des missions allant de la permanence à la mer de la dissuasion nucléaire à des opérations sous-marines conventionnelles, en passant par des opérations spéciales encore de la collecte de renseignement.
Biographie
Le VAE Xavier Petit est entré à l’École Navale en 1988 et a construit sa carrière autour des opérations militaires. Son expérience sous-marine s’est dans un premier temps forgée sur sous-marins à propulsion Diesel, types Daphné et Agosta. Après trois affectations sur le sous-marin nucléaire d’attaque (SNA) Rubis, il a commandé les SNA Casabianca puis Améthyste de 2004 à 2006. Au service de la mission de dissuasion, il a été commandant en second du sous-marin nucléaire lanceur d’engins (SNLE) Le Triomphant avant de commander le SNLE Le Terrible, équipage bleu, de 2012 à 2014.
Le VAE Petit a aussi occupé des postes opérationnels en état-major central à Paris, comme à l’état-major des Armées de 2014 à 2021, au Centre de planification et de conduite des opérations (CPCO) et comme assistant du sous-chef opérations (SC/OPS). De 2021 à 2024, il remplit à l’état-major de la Marine les fonctions de sous-chef d’état-major « opérations aéronavales » (ALOPS) et, à ce titre, a coordonné l’organisation des opérations aéromaritimes et le recueil du renseignement d’intérêt maritime.
Le Fulmar patrouille dans les approches de Saint-Pierre-et-Miquelon
Publié le 03/09/2024
Début août, les activités opérationnelles pour assurer les missions de l’action de l’État en mer (AEM) dans les approches de Saint-Pierre-et-Miquelon se sont enchaînées pour l’équipage du patrouilleur Fulmar : appui aux missions de police des pêches dans la zone économique exclusive, surveillance maritime et coopération internationale.

Le 8 août, un exercice de treuillage avec un hélicoptère de l’armée de l’air royale canadienne a été conduit. La parfaite conduite de cet entraînement témoigne de la capacité des deux armées à opérer ensemble. Puis du 9 au 11 août, le Fulmar a réalisé une escale à Saint-Jean-de-Terre-Neuve avec notamment une visite du centre de secours en mer en compagnie des garde-côtes canadiens. Le Fulmar étant d’alerte pour contribuer au dispositif de sauvegarde de la vie humaine en mer (SAR - Search and Rescue) une grande majorité de l’année, la coopération avec les alliés canadiens est essentielle dans ce bout de France aux confins de l’Atlantique Nord-Ouest.
De retour dans l’archipel, le Fulmar a participé à la sécurisation du départ de la course des Terre-Neuvas. Régate de course entre Saint-Pierre et Saint-Quay-Portrieux en baie de Saint-Brieuc, elle reprend, à bord de trimarans de la classe Ocean Fifty, le trajet des pêcheurs des grands bancs de Terre-Neuve. De nombreuses personnalités de l’île ont embarqué pour l’occasion.
Le bâtiment se prépare à présent pour partir en arrêt technique délocalisé à Québec de mi-septembre à mi-novembre.
Construit en 1991, le patrouilleur Fulmar a entamé sa carrière sous le nom de Jonathan comme chalutier. Transformé en patrouilleur en 1997, il rallie son port base de Saint-Pierre, armé par un équipage de la Gendarmerie maritime. En 2009, le bâtiment est placé sous le commandement d’ALFAN. Seule unité de la Marine basée en Amérique du Nord, le Fulmar conduit des missions relevant de l’action de l’État en mer mais également des missions de coopération internationale avec le Canada, les États-Unis et le Danemark (Groenland). Long de 40m, il est armé par un équipage de douze marins.
FAA – FAG : une saisie record pour le PAG La Confiance
Publié le 29/08/2024
Dans la nuit du 14 au 15 août, le patrouilleur Antilles-Guyane (PAG) La Confiance a procédé à la saisie de plus de 10 tonnes de cocaïne sur un navire de pêche au large de la Martinique. Un succès permis grâce à une étroite collaboration entre les forces armées aux Antilles (FAA) et les forces armées en Guyane (FAG).
L’opération est le fruit d’une coopération interarmées, interservices et internationale. Pour réaliser cette intervention, le PAG La Confiance, dépendant des Forces armées en Guyane, a été placé sous le contrôle opérationnel des Forces armées aux Antilles.
Lors de la montée à bord, l’équipe de visite a constaté la présence de nombreux colis suspects. Par la suite, la fouille du navire a permis la découverte d’environ 300 ballots de cocaïne. La cargaison et le navire ont par la suite été ramenés à Fort-de-France par la Frégate de surveillance (FS) Ventôse et remis à l'antenne Caraïbe de l’office antistupéfiants (OFAST). Au total, la marchandise saisie représente un poids inédit de 10 552 kg, soit la deuxième plus grosse saisie de la Marine nationale.
Outre la collaboration interarmées entre les FAG et les FAA, ce succès s’appuie sur la base d’informations transmises par la National Crime Agency (NCA) britannique et par la Drug Enforcement Agency (DEA) américaine, en lien avec l’OFAST et le Maritime Analysis and Operations Center-Narcotics (MAOC-N), centre européen de coopération multilatérale pour la lutte contre le trafic de drogues basé à Lisbonne.
Cette nouvelle intervention constitue la 11ème saisie de stupéfiants des FAA de l’année 2024. Elle porte à près de 28 tonnes la quantité de cocaïne interceptée par les FAA depuis le début de l’année, contribuant ainsi à la stabilité régionale et à la protection des populations.
Les Forces armées Antilles-Guyane constituent un dispositif interarmées de premier plan dans la zone Amérique latine – Caraïbes. Plus de 3000 militaires sont engagés quotidiennement pour garantir la protection du territoire national, et contribuer à la stabilité de ce bassin maritime d’une taille équivalente à deux fois la surface de la mer méditerranée. Leur présence dote la France d’importantes capacités opérationnelles, projetables sous court préavis, en cas de crise sécuritaire ou pour mener des opérations d’assistance aux populations affectées par une catastrophe naturelle. La lutte contre les trafics illicites et l’orpaillage illégal, la sécurisation du centre spatial guyanais ainsi que la protection de la zone économique exclusive sont également au cœur des missions menées. Dotés de moyens et compétences complémentaires, les forces armées Antilles-Guyane interagissent régulièrement pour développer leur interopérabilité, ainsi que la coopération militaire avec leurs alliés et partenaires de la ZRP.
FAZSOI - Fin de mission SURSOI pour le BSAOM Champlain
Publié le 29/08/2024
Du 05 au 23 août le Bâtiment de Soutien et d’Assistance Outre-Mer (BSAOM) Champlain a été déployé pour une mission de surveillance de la zone sud de l’océan Indien (SURSOI). Il a accosté à Port-des –Galets après 19 jours de mer.

Dans cette zone aux enjeux nombreux, les actions menées ont variées de la lutte contre les trafics illicites à l’affirmation de la souveraineté de la Zone Économique Exclusive (ZEE) françaises en passant par des actions humanitaires, de coopération et de rayonnement.
Dans le cadre de la police des pêches, le Champlain a mené en quelques jours plusieurs visites sur le banc de la Zelée. Ces visites ont conduit à la verbalisation de trois bâtiments de pêche associés au rejet à la mer des produits de la pêche et à la saisie des apparaux.
De passage à Mayotte, l’équipage a réalisé plusieurs exercices conjoints avec la base navale de Mayotte et la gendarmerie, réalisant respectivement la mise en place du lot anti-pollution et un exercice d’hélitreuillage.
La multiplicité des actions et leurs résultats tangibles dans cette zone clef démontrent l’efficacité de l’engagement de la France dans l’Indopacifique.
Les Forces armées dans la zone sud de l'océan Indien (FAZSOI) remplissent un large panel de missions dans une zone de responsabilité permanente aux élongations importantes. Depuis Mayotte et La Réunion, plus de 1 700 militaires garantissent la protection de la population, protègent les zones économiques exclusives, luttent contre la piraterie ainsi que les trafics illicites. Les FAZSOI appuient fréquemment les missions de l'action de l'État en mer et mettent en œuvre les partenariats militaires de la France avec des pays d'Afrique australe et du sud de l'océan Indien

FAPF - mission POLPECHE de la 25F aux KIRIBATI
Publié le 29/08/2024
Du 12 au 14 août, dans le cadre de l’opération Island Chief de la Forum Ficheries Agency (FAA), les Forces armées en Polynésie française (FAPF) ont déployé un aéronef de surveillance maritime Falcon 200 GARDIAN sur l’île de Christmas, située à 2000km au nord de Tahiti.

L’opération Island Chief a réuni plusieurs partenaires de la France dans la région, dont les Coast Guards américains et les marines australiennes et néo-zélandaises. Elle vise à surveiller, par des moyens aéro-maritimes et de manière coordonnée, les secteurs les plus pêchés du Pacifique afin d’assurer la soutenabilité de la ressource. Les FAPF assurent ainsi fréquemment des patrouilles au profit des Etats insulaires du Pacifique qui en feraient la demande.
Les Forces armées en Polynésie française (FAPF) constituent un dispositif interarmées prépositionné à dominante maritime. Les FAPF ont pour principale mission d’assurer la souveraineté de la France dans la zone Asie-Pacifique. Elles confirment son statut de nation souveraine et riveraine, soucieuse de la stabilité régionale. Environ 900 militaires sont engagés dans des missions de sauvegarde des espaces maritimes, de police des pêches et de lutte contre les trafics illicites. Ils sont également en mesure de de répondre, sous court préavis, à des crises sécuritaires ou environnementales. Les FAPF disposent d'un savoir-faire spécifique en matière d’assistance aux populations, l’Humanitarian Assistance and Disaster Relief (HADR), qu'elles partagent régulièrement avec les pays du Pacifique Sud

Mer de Chine méridionale, une forte volonté chinoise de territorialisation
Publié le 22/08/2024
La mer de Chine méridionale est, depuis près de deux décennies, l’un des cas emblématiques à la fois de la contestation des règles juridiques internationales et de la volonté d’appropriation agressive de nouveaux territoires par la République populaire de Chine. Les archipels Paracels et Spratleys sont devenues sources de tensions vives entre la Chine et certains pays d’Asie du Sud-Est, au premier rang desquels le Vietnam et les Philippines, ainsi que d’autres acteurs de la région.

La présence chinoise dans les îles Paracels est attestée de longue date. Depuis la création de la République populaire de Chine, ses dirigeants n’ont eu de cesse de s’approprier ces îles, en particulier dans le cadre d’une sanctuarisation agressive perçue comme indispensable. L’accaparement des espaces maritimes dépendant de ces archipels vise des fins aussi bien économiques que militaires. En effet, la proximité entre les Paracels et l’île de Hainan au sud de la Chine, principale base de la marine de l’Armée populaire de libération – incluant la base de SNLE de Longpo – rend le contrôle de cet archipel éminemment stratégique. En suivant la logique de la pensée navale chinoise du « dépassement des chaînes d’îles » promue par l’amiral Liu Huaqing à partir de la fin des années 1980, conduisant à la nécessité du développement pour la Chine d’une marine océanique, le contrôle de ses approches les plus sensibles relève de l’impératif. Il n’est ainsi nullement question pour Pékin de laisser une quelconque puissance s’implanter à proximité, afin de conserver une liberté d’action navale la plus importante possible.
Plus au Sud, la découverte de gisements gaziers potentiels dans les îles Spratleys au milieu des années 2000, combinée aux ressources halieutiques et pétrolières de la zone, a aiguisé les appétits de Pékin quant à la revendication de ces territoires. Si la logique militaire de sanctuarisation de l’espace de mer de Chine méridionale s’applique aussi aux Spratleys, celle-ci est bien entendue plus limitée. Toutefois, leur contrôle militaire permet d’opérer une forme de bastionnement aéronaval et sous-marin, vis-à-vis de l’arc Philippines-Singapour, perçu comme trop fortement américanisé.
L’EXPANSIONNISME CHINOIS : UNE REVENDICATION VIEILLE DU XIIe SIÈCLE
Dans cette optique, la stratégie chinoise se fonde sur deux piliers : d’une part la revendication d’un espace territorial au titre de « l’héritage historique » et, d’autre part, la création d’une présence permanente militaire sur les îlots contestés. Concernant la revendication, celle-ci est assez ancienne, avec une première demande chinoise d’attribution de territoire dès 1947, avant que la « ligne des neuf traits » 1 – représentant la portion de territoire maritime réclamée par Pékin – ne soit établie en 1952. Ces revendications, dont le fondement serait l’héritage d’une possession historique antérieure, remontant à l’époque de la dynastie Yuan (XIIe siècle), préexistent à la Convention des Nations-Unies sur le Droit de la Mer à laquelle la Chine est partie prenante.
La militarisation des récifs de mer de Chine méridionale, apparaît ainsi comme la seconde étape d’une stratégie du fait-accompli qui vise pour Pékin, à étendre sa présence territoriale au sud-ouest de ses territoires continentaux et insulaires. La transformation d’un certain nombre d’îles ou d’atolls en véritables bases aéronavales – la plus impressionnante étant certainement celle de Fiery Cross, découverte en 2015 grâce à des images satellitaires – répond à cet objectif. À l’heure actuelle, la Chine dispose de trois grands récifs militarisés – a priori avec une infrastructure capable d’accueillir des forces aéronavales – Fiery Cross, Subi et Mischief ; auxquels il faut ajouter une série de récifs moins développés : Cuarteron, Gavin, Hughes et Johnson suivant leur dénomination américaine.
DES ÎLOTS SANS EAUX TERRITORIALES SERVANT DE BASES MILITAIRES
Il s’agit ainsi de créer les conditions d’une occupation humaine permanente, ici doublée d’une capacité militaire, permettant d’une part d’asseoir les revendications au plan juridique, mais aussi d’autre part d’être en mesure de réaliser un bastion avancé. Les infrastructures aéronautiques des grands récifs militarisés sont ainsi en mesure d’accueillir des bombardiers stratégiques H-6, piliers de la projection de puissance de la force aérienne de l’Armée populaire de libération, y compris dans son aspect de dissuasion nucléaire. En outre, ils disposeraient de capteurs, radars notamment, offrant une couverture aéronavale avancée.
Toutefois, les récifs ainsi transformés font aujourd’hui face à de nombreux aléas environnementaux, aggravés par les effets du changement climatique. L’effort imposé aux îlots en matière de poldérisation, aggravé par la montée des eaux ainsi que l’accroissement des phénomènes climatiques extrêmes dans la région, tend à provoquer des dégâts importants qui pourraient rendre les principales bases chinoises non-viables à l’horizon de quelques décennies.
Enfin, il importe de considérer que la manoeuvre visant à transformer ces récifs en îles habitées afin de changer leur statut en droit international a globalement échoué puisque Fiery Cross, Subi et Mischief ont été considérés par la Cour permanente d’arbitrage de La Haye, juridiction ayant le pouvoir de se prononcer sur les litiges liés à la Convention des Nations-Unies sur le Droit de la Mer, comme des « rochers », ne leur conférant ainsi pas la possibilité de générer des eaux territoriales et, de ce fait, inclus dans la zone économique exclusive des pays riverains, ici les Philippines.
Malgré cet avis juridique de 2016, l’occupation par la Chine – mais aussi par les autres pays riverains, en réponse aux manoeuvres chinoises – d’un certain nombre d’îlots se poursuit, créant une situation de plus en plus inextricable en regard de la disposition géographique des occupations permanentes ou semi-permanentes des uns et des autres. La mer de Chine méridionale prend donc l’aspect d’une contestation continue, avec une confrontation sporadique entre les acteurs notamment s’agissant des campagnes de pêche. La Chine déploie également des plateformes de forage pétrolier ou gazier dans les ZEE des pays riverains, Vietnam notamment, engendrant des tensions fortes entre Pékin et Hanoï. Cas d’école de la remise en cause de l’ordre juridique international ainsi que de la volonté de territorialisation de la mer, la mer de Chine méridionale est à l’heure actuelle l’un des principaux points chauds navals du monde, à proximité immédiate de Taïwan qui cristallise les regards des deux côtés du Pacifique.
DR. NICOLAS MAZZUCCHI
DIRECTEUR DE RECHERCHE, CESM
1 Devenue depuis quelques années la « ligne des 10 traits », le dernier permettant d’y inclure l’île de Formose.
Cinq jours à bord du Guépratte
Publié le 29/04/2024
Après un arrêt technique de quatre mois et demi, la frégate type La Fayette (FLF) Guépratte a mené une remontée en puissance particulièrement intense. L’équipage a répété ses gammes afin d’être prêt pour la mission Jeanne d’Arc 2024.

Après un arrêt technique de quatre mois et demi, la frégate type La Fayette (FLF) Guépratte a mené une remontée en puissance particulièrement intense. L’équipage a répété ses gammes afin d’être prêt pour la mission Jeanne d’Arc 2024. Embarquez à bord à travers l’œil d’un réserviste citoyen.