Méduse immortelle, éponge incassable, baleine au grand cœur, poulpe chirurgien : qu’ont-ils tous en commun ? Ce sont des super héros, tel le ver du château de sable, capable de fabriquer une colle pouvant réparer des blessures humaines ou la molécule de l’étoile de mer, la roscovitine, qui permet de soigner certains cancers et la mucoviscidose.

Ce joli livre aux dessins très réalistes présente des animaux marins aux capacités souvent insoupçonnées. Maud Fontenoy s’adresse aux enfants, dans une langue simple et métaphorique. Chaque chapitre comporte aussi une explication scientifique sous forme de bande dessinée. Ambassadrice insatiable et vigoureuse de la mer, elle porte à bout de bras toujours le même message : en protégeant nos océans, c’est nous-mêmes que nous défendons.

Mise en page moderne, décalée et colorée à la façon d’un mook (contraction de livre et magazine en anglais), sur un papier au grammage élégant digne d’un livre d’art. La Mer, une infographie a tous les atouts d’un beau livre.

On le feuillette autant par intérêt que par plaisir pour y dénicher une chronologie de l’histoire des mers, les chiffres à jour de la pêche, les découvertes scientifiques les plus récentes et les enjeux contemporains liés au monde marin. Grâce aux ressources de la dataviz, matière favorite de Guillemette Crozet, datadesigner et cartographe, Cyrille P. Coutansais, directeur du département recherches du Centre d’études stratégiques de la Marine (CESM) – également professeur à Sciences Po –, offre les clés pour saisir qui sont les acteurs et quels sont les dangers des océans, de la surface jusque dans ses abysses.

« Marins de combats » s’appuie sur le socle de l’identité de la Marine. Une Marine capable d’être engagée sans préavis dans tout le spectre de la conflictualité, des côtes au grand large, de l’action de l’État en mer aux combats en mer Rouge. Une Marine à vocation mondiale, tant nos intérêts sont globaux, notamment dans la protection de nos flux d’approvisionnement ou de nos territoires d’outre-mer. Une Marine nucléaire, en charge de la mise en œuvre de la dissuasion, mission qui pose un niveau d’exigence particulièrement élevé à toutes les unités, qui de près ou de loin, y participent. Une Marine enfin, forte de ses équipages, performants, entraînés, dont le talent collectif dépasse de loin les compétences individuelles.

« Marins de combats ». Appuyé sur cette identité, ce plan fixe le cap qui permettra de nous adapter aux conditions nouvelles d’exécution de nos missions. Dans le temps court, il nous faut durcir la Marine et renforcer notre capacité immédiate à combattre. Dans le temps long, il s’agit de préparer avec détermination l’avenir, d’anticiper les ruptures à venir pour conserver la supériorité en mer.

« Marins de combats » vise à bâtir une Marine forte, résiliente, prête à faire face à l’imprévu, une Marine reconnue par ses partenaires et redoutée de ses adversaires.

« Durcir et vaincre ». Je compte sur vous.

Édito de l'amiral Nicolas Vaujour, chef d'état-major de la Marine

Tara. Si ce prénom féminin a été donné à l’ancien navire de l’explorateur Jean-Louis Étienne, reconverti en laboratoire flottant et vigie écologique, c’est d’abord celui de la fondation éponyme créée il y 21 ans par la créatrice Agnès B. et présidée par son fils Etienne Bourgois.

Première fondation reconnue d’utilité publique consacrée à l’océan en France, et dotée du statut d’observateur spécial à l’Onu, la fondation Tara Océan finance des expéditions scientifiques pour étudier la biodiversité marine, observer et anticiper les impacts de l’Homme sur le changement climatique. L’océanographe Françoise Gaill, directrice de recherche émérite au CNRS, fait partie de son conseil d’administration, tout comme le biologiste Eric Karsenti. La journaliste de Science et Avenir Sylvie Rouat et l’écrivain Stéphane Dugast (ancien rédacteur en chef de Cols bleus) nous embarquent à bord d’une douzaine de récits dans la tradition littéraire des aventuriers des xviiie et xixe siècles. Un ouvrage richement illustré de photographies, cartes et aquarelles pour s’émerveiller et prendre conscience de l’urgence à protéger les océans.

Qui n’a jamais rêvé de naviguer dans un sous-marin ? Ce bateau noir, mystérieux, qui sillonne les mers sans que personne ne sache où il se trouve.

Avec son livre baptisé sans ambages « Le sous-marin », Stéfane France offre au commun des mortels la possibilité d’entrevoir l’intérieur du sous-marin nucléaire lanceur d’engins le Triomphant grâce à une série de portraits photographiques en noir et blanc des marins de l’équipage bleu. Tout au long de l’ouvrage, les portraits font face à un QR code que le lecteur est invité à scanner pour découvrir un témoignage (environ 50) où les marins du bord racontent leur quotidien, leur métier ainsi que leurs missions sous l’eau. Une immersion sous-marine !

« Un fil rouge apparaît, celui des marins et des navires qui sont partis au large découvrir, protéger, défendre ou conquérir. »

Dans cet ouvrage, les auteurs dépeignent toute l’histoire de la Marine de l’Antiquité à nos jours en passant par Guillaume le Conquérant, Richelieu ou encore Louis XIV. Une Marine qui a évolué au fil des années en fonction des enjeux économiques, écologiques, géopolitiques et des conflits qui se sont succédé. Agrémenté par de nombreuses cartes et illustrations – plus de 500 –, l’ouvrage évoque les défis de demain et les technologies qui les accompagnent : FREMM, drones, sous-marins, porte-avions nouvelle génération. Une belle façon de relier la Marine d’hier à celle d’aujourd’hui.

Plus de soixante-dix aéronefs qui volent à 370 km/h se préparent à défiler le 14 juillet, 270 m au-dessus de la tête des spectateurs. Cette année, 16 aéronefs de l’aéronautique navale ont participé au défilé dont deux Atlantique 2 (ATL2) standard 6 des flottilles 21 F et 23 F. Embarquez à bord de l’un d’eux, aux côtés de son équipage, quelques semaines avant le jour J, pour un vol d’entraînement dans le ciel d’Orléans. Voyez comment les marins du ciel se préparent et laissez-vous surprendre par les coulisses d’une telle opération, car c’est de cela dont il s’agit. Une coordination millimétrée pour une parade où l’erreur n’est pas permise. Bouclez vos ceintures, décollage imminent !

Pétri depuis l’adolescence des romans et de la poésie de Victor Hugo, auquel il a consacré un Dictionnaire amoureux chez Plon il y a tout juste un an, Sébastien Spitzer redonne ses lettres de noblesse à l’une des compagnes de l’écrivain.

Muse avant de devenir l’épouse de François Biard, un peintre en vogue dans le Paris émeutier du roi Charles X, Léonie est une aventurière dans l’âme. Lorsqu’elle entend le célèbre explorateur Paul Gaimard décrire sa prochaine expédition au Spitzberg, elle se promet d’en être. Que les femmes ne soient pas autorisées à monter à bord d’un bâtiment de la Marine royale ne l’effraie pas. Un pacte est passé avec le capitaine de corvette Fabvre, commandant du navire : son sésame contre une coupe de cheveux à la garçonne. L’équipage n’est pas dupe, mais Léonie réussit son pari. Le retour à terre célèbre un autre feu d’artifice : la rencontre avec l’auteur des Misérables, dont les premières pages s’écrivent sous nos yeux. Avec Léonie, il va vivre une passion fulgurante totalement interdite. Contrairement à Juliette Drouet, sa maîtresse officielle, Léonie est mariée à un homme à la jalousie cruelle. Sa vengeance ne se fait pas attendre. Une réputation détruite et c’est une vie qui bascule ; Léonie en fera l’amer apprentissage. En parallèle, Hugo, qui a sauvé un enfant de la noyade, un certain Gavroche, part en croisade contre le plus gros scandale de l’époque : le saturnisme. Sébastien Spitzer s’empare de cet épisode pour questionner la condition féminine. Il dénonce de façon subtile, sans rien enlever au romanesque, le poids des normes sociales dans une société corsetée qui se réfugie derrière un paravent d’hypocrisie. Nerveux, passionnant et révolté.
 

Léonie B. de Sébastien Spitzer.
Albin Michel, 336 p., 21,90 €.

Ce livre a un goût de vacances. Il sent bon le sable chaud, l’eau salée et les good vibes, il se révèle un guide précieux à destination des jeunes qui aimeraient apprendre à dompter leurs premières vagues dans la mousse mais aussi à ceux qui voudraient perfectionner leur take-off.

Cet ouvrage supervisé par la championne du monde Justine Dupont, offre une immersion ludique dans la culture du surf. À travers des explications précises et au détour d’illustrations épurées, le lecteur apprendra à lire les vagues, choisir la bonne planche, connaître les règles de priorité… Il voyagera dans le temps aux côtés des pionniers d’Hawaï et rêvera des meilleurs spots de Nazaré à Theahupo’o (la vague mythique de Tahiti qui accueillera les épreuves des Jeux Olympiques 2024). Mais pour progresser, pas de miracle : « Rien ne remplace le temps passé à observer l’océan et à surfer. » Alors après la théorie, place à la pratique, laissez ce livre sur la plage et courez vous mettre à l’eau !