Détroit de Lombok, mer de Célèbes, mer des Philippines, Manille, mer de Chine méridionale… Pour la première fois, ces noms sont venus noircir les lignes du journal de bord du Charles de Gaulle, engagé avec le groupe aéronaval dans la mission Clemenceau 25, au nom malicieusement continental. Jamais le porte-avions et son groupe n’avaient en effet opéré autant à l’Est, au-delà de Singapour et des îles indonésiennes, donnant, le temps d’une mission, tout son sens au concept d’espace Indopacifique.
5e escale avec le musée national de la Marine
Publié le 16/03/2025
Du 9 au 13 juin 2025, la France accueille à Nice la troisième Conférence des Nations Unies sur l'Océan, autour de la thématique « Accélérer l’action et mobiliser tous les acteurs pour conserver et utiliser durablement l’océan ». Il s’agira rendez-vous crucial pour mobiliser la société civile et partager les visions pour l'avenir du patrimoine maritime.

Les enjeux de la protection de l'écosystème marin et de la connaissances des fonds océaniques seront également au cœur de « La Grande Marée », le premier festival de la mer et des marins qui se tiendra du 28 au 30 mars 2025 au musée national de la Marine à Paris-Trocadéro, en partenariat avec La Saison Bleue. Pendant trois jours, chercheurs et professionnels du monde maritime venus de France et d'ailleurs viendront témoigner, échanger et nous faire voyager au plus profond de l'océan. Ils partageront aussi leur grand rêve de la mer.
Parmi les intervenants confirmés :
Laurent Ballesta, Sophie Beau, Maxime Blondeau, Catherine Chabaud, Sylvia Earle, Lamya Essemlali, Jean-Louis Etienne, Guillaume Néry, Jean-Yves Le Drian, Laure Limongi, Claire Nouvian, Christophe Ono-dit-Biot, Bertrand Piccard, Olivier Poivre d’Arvor, Alexis Rosenfeld, François Sarano, Jacques Rougerie, Romain Troublé, Philippe Zaouati…
Pour en savoir plus sur cet événement, rendez-vous sur le site du musée national de la Marine
Ils aiment Cols bleus...et ils le disent !
Publié le 04/03/2025
Thomas Pesquet
Pilote à l’ESA (agence spatiale européenne), Thomas Pesquet a été le dixième astronaute français à partir dans l’espace et il est devenu le 4 octobre 2021, le quatrième Européen et le premier Français à prendre le commandement de la Station spatiale internationale. Réserviste de l’armée de l’Air et de l’Espace, il a déjà embarqué sur plusieurs bâtiments de la Marine nationale.
Connaissez-vous le magazine Cols bleus ?
Thomas Pesquet : Oui et je l’ai parcouru à bord de L’Astrolabe, pendant les cinq jours que dure la traversée vers la Terre Adélie : elle est sans connexion à Internet, ce qui invite à la lecture des nombreux ouvrages de la bibliothèque de bord !
Quelle est votre rubrique préférée ? Avez-vous appris quelque chose sur la Marine que vous ne connaissiez pas ?
T. P. : J’affectionne la rubrique « Immersion », qui couvre toujours son sujet de près. J’ai appris énormément grâce à Cols bleus, entre données factuelles, histoires personnelles et anecdotes historiques. Je me rappelle notamment de l’article sur l’île de Cézembre, interdite d’accès pendant des dizaines d’années et finalement déminée par la Marine.
Quel est votre meilleur souvenir à bord de L’Astrolabe ?
T. P. : Le premier jour, au départ de la station Dumont d’Urville. Alors que nous assistions au briefing sécurité au pont inférieur, nous avons commencé à entendre (et même ressentir physiquement) les chocs sourds de la banquise contre la coque, et leur glissement des deux côtés de l’étrave ! Je me rappellerai toujours ce bruit un peu répétitif et hypnotique qui a rythmé mes premières heures en mer dans le Grand Sud. Puis, une fois le briefing terminé, le spectacle en passerelle était magnifique, entre la banquise morcelée que nous fendions, et les icebergs gigantesques au loin, jusqu’à la sortie des glaces.
Avez-vous un autre projet de collaboration avec la Marine nationale ?
T. P. : J’ai eu la chance inouïe d’embarquer à bord d’un sous-marin nucléaire d’attaque, de L’Astrolabe, et de visiter un sous-marin nucléaire lanceur d’engins en cale sèche, mais pour le pilote que je suis, le rêve ultime reste d’embarquer sur le porte-avions et voir les aéronefs décoller en pleine mer. Peut-être aurai-je la chance de vivre cette expérience !
Stéphane Dugast, écrivain et explorateur, reporter, puis rédacteur en chef de Cols bleus de 1999 à 2017

Rien ne me prédestinait à embarquer sur les bateaux gris. Jusqu’à mon service militaire, je tournais obstinément le dos à l’océan.
Matelot sans spécialité, j’ai été affecté comme « rédacteur » en février 1999 à Cols bleus alors un hebdomadaire. J’étais pompon rouge à Paris, au 2 rue royale, à l’État-major de la Marine, l’EMM, avec vue imprenable sur la place de la Concorde, le palais Bourbon et la Seine. Correcteur, maquettiste, livreur de la « morasse » (une version encore non aboutie du jour en cours de validation), chroniqueur littéraire, musical et cinéma, intervieweur… J’ai multiplié les casquettes.
Avec la fin du service national, devenu reporter civil, j’ai dès lors pu multiplier les embarquements dans les unités à terre comme en mer. De mes premiers pas hésitants sur le porte-avions Charles de Gaulle (alors en essais dans le golfe de Gascogne) à une patrouille d’un mois sur le SNA Émeraude équipage rouge et des navigations mouvementées dans les Terres australes et antarctiques françaises (Taaf) à bord de la FS Floréal, j’ai vécu bien des missions dont j’ai témoigné avec des mots et des images dans les colonnes de Cols bleus devenu un mensuel.
Sans fascination, ni complaisance, j’ai raconté la vie embarquée, les missions, l’esprit d’équipage, les appareillages, les Gunex, Securex, Macopex, Ram, les accostages… Bidel, pavois, bidou, baille, pékin… Mon vocabulaire s’est enrichi, ma plume s’est également ciselée au cours de ces 17 ans d’expériences au long cours.
L’appellation réductrice de « journal du parti » que ne manquait jamais de m’asséner certains marins, me froissait, quand je débarquais dans leurs unités. Cols bleus est plus que cela, il est le reflet d’une Marine militaire moderne et un medium qui jette des passerelles entre la mer et la terre, les marins d’active, les anciens, les sphères d’influence et le grand public. Puisse Cols bleus,
ce vaillant octogénaire, continuer de grandir à l’heure des algorithmes, de l’intelligence artificielle et du tout-écran.
Jean-Luc Coatalem

Ecrivain de Marine depuis 2021, ce grand reporter – il a codirigé la rédaction du magazine Géo pendant vingt ans – et voyageur au long cours, a aussi publié deux dizaines de livres. Il a reçu le prix Femina Essai et le Prix de la Langue française 2017 pour Mes pas vont ailleurs (Stock, 2017), longue lettre adressée à Victor Segalen, officier de marine breton, et écrivain-voyageur comme lui. Tous deux partagent une passion pour l’Asie et le peintre Paul Gauguin… qui fut, un temps, on ne le sait pas assez, dans la marine marchande.
La Marine et vous, c’est une histoire qui a démarré quand ?
Jean-Luc Coatalem : J’ai un tropisme maritime fort : je suis breton, brestois, et issu d’une famille d’officiers. Mes ancêtres travaillaient déjà à l’arsenal de Brest. Encore aujourd’hui, ma famille a un penty proche de l’île Longue et lorsque je vais volontiers me baigner du côté de Camaret ou, à la cale du Fret, on en aperçoit les structures. J’ai développé un appétit pour tout ce qui touche aux voyages, les terres vierges, et donc à la mer. J’ai un souvenir extraordinaire d’une navigation en Antarctique, sur un ancien brise-glaces russe, comme d’une descente, au Québec, du Saint-Laurent avec pour terminus le Labrador.
Comment avez-vous connu Cols bleus ?
T. P. : J’ai fait mon service militaire à l’établissement cinématographique et photographique des Armées (ECPA) où l’on recevait Cols bleus et je me suis mis à le lire. Je trouve toujours du plaisir à découvrir les photos de qualité, et le format est agréable. Bien sûr, la tonalité générale est un peu « officielle », je perçois rapidement un certain discours, mais celui-ci est nécessaire et répond à une demande.
Parlez-nous d’une expérience vécue avec la Marine nationale
T. P. : En tant qu’écrivain de Marine, je participe à un projet de livre collectif – avec neuf autres écrivains de Marine. J’ai eu la chance de pouvoir choisir le type de
bâtiment sur lequel j’ai embarqué pour écrire mon texte : j’ai ainsi été lors d’une mission d’entraînement sur deux porte-hélicoptères, le Mistral (en 2023) et le Dixmude (en 2024) en Méditerranée. Nous avons carte blanche : l’idée de l’ouvrage est de raconter notre immersion dans un milieu militaire.
Pourquoi avez-vous choisi un PHA ?
T. P. : C’est un bateau « complet », un vrai couteau suisse. Il est opérationnel sur les mers, a une capacité de projection dans les airs, sur terre avec des véhicules et des troupes embarqués, et il possède même une vocation humanitaire, comme on l’a vu près de la bande de Gaza. Un PHA, c’est une tour de Babel et une petite ville flottante, j’y ai croisé des stagiaires de l’école de guerre, des officiers étrangers en coopération ou en stage d’observation, des pilotes en qualification. L’un d’entre eux avait lu et apprécié l’un de mes romans, La Part du fils. J’ai remarqué que beaucoup d’ officiers étaient férus de littérature. Sur un bateau de cette taille, il y a aussi de la place pour des discussions au carré. On a parlé engagement, tour du monde et littérature, quoi de mieux !?
Votre prochain embarquement ?
Embarquer sur un patrouilleur outre-mer en Polynésie ou en Nouvelle-Calédonie. L’Auguste Benebig est dans ma… ligne de mire.
La Marine nationale présente aux 5e Jeux mondiaux militaires d’hiver
Publié le 19/03/2025
La cinquième édition des Jeux mondiaux militaires d’hiver se déroulera du 23 au 30 mars 2025 à Lucerne en Suisse. L’équipe de France militaire composée de 67 athlètes, dont 12 militaires blessés et para sportifs de haut niveau de la Défense participera aux épreuves dans 13 disciplines.

42 personnels d’encadrement, dont des entraîneurs militaires du Centre national des sports de la Défense, des cadres de la fédération française de ski et du personnel du Service de santé des armées complètent la délégation française.
Les athlètes s’affronteront sur les sites d’Engelberg pour les courses alpines, Andermatt et Goms pour les disciplines nordiques, Wädenswil pour l’escalade et Emmen pour le cross-country.
1 393 athlètes issus de 43 nations membres du Conseil international du sport miliaire (CISM) participeront à cet événement sportif. Le CISM est un organisme créé en 1948 qui regroupe 141 pays d’Afrique, d’Amérique, d’Asie et d’Europe. Sa devise est l’Amitié par le sport.
Ils aiment Cols bleus... et ils le disent !
Publié le 24/03/2025

ISABELLE AUTISSIER
Première femme navigatrice à avoir accompli un tour du monde en solitaire, cette aventurière fait aussi partie du corps des écrivains de Marine. Passionnément engagée dans la défense de l’environnement - elle est encore présidente d’honneur de l’association WWF. Elle a rapporté de ses expéditions dans l’Arctique et l’Antarctique des romans magnifiques comme L’amant de Patagonie (Grasset, Prix Maurice-Genevoix 2012) et Soudain, seuls (Stock, 2015, porté à l’écran par Thomas Bidegain avec Gilles Lellouche et Mélanie Thierry).
Ewan LEBOURDAIS
Photographe, entré dans la famille des Peintres de la Marine depuis 2021, il est aussi réserviste citoyen. Il signe la couverture de ce numéro.

Comment avez-vous connu Cols bleus ?
Ewan LEBOURDAIS : Je suis tombé sur une pile du magazine chez un ami, l’historien Jean-Marie Kowalski ! Cela m’a passionné ! Il enseigne à l’École navale et il conserve toute une collection de Cols bleus.
C’est une de vos photos qui a été choisie pour faire la couverture de ce numéro anniversaire, que représente-t-elle ?
E. L. : Mon cahier des charges était le suivant : inclure un élément rappelant les origines du journal qui a été fondé à la Libération à la fin de la Deuxième Guerre mondiale – le pavillon de beaupré avec la croix de Lorraine ; représenter la jeunesse pour symboliser l’avenir du journal et de la Marine nationale – avec le marin qui regarde l’horizon – et incarner la flotte dans son ensemble sans trop désigner un bateau plutôt qu’un autre. Ici, il s’agit de la goélette Étoile mais on ne la voit pas vraiment. La photo a été prise sur un fond nuageux, elle est suffisamment mystérieuse, pour laisser libre court à l’imagination.
Ce n’est pas la première fois que vous faites la couverture de Cols bleus…
E. L. : Non, en effet ! J’ai eu la chance que l’une de mes photos ait été aussi choisie pour la 500e patrouille d’un sous-marin lanceur d’engins (SNLE) dans le n° 3072, en octobre 2018. Je m’étais rendu sur l’île Longue avec la ministre des Armées Florence Parly.
Un bon souvenir que vous conservez de Cols bleus ?
E. L. : Il y a exactement dix ans, la rédaction de Cols bleus me faisait l’honneur d’un portrait centré sur mes activités de réserviste citoyen de l’époque : un programme voile avec l’École navale et le rayonnement par la photographie d’art. Le rêve de devenir Peintre officiel de la Marine était déjà dans mon esprit depuis deux ans. Me voir en tenue de lieutenant de vaisseau posant à côté d’une photographie d’art du Mutin est à la fois un excellent souvenir et un marqueur temporel fort offert par le magazine.
PIERRE GAGNAIRE
Le chef triplement étoilé cumule en réalité 13 macarons au Guide Michelin depuis ses débuts. De Paris à Séoul, en passant par Tokyo et Dubaï, Pierre Gagnaire incarne l’image de la grande cuisine française dans le monde entier. Il est aussi réserviste citoyen de la Marine.

Tibo InShape
Youtubeur francophone le plus suivi dans le monde, notamment connu pour ses vidéos dans le domaine de la musculation, il comptabilise près de 26 millions d’abonnés sur sa chaîne Youtube. En 2024, il a embarqué sur le porte-avions Charles de Gaulle.
Hommage au peintre de la Marine Michel King
Publié le 13/03/2025
De ses 14 ans à ses 94 ans, Michel King a dédié sa vie à la peinture. Le seinomarin, graveur et lithographe, est nommé peintre de la Marine en 1973, après une scolarité à l'Ecole nationale supérieure des arts décoratifs à Paris. Spécialiste de la peinture à l'huile, de l'aquarelle, mais également de la gravure taille-douce et de la lithographie, ses œuvres seront exposées en France, mais aussi au Japon, en Corée du Sud, aux Etats-Unis et en Suisse. Avec son décès, la Marine perd l'un de ses plus anciens et prolifiques peintre officiel. Le Contre-amiral (2S) François Bellec lui rend hommage à travers une lettre.

Cher Michel,
Cela faisait juste un demi-siècle que nous nous connaissions, appartenant aux promotions 1974 et 1975 des Peintres officiels de la Marine avant la fusion en 1981 des Peintres officiels des Armées. Nos camarades de promotion François Baboulet, Robert Yan, Gaston Sébire, Jean-Pierre Alaux ont depuis longtemps reposé leurs pinceaux. Nous avons partagé avec eux des Salons de la Marine, des escales inspirées en bord de mer, de joyeux Chiens de mer dans les cales du Musée national de la Marine. Et nous deux, un livre sur la pêche en Bretagne élaboré dans ton atelier.
Et puis aussi la Nationale. Derrière François Baboulet, président emblématique de la Société Nationale des Beaux-Arts, qui m’en a confié en 2004 la présidence que je t’ai transmise en 2012, des POM ont présidé pendant plus d’un demi-siècle la plus ancienne société d’artistes, émancipée en 1862 de la tyrannie hagiographique du Salon officiel. Nous avons partagé avec Isabelle les frissons des budgets pharamineux de notre salon annuel, et les angoisses diplomatiques des passages en douane des envois de nos exposants du monde entier. Au Carrousel du Louvre, la fête bruissante des vernissages élégants. Et autour de la rupture festive du tonneau de saké de Kojiro Akagi, les remises des Prix Puvis de Chavannes en honneur d’un de nos fondateurs et des Prix Eugène-Louis Gillot, avec l’accord et le partenariat de la Marine Nationale, des premiers signes à de futurs confrères. Gillot, un de nos sociétaires brillant impressionniste, nommé POM en 1921, mort trop tôt pour matérialiser les Beaux-Arts de la mer précurseurs symboliques de notre APOM.
Tu as rénové le Salon de la SNBA en Salon des Beaux-Arts, dépaysé à l‘Orangerie du Sénat, et tu as initié le projet courageux mais fondamental pour sa pérennité financière d’ériger la SNBA en fondation.
Cher Michel, nous avons fait un long chemin d’amitié, de complicité tout au long duquel j’ai admiré ton talent, ta modestie de maître, l’acuité de ton regard sur les gestes de la vie, ton engagement, ta générosité, ton humour pétillant et ta poésie sensible et douce. Tu étais, comme l’avait été François Baboulet, un doyen naturel d’apparence immortelle. Doyen, c’est une maladie de vieillesse incurable, contagieuse, dont malheureusement l’issue est fatale.
Merci, cher Michel, d’avoir été "The King", de tout ce que tu as apporté à l’art, à la vie artistique et à la compréhension de la mer, à l’esprit des Peintres officiels de la Marine et à la pérennité de la Société Nationale des Beaux-Arts, à tous tes amis et à tes admirateurs.
Et puis, comme un clin d’œil, je t’avais refilé les budgets migraineux de la SNBA, tu m’as passé en douce ton statut contagieux de doyen. Alors, à bientôt – sans rien qui presse - Michel. dans les étoiles… de mer.
François

« Surfaces », un film sur les missions de la Marine nationale
Publié le 31/03/2025
Depuis 2023, la Marine nationale a pris l’habitude de présenter au printemps ses capacités aux auditeurs de l’Institut des hautes études de la Défense nationale (IHEDN) par le biais d’un film. Après un premier opus consacré aux marins (Au cœur de la Marine), et un second (Grand large, Haute tension) davantage centré sur l’analyse géopolitique du monde et des zones de crise, le film 2025, intitulé Surfaces, se concentre sur les missions de la Marine et les unités qui les conduisent.

Réalisé par l’ECPAD (Établissement de communication et de production audiovisuelle de la Défense) à partir de séquences filmées cette année lors d’embarquements dans des unités de la Marine, Surfaces entraîne son public dans toutes les dimensions dans lesquelles elle opère : les fonds marins avec les sous-marins nucléaires lanceur d’engins et d’attaque, la surface au travers de frégates de défense aérienne, multi-missions et de surveillance, le ciel avec le groupe aérien embarqué sur le porte-avions Charles de Gaulle et les détachements hélicoptères des frégates, mais également la terre ferme et la frange littorale avec les forces spéciales Mer !
Cet enchaînement fluide, agrémenté d’entretiens ciselés avec des marins embarqués et de fins connaisseurs de la Marine, permet de parcourir l’ensemble du spectre de ses missions, de l’action de l’État en mer à la dissuasion. Un film à retrouver sur la chaine Youtube de la Marine nationale !
La Pérouse 25 : sécuriser les principaux détroits indonésiens
Publié le 03/04/2025
Du 16 au 24 janvier, le GAN a participé à l’exercice La Pérouse 25 aux côtés de huit nations riveraines de l’Indopacifique.

Exercice phare de la mission Clemenceau 25, la cinquième édition de La Pérouse s’est d’abord déroulée dans le détroit de Malacca – où transitent chaque année 85 000 navires, soit un tiers du commerce mondial. Treize unités de neuf marines partenaires ont participé à une série d’entraînements impliquant le groupe aéronaval français, le destroyer australien HMAS Hobart, le patrouilleur hauturier britannique HMS Spey, la frégate canadienne HMCS Ottawa, l’USS Savannah, la frégate indienne Mumbaï, la frégate indonésienne Raden Eddy Martadinata, la frégate malaisienne Lekir et son hélicoptère embarqué, ainsi que le bâtiment Gagah Samudera et le patrouilleur singapourien Independence. L’Indonésie a aussi assuré le point d’appui à terre, depuis l’île de Java, des avions de patrouille maritime (Atlantique 2 du GAN et Poséidon indien).
Du 16 au 18 janvier, la première phase de l’exercice multinational a mis en scène la frégate de défense aérienne française et des navires malaisiens et singapouriens. Un des navires jouait le rôle d’un bâtiment suspecté de trafics illicites et les autres devaient l’arraisonner. Plus loin, dans le détroit de La Sonde, Britanniques, Canadiens, Indiens et Français ont travaillé sur leurs procédures en matière de sécurisation maritime avant de s’exercer à l’appontage et au décollage de leurs hélicoptères lors de phases de cross deck. Le destroyer HMAS Hobart a rejoint l’exercice en face du détroit de Lombok et a été approvisionné par le bâtiment ravitailleur de forces Jacques Chevallier. Une première avec un bâtiment australien
Sécurité maritime, stabilité régionale et liberté de navigation
Tout au long de l’exercice, un Atlantique 2 (ATL2) et un Poséidon indien ont survolé quotidiennement les trois détroits. Ayant embarqué des observateurs indonésiens, l’ATL2 a partagé les informations recueillies lors des vols avec les marines impliquées dans l’exercice par le biais du système de communication IORIS. Il est disponible en source ouverte pour faciliter le partage d’information entre les différentes unités et coordonner les opérations de sauvetage. « C’est la première fois que nous collaborions avec certaines nations, souligne le contre-amiral Jacques Mallard, commandant du GAN. Nous devions nous faire connaître des partenaires dans la zone et apprendre à travailler ensemble pour renforcer l’interopérabilité. » Son développement garantit la capacité à pouvoir agir immédiatement et collectivement en cas de crise.
Pendant ces neuf jours d’exercice, les treize unités ont démontré qu’elles étaient capables d’opérer ensemble dans un même espace afin d’assurer la sûreté maritime des trois grands détroits indonésiens exposés à de nombreux dangers : trafics illicites, risques de collisions, catastrophes naturelles...
Data hubs embarqués : à l’aube d’une évolution majeure pour les opérations aéromaritimes
Publié le 03/04/2025
Depuis sa première expérimentation durant une mission autonome de la FREMM Provence en 2024, l’intégration d’un data hub embarqué (DHE) s’est élargie au GAN à l’occasion de la mission Clemenceau 25.

L’état-major du GAN et le centre de service de la donnée et de l’intelligence artificielle Marine (CSDIA-M) misent sur les data hubs embarqués (DHE) lors du déploiement opérationnel Clemenceau 25 afin de rendre les données plus facilement et plus rapidement exploitables pour étoffer la connaissance multi-champs et multi-milieux (M2MC). L’exploitation des informations tactiques recueillies sur les systèmes classifiés s’effectue principalement grâce à des outils de data-visualisation en pointe. Ils permettent de faciliter l’accès aux informations pour augmenter la connaissance des différentes zones traversées par le groupe aéronaval. Ce déploiement est également une opportunité pour collecter une masse de données suffisante en vue de développer de nouveaux cas d’usage centrés sur la donnée et intégrant des algorithmes d’intelligence artificielle.
Le CSDIA-M a développé un écosystème applicatif, permettant une analyse en temps réel de la situation tactique qui offre à l’opérateur, ainsi qu’à l’ensemble des marins d’un Task group (pas seulement ceux présents au central opérations), de gagner en efficacité dans leur prise de décision.
Le GAN, en collaboration directe et constante avec le CSDIA-M, augmente le périmètre des données et des fonctionnalités accessibles sur le data hub en fonction des besoins opérationnels et les ressources humaines disponibles.
Les DHE sont utilisés tant dans les domaines opérationnels que techniques. En plus d’améliorer les performances tactiques du GAN, ils permettent donc de mieux analyser des signaux faibles et anticiper des maintenances correctives.
Le CSDIA-M a développé les DHE et les a déployés. Il en assure un soutien quotidien. à bord, en plus des marins qui se sont rapidement appropriés les outils disponibles, des réservistes opérationnels, data scientists, de la FRS NUM (flottille de réserve spécialisé Numérique), exploitent également les données collectées au profit du GAN. L’AMIAD a également embarqué dans l’aventure pour développer des cas d’usage répondant aux besoins des forces.
Ce premier GAN data-centré vise à maintenir l’avantage tactique en conservant l’ascendant informationnel du groupe. Déployée en force constituée loin et longtemps, interconnectée, cette flotte de DHE fournit un retour d’expérience technico-opérationnel très précieux. Il oriente également les réflexions capacitaires sur les architectures numériques qui équiperont les futures unités de la Marine.
Trois questions au capitaine de frégate Laurent, chef data analyst du groupe aéronaval
Publié le 03/04/2025

Comment les bâtiments ont-ils travaillé ensemble avec leurs DHE ?
Capitaine de frégate Laurent : Les unités équipées de DHE ont travaillé en commun en partageant leurs données de situation tactique. Ainsi, même hors de portée des liaisons de données tactiques, cela leur garantissait de continuer à évaluer la situation autour des autres bâtiments de la force. Afin de démultiplier les effets de l’expérimentation DHE durant la mission Clemenceau 25, chacun a travaillé sur des sujets différents (ingestion de nouvelles sources de données, data-visualisation, codage, IA), mais la base – la donnée, son volume, sa masse – était la même pour tous. Pour manipuler de tels volumes, il faut les découper en morceaux. Cela est rendu possible grâce au code informatique partagé par les bâtiments. Tous ces partages, comme la réutilisation de codes et de bonnes pratiques, ont été permis grâce à l’ensemble des logiciels installés sur le DHE permettant le traitement des données, le codage et la visualisation.
Quelles sont les informations récoltées ?
CF L. : Elles sont multiples. Les données brutes rassemblent les données de situation tactique produites par les systèmes de direction de combat, ou directement par les capteurs. Ensuite, nous croisons les données externes avec les données de situation tactique pour mieux comprendre notre environnement opérationnel. Par exemple : AIS, données des aéronefs (RFM, ATL2, NH90), météo et environnement. Enfin, nous avons les données produites par les algorithmes que les data scientists ont développés et le retour d’expérience.
Sur le GAN 25, la récolte de la data a-t-elle servi à une prise de décision sur un exercice en particulier ?
CF L. : Non, mais elle a servi à l’élaboration de nos manœuvres tactiques, par exemple pour franchir le détroit de Bab El Mandeb.
Combien de data scientists ont-ils embarqué ?
CF L. : Sur la totalité de la mission, 17 réservistes, sept marins et cinq experts de l’Agence ministérielle pour l’intelligence artificielle de Défense sont venus renforcer ponctuellement les équipes du GAN.
[Cols bleus n° 3125] Une mission Clemenceau hors norme
Au sommaire : une rencontre avec l'aspirant Clément, contrôleur aérien, un article sur les liaisons de données tactiques, le portrait du second maître Céline, navigateur timonier et illustratrice lors de Clemenceau 25, une immersion dans la saison 2 de Cœurs Noirs, les enjeux maritimes du canal du Mozambique et les rubriques "Agenda", "Histoire" et "A l'heure du dégagé" pour connaître l'actualité culturelle de la mer et des marins.
