Le 13 février 2022, une cérémonie de remise de décorations a eu lieu à bord du bâtiment de soutien et d’assistance outre-mer (BSAOM) Champlain, au mouillage au large de l’île des Glorieuses, dans le canal du Mozambique. 
 

Le Champlain venait d’y terminer une tournée de ravitaillement des îles Éparses commencée le 10 janvier, au cours de laquelle l’équipage a apporté vivres et matériel aux détachements de l’armée de Terre déployés sur les îles d’Europa, de Juan de Nova et des Glorieuses, aux avants postes de l’océan Indien. 

Après une allocution évoquant le rôle de la Marine dans un monde en réarmement rapide, où le fait maritime occupe une place prépondérante, le capitaine de corvette Clément Arboy, commandant l’équipage A du Champlain a procédé à la remise de deux sabres, d’un insigne de surfacier élémentaire et de médailles de la défense nationale et de la protection militaire du territoire. Un marin du bord a également été félicité individuellement tandis que trois autres se voyaient remettre une lettre de félicitations collective. 

Après ce moment fort pour la vie de l’équipage, le bâtiment poursuit sa mission de surveillance maritime dans la zone sud de l’océan Indien.

Le 19 février 2022, la Frégate multi-missions (FREMM) Auvergne a appareillé de Toulon en direction de la Sicile, dans le cadre de l’exercice DYNAMIC MANTA 2022.

Organisé par l’OTAN du 21 février au 4 mars, DYNAMIC MANTA 2022 est un exercice de lutte anti sous-marine de haut niveau qui réunit des unités de neuf nations alliées (France, Canada, Grèce, Italie, Espagne, Turquie, Etats-Unis, Allemagne, Royaume-Uni) dans le but d’entretenir leur niveau d’interopérabilité face aux menaces sous-marines modernes. A cette occasion, l’Auvergne est placée sous le contrôle opérationnel du commandement maritime de l’OTAN (MARCOM) basé à Northwood (Royaume-Uni).

La Marine nationale engage dans DYNAMIC MANTA 2022 un sous-marin nucléaire d’attaque, un avion de patrouille maritime ATL2 et la FREMM Auvergne accompagnée de son hélicoptère NH-90 Caïman, un duo particulièrement efficace dans le domaine de la lutte anti sous-marine où l’excellence française est reconnue.

L’anniversaire de la première opération à laquelle a pris part le Charles de Gaulle, Héraclès, est l’occasion pour Périscope de revenir sur les vingt ans de service du fleuron de la Marine nationale.

En compagnie du contre-amiral Malbrunot, qui a commandé le porte-avions, mais aussi du sénateur Olivier Cigolotti et du chercheur Jean-Sylvestre Mongrenier, Pierre de Vilno nous aide à comprendre en quoi le Charles de Gaulle est à la fois une prouesse technologique, une pièce maîtresse de la Marine nationale et un atout diplomatique pour notre pays. 

L’épisode est à écouter sur la plateforme d’écoute de votre choix :https://linktr.ee/Periscope_CESM ou en flashant le QR code en PJ.

Le 18 février 2022, le Porte-hélicoptères amphibie (PHA) Dixmude a appareillé de Toulon pour rejoindre le théâtre Atlantique Nord et participer à l’exercice norvégien COLD RESPONSE 2022 (CORE 22). Cet exercice interarmées et interalliées en terrain libre se déroulera au nord de la Norvège. Il a pour objectif de renforcer les capacités des armées alliées à opérer ensemble dans des conditions climatiques exigeantes.

Quarante-huit heures après son appareillage de Toulon, son port base, le Dixmude a eu l’occasion de mener des entraînements en mer avec le porte-aéronefs italien Guiseppe Garibaldi, également déployé pour participer à CORE 22. Les deux bâtiments ont saisi cette opportunité pour partager leur savoir-faire et renforcer leur connaissance mutuelle

Lors d’un affrontement simulé entre les deux navires européens, le drone S100 de la Marine française a localisé le Garibaldi, montrant ainsi la plus-value de cet aéronef en opération. Les chaînes opérationnelles et aviation se sont également entraînées ensemble par le biais d’appontages croisés, comme celui d’un hélicoptère Merlin italien sur le pont d’envol du PHA Dixmude. Cet exercice s’est conclu par la rencontre du commandant en second du Garibaldi et du capitaine de vaisseau Emmanuel MOCARD, commandant le PHA Dixmude, qui ont échangé sur les prochaines activités conjointes que mèneront leurs deux unités en conditions extrêmes dans le Grand Nord.

L’équipage du PHA Dixmude fait maintenant route vers la Rochelle où il embarquera son Groupe tactique embarqué (GTE), composé essentiellement de marsouins du 1er Régiment d’infanterie de marine (1er RIMa). Il conduira sans tarder les manœuvres amphibies d’intégration du GTE. Les marsouins du 1er RIMa seront eux aussi engagés dans la composante terrestre de CORE22.

L’exercice COLD RESPONSE 2022 de déroulera du 14 mars au 1er avril 2022 et rassemblera jusqu’à 35 000 militaires de 28 pays alliés, membres de l’OTAN et partenaires.

A la suite d’un début d’année intense, rythmé notamment par deux semaines d’entraînement individuel et par la conduite d’un stage de remise à niveau opérationnel (RANO), l’équipage du chasseur de mines tripartite (CMT) Orion a appareillé de Toulon le 14 février 2022 en direction de Djibouti dans la cadre du déploiement du groupe de guerre des mines 22 (GGDM22).

Après dix jours de surveillance maritime en Méditerranée et une escale logistique au port de La Sude en Crète, le chasseur de mines s’est présenté dans la soirée du 21 février dans la zone d’enregistrement du canal de Suez. Le lendemain, il prenait la tête d’un convoi composé d’une vingtaine de porte-conteneurs.

L’Orion se consacrera, dans un premier temps, à une activité de coopération avec la marine égyptienne à Port Bérénice, puis à plusieurs semaines de chasse aux mines à proximité de Djibouti afin de contribuer à la sécurisation des acheminements stratégiques dans ces zones de faibles fonds et de fort trafic commercial.

Que ce soit par le relèvement astral, d’amers, ou plus récemment par le positionnement satellitaire, savoir où l’on se trouve précisément quand on opère en mer est un prérequis essentiel garantissant efficacité et sécurité. Pourtant, aucune de ces sources d’information n’est pour l’heure accessible sous la surface. Afin d’augmenter la sécurité des plongeurs des armées, la Cellule plongée humaine et intervention sous la mer (CEPHISMER) poursuit ses recherches dans le domaine du positionnement acoustique.

La capacité d’emport d’un sous-marin offre des solutions alternatives pour pallier l’absence de signal satellite. Le plongeur de bord, lui, une fois immergé, ne possède que son compas magnétique pour s’orienter sous l’eau depuis son balisage d’immersion. Cependant d’autres systèmes existent. Les plongeurs d’armes peuvent être équipés par exemple d’un récepteur acoustique (pour les recherches de boîte noire par exemple) ou d’un sonar portatif pour plongeurs d’armes (SPPA) donnant une information sonar et une position estimée par capteur Doppler. 

Une nouvelle version du SPPA a même été équipée d’un lien acoustique permettant la localisation et l’échange de messages entre la surface et le plongeur. 
Face à ce constat, la CEPHISMER porte un projet d’innovation Marine consistant à développer un système de positionnement acoustique des plongeurs à l’instar de ce qui existe dans le domaine de la robotique sous-marine. Dans ce cadre, des plongeurs d’essais équipés d’une balise acoustique ont pu tester le système sur différents sites : base navale de Toulon, École de plongée, grande rade de Toulon. Cette période a permis d’évaluer les portées, le maintien du lien avec la surface, l’ergonomie du système et l’adéquation de l’information donnée au directeur de plongée. 

Avec un tel système, le directeur de plongée dispose en temps réel de la position des plongeurs dont il a la responsabilité. Si le système évalué doit encore prendre en compte certaines spécificités de la plongée militaire (concomitance de plusieurs unités, nombre de balise à surveiller, intégration d’un dispositif d’alerte « urgence plongeur »), il a permis de bien cerner le besoin et les attentes afférentes. 
Après avoir « coupé les câbles » des scaphandriers les reliant à la surface, la technologie acoustique sous-marine va permettre de tisser un nouveau lien « sans fil » entre le plongeur autonome et son directeur de plongée.

Du 7 au 11 février 2022, les Forces armées en Nouvelle-Calédonie (FANC) ont déployé un Falcon 200-Gardian aux Fidji dans le cadre d’un échange bilatéral couplé à une alerte Search and Rescue (SAR).

Lors d’une mission de surveillance des pêches dans la zone économique exclusive fidjienne, l’équipage a démontré ses capacités opérationnelles en présence de M. Semi Koroilavesau, ministre des Pêches fidjien et de M. François-Xavier Léger, ambassadeur de France aux Fidji.

Grâce à ses performances et ses capteurs, notamment un radar dédié, l’équipage du Gardian détecte, investigue et caractérise toute action de pêche illégale sur de vastes étendues maritimes. Ce vol, a pu montrer la plus-value d’un moyen aérien spécialisé.

Après deux ans d’interruption des échanges entre les FANC et les Fidji en raison de la COVID-19, ce déploiement signe la reprise de la coopération de sécurité et de défense, dans un domaine qui figure parmi les enjeux prioritaires des pays insulaires du Pacifique.

Les forces de souveraineté françaises dans le Pacifique, FANC et FAPF, sont entrainées et préparées à agir rapidement et efficacement, dans tous types de situations, incluant l’assistance humanitaire en cas de catastrophe naturelle. Elles s’y entrainent régulièrement avec les forces armées et les services d’urgence des pays partenaires de la région. Elles peuvent s’appuyer sur leurs bases respectives en Nouvelle-Calédonie et en Polynésie française, et sur le territoire de Wallis et Futuna si nécessaire.

Lancée le 25 février 2020 à l’initiative de la France, la mission EMASoH (European-led maritime awareness in the straight of Hormuz) vise à restaurer la confiance et la sécurité dans le golfe Arabo-persique et le détroit d’Ormuz. L’Allemagne, la Belgique, le Danemark, la France, la Grèce, l’Italie, les Pays-Bas et le Portugal ont ainsi souhaité participer à la stabilisation de la région, dans un esprit de désescalade des tensions, par le déploiement conjoint de moyens de surveillance maritime.

Le 25 février 2022 marque le 2e anniversaire de cette mission multinationale dont l’opération AGENOR est le volet militaire. 15 frégates et 12 détachements d’aéronefs de patrouilles maritimes des 9 pays contributeurs ont pris part à l’opération, cumulant 1 100 heures de vols, 752 jours de mer et 170 passages du détroit d’Ormuz. L’engagement des pays est ainsi reconnu dans la région comme garant de la protection des intérêts économiques européens et internationaux.

Les Forces françaises stationnées aux Émirats Arabes Unis (FEEAU) mettent en œuvre le poste de commandement multinational sur la base navale. Des marins Belges, Danois, Français, Italiens, Grecs, Norvégiens et Néerlandais constituent l’équipe d’EMASoH. Ils surveillent les lignes maritimes dans le golfe Arabo-persique, le détroit d’Ormuz et le Golfe d’Oman afin d’assurer la liberté de navigation dans ces eaux stratégiques.

Actuellement, la France contribue à l’ opération AGENOR à travers le déploiement de la Frégate de type La Fayette Guépratte et d’un avion de patrouille maritime Atlantique 2 (ATL2).

L’opération AGÉNOR est le volet militaire de l’initiative « European-led Maritime Awareness in the Straight of Hormuz ». EMASoH est soutenue politiquement par 9 pays européens, dont la France, principal contributeur, qui commande l’opération depuis le 15 juillet 2021. AGÉNOR a pour mission d’apaiser les tensions et de protéger les intérêts économiques européens en garantissant la liberté de circulation dans le golfe Arabo-Persique et le détroit d’Ormuz. À plus de 2000 miles nautiques des côtes du vieux Continent, EMASOH renforce l’interopérabilité des marines européennes et rappelle l’attachement de l’Europe au droit de la mer et à la liberté de circulation.

Le 23 février 2022 à 18h48, l’alerte service public retentit au sein de la BAN de Lanvéoc-Poulmic. Trois marins d’origine grecque de l’équipage du gazier Pearl LNG doivent être évacués et soignés au plus vite. L’équipage de la Flottille 33F et les techniciens de service mettent alors en œuvre l’hélicoptère Caïman Marine d’alerte en moins d’une heure.

Les premières informations font état de trois blessés dont deux dans un état critique. Le chef de bord en concertation avec l’antenne médicale de Lanvéoc-Poulmic décident de se rendre sur zone avec deux équipes médicales. C’est donc de nuit, avec ce dispositif renforcé, que le Caïman Marine décolle pour se rendre à 200 km au sud-ouest de la base aéronautique navale.

Arrivés sur la zone de travail, les quatre médecins et infirmiers sont rapidement hélitreuillés. Le personnel du service de santé rallie l’infirmerie du navire pour effectuer un premier bilan. Une avarie à l’intérieur du gazier semble avoir provoqué les nombreuses lésions des trois marins. Leur état de santé nécessite une évacuation rapide et une prise en charge immédiate.

Par nuit noire et mer très forte, les blessés sont conditionnés puis hélitreuillés à bord de l’hélicoptère. Alors que le centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage (CROSS) ordonne l’évacuation vers l’hôpital de la Cavale Blanche de Brest, la prise en charge des trois marins se poursuit sur le transit. L’opération de secours maritime se termine dans la nuit et l’appareil est reconditionné pour être de nouveau paré à tenir l’alerte.

Les conditions météorologiques de cette nuit de sauvetage ainsi que l’embarquement d’une seconde équipe médicale confèrent un caractère exceptionnel à cette opération de secours en mer.

Déployé depuis fin janvier dans le cadre d’une mission de relevés hydrographiques au profit du service hydrographique et océanographique de la Marine (SHOM), nécessaires au projet de champs éoliens commerciaux dans le Golfe du Lion, le bâtiment hydrographique et océanographique (BHO) Beautemps-Beaupré termine une période de relâche opérationnelle à Marseille.

Une activité de rayonnement organisée par le SHOM et le Beautemps-Beaupré a permis d’échanger avec des décideurs institutionnels régionaux et locaux du monde maritime. Cette rencontre a contribué à valoriser les missions, produits et projets du SHOM et d’aborder de nombreuses thématiques comme la sécurité de la navigation, l’adaptation au changement climatique, les énergies marines renouvelables, la planification des espaces maritimes ou encore la diffusion de données au service des institutionnels et usagers de la mer. Ce type d’activité permet également de recueillir les besoins des acteurs institutionnels importants et de connaître leur point de vue sur des enjeux majeurs ayant trait à l’hydrographie et à l’océanographie.

L’équipage a également pu conduire un exercice sécurité d’ampleur avec le Bataillon des Marins Pompiers de Marseille (BMPM) qui a permis de s’entraîner autour d’un scénario réaliste et d’affiner la coordination entre l’équipage et le Bataillon en cas d’incendie majeur. Près d’une vingtaine de pompiers, deux engins nautiques et cinq véhicules ont été déployés pour lutter contre ce sinistre fictif. Pour approfondir la connaissance mutuelle, des marins du BHO ont eu le privilège de se visiter la caserne de la Bigue.

Enfin, cette escale a permis à des stagiaires d’une PMM de Marseille de visiter un navire unique de la Marine nationale, leur offrant notamment un moment privilégié d’échange avec les marins de l’équipage.

Bâtiment militaire unique dans sa catégorie, le bâtiment hydrographique et océanographique (BHO) Beautemps-Beaupré bénéficie de senseurs extrêmement performants, permettant de tout mesurer dans le domaine géophysique : la bathymétrie, la nature des fonds, la gravimétrie, le magnétisme terrestre, les paramètres hydrologiques sur toute la colonne d’eau, les courants, les prélèvements d’eau de mer à diverses immersions, la marée, ainsi que l’activité sismique.

Le Beautemps-Beaupré est armé par deux équipages se relevant périodiquement et enrichis de détachements du Groupement hydrographique et océanographique de l’Atlantique (GHOA), entité du SHOM, composés d’hydrographes et d’un pôle de soutien logistique et d’exploitation.