Sauf peut-être pour un sous-marinier en patrouille – et encore – il semble difficile de passer à côté du phénomène « drone » tant le terme est devenu omniprésent, dans les analyses fines des conflits actuels comme dans les articles les plus généralistes.
Le recours massif à ces mobiles inhabités – sinon sans pilote – par les deux camps dans la guerre en Ukraine, puis la multiplication des attaques de drones depuis le Yémen, en mer Rouge et dans le golfe d’Aden, concourent évidemment à un « effet loupe » sur cette famille d’équipements et son développement accéléré. On en oublierait l’apparition déjà ancienne des drones sur les théâtres d’opérations, au-dessus du Yémen, déjà, et de la corne de l’Afrique, au Sahel, ou, plus loin encore, en Afghanistan. Naguère exclusivement aériens et apanages des puissances maîtrisant l’espace aérien, les drones sont désormais présents au sol, en surface et sous la mer, tour à tour senseurs déportés, porteurs d’armes ou munitions téléopérées. Parfois envisagés comme une arme du faible au fort, ils introduisent une forte asymétrie et bousculent l’équilibre entre l’épée et le bouclier.