Le Prix Encre Marine 2025 dévoile ses 5 finalistes

Publié le 14/08/2025

Auteur : La rédaction

Le jury du Prix Encre Marine, sous la présidence du préfet maritime de la Méditerranée, le vice-amiral d’escadre Christophe Lucas, a dévoilé les cinq ouvrages officiellement en lice. Le nom du lauréat sera révélé le 21 novembre prochain lors de l’inauguration de la Fête du livre du Var à Toulon.

Créé en 1991 par le préfet maritime de la Méditerranée, le prix Encre Marine est l’unique prix littéraire décerné par la Marine nationale. Il récompense un ouvrage mettant en valeur les thèmes liés à la mer et au monde maritime, civil ou militaire.

La sélection du Prix Encre Marine 2025 :

Le capitaine égaré de Vincent Guéquière - Paulsen

SUB, le prix du silence de Christophe Agnus - Nautilus

Erik le Rouge, la saga des vikings vers l’Amérique de Dominique Le Brun - Tallandier

Les piliers de la mer de Sylvain Tesson - Albin Michel

Les enfants du large de Virginia Tangvald - JC Lattès

 

Le Fulmar, l’exploration polaire en héritage

Publié le 02/09/2025

Auteur : La Rédaction

Basé à Saint-Pierre et Miquelon, le patrouilleur Fulmar est actuellement en mission Grand Nord entre le Groenland et le Canada. Cette mission a pour objectif d’améliorer nos connaissances sur cette zone arctique de plus en plus stratégique.

En 1934, Paul-Emile Victor parvenait au Groenland, forgeant ainsi sa destinée d’explorateur. Grâce à lui, la France mettait aussi un pied dans les pôles. Un héritage qu’elle met encore aujourd’hui à profit et qui légitime sa présence dans l’Arctique.

On comprend mieux dès lors le fort volet mémoriel qui entoure le déploiement du Fulmar, parti sur les traces de Paul-Emile Victor en compagnie de l’ambassadeur de France au Danemark, Christophe Parisot, et de son attaché de défense. Ceux-ci ont ainsi goûté à l’exigence de naviguer sur le Fulmar puis l’incertitude des eaux glacées de la baie de Disko afin de se rendre sur le glacier Eqi. Dans les années 50, il fut le lieu de départ des expéditions polaires françaises vers l’inlandsis (immense glacier continental pouvant atteindre plusieurs milliers de mètres d'épaisseur) groenlandais depuis le glacier éponyme. Ce passage à la cabane de Paul-Emile Victor a pour objectif d’appuyer un projet de rénovation porté par l’ambassade de France au Danemark.

Une semaine plus tard, les marins du Fulmar ont également rendu hommage, avec des Inuits locaux, à Jean Malaurie, décédé en février 2024 et qui vient d’être inhumé à Siorapaluk (près de Qaanaaq) par son fils. Jean Malaurie est un célèbre géologue, glaciologue et ethnographe français, connu pour avoir hiverné avec les « derniers rois de Thulé » pendant l’hiver 50-51. Très apprécié par les Groenlandais, il est le symbole de l’amitié franco-groenlandaise et la figure de proue de l’histoire polaire française.

Construit en 1991, le patrouilleur Fulmar a entamé sa carrière sous le nom de Jonathan comme chalutier. Transformé en patrouilleur en 1997, il rallie son port base de Saint-Pierre, armé par un équipage de la Gendarmerie maritime. En 2009, le bâtiment est placé sous le commandement d’ALFAN. Seule unité de la marine basée en Amérique du Nord, le Fulmar conduit des missions relevant de l’action de l’État en mer mais également des missions de coopération internationale avec le Canada, les États-Unis et le Danemark (Groenland). Long de 40 mètres, il est armé par un équipage de douze marins.

Marins de combats : l’esprit Chesapeake

Publié le 05/09/2025

Auteur : La Rédaction

Le 22 mars 1781, une flotte de vaisseaux français commandée par l’amiral de Grasse appareille de Brest. Objectif : rallier les Antilles pour fournir un appui aux Américains face aux Britanniques.

Un mois plus tard, la vingtaine de navires français arrive sur place et débarque des troupes qui vont s’engager dans le combat. Avec ce déploiement massif de navires et de soldats français, le ministre de la Marine, le maréchal de Castries, espère prendre le dessus sur les Anglais solidement implantés sur la zone d’opérations. De Grasse identifie une opportunité tactique à la baie de Chesapeake et convainc Washington d’y assiéger la garnison anglaise de Yorktown par un dispositif naval et terrestre. 

Cette baie, hautement stratégique permet en effet aux Anglais d’accéder à la mer depuis leur garnison de Yorktown. C’est ainsi, que la flotte française arrive devant la Chesapeake le 30 août, et fait débarquer ses troupes au moment où survient la flotte de la Royal Navy et débute le débarquement de troupes et d’artillerie jusqu’à ce que survienne la Royal Navy le 5 septembre

Malgré l’urgence de l’appareillage, les équipages réduits par les manœuvres de débarquement et l’infériorité numérique (24 vaisseaux français contre 29 anglais), l’amiral de Grasse manœuvre habilement ses navires pour maintenir la ligne de bataille et assurer un feu nourri et efficace. Les Anglais sous les ordres de l’amiral Graves, tirent leurs premiers coups de canons en milieu d’après-midi. Les combats durent jusqu’à la fin de la journée, avec une extrême concentration du feu.

À 18h30, les Anglais rompent le combat et quittent la baie en sabordant le HMS Terrible. En face les Français restent prêts à reprendre le combat, mais reviennent se concentrer sur leur première mission de débarquement des troupes.

L’amiral de Grasse revient ainsi au mouillage dans la baie une semaine après cette journée décisive, le 11 septembre.

Innovation tactique, capacité d'adaptation et prise de risque

Sa supériorité en mer interdit non seulement le ravitaillement de Yorktown par les Anglais, mais encore le renforcement des troupes franco-américaines à terre et permet d’imposer la reddition de la ville. Un premier (grand) pas vers l’indépendance américaine. Quelques semaines plus tard, alors que ses hommes rentrent aux Antilles, l’amiral de Grasse se « considère infiniment heureux d’avoir été d’une quelconque aide aux États-Unis ».

Par cette bataille décisive, il a démontré l’essence même de la Marine française. Si la technique a beaucoup évolué, les leviers de la victoire demeurent : qualité de l’entraînement, innovation tactique, capacité d'adaptation, prise de décision rapide, coopération interarmées et interalliée, courage physique, force morale et unité des équipages dans l'adversité. Autant de qualités qui ont permis il y a presque 250 ans de changer le cours de l’Histoire et qui structurent encore aujourd’hui la Marine nationale.

Cet esprit « Chesapeake » se retrouve intact dans le plan stratégique 2024 « Marins de combats » du chef d’état-major de la Marine. « Une Marine de combat à vocation mondiale qui réussit en opérations », selon les mots de l’amiral Nicolas Vaujour. Un esprit qui perdure dans la volonté de bâtir une Marine « forte, résiliente et prête à faire face à l’imprévu, une Marine reconnue par ses partenaires et redoutée de ses adversaires ».

Pour en savoir plus sur la bataille de la Chesapeake...

Chesapeake - La victoire navale française qui changea le monde, de Jean-Christophe Chaumery

Éditions Pierre de Taillac, 24,90 €.