2 juillet – Groupe des plongeurs démineurs de la Méditerranée et bâtiment base des plongeurs démineurs (BBPD) Pluton

Le contre-amiral Éric Lavault, adjoint organique pour la maîtrise des fonds marins de l’amiral commandant la Force d’action navale, a fait reconnaître le capitaine de corvette Pierre Moucheboeuf comme commandant du groupe de plongeurs démineurs (GPD) de la Méditerranée et du bâtiment-base de plongeurs démineurs (BBPD) Pluton. Il succède au capitaine de corvette Claude-Louis Gerbault.

Au cours des deux années de commandement, les marins du GPD Méditerranée et du BBPD Pluton ont participé à plus de 100 missions sur le territoire national et notamment plus de 60 missions de déminage permettant ainsi la destruction de plus de 700 munitions. Durant ce commandement, le BBPD Pluton a effectué 2 déploiements en Méditerranée et le GPD Méditerranée a notamment été engagé au Moyen Orient et en Nouvelle Calédonie.

Répartis sur les trois façades maritimes métropolitaines, les groupes de plongeurs-démineurs (GPD) opèrent jusqu’à 80 mètres de profondeur, sur le territoire national comme en opérations extérieures pour des missions de neutralisation d’engins explosifs, de guerre des mines et de sécurisation des approches maritimes. Au quotidien, ils garantissent la protection du territoire en maintenant des alertes permanentes pour intervenir sur tous types d’engins explosifs, conventionnels comme improvisés. Ils peuvent être associés aux missions de service public lors d’interventions de sauvetage, de protection de l’environnement ou de recherches sous-marines. Dans le cadre de l’action de l’État en mer, ils neutralisent plus de 11 tonnes de munitions historiques par an. Éléments indispensables aux opérations de combat aéromaritime, ils sont facilement projetables et interviennent sur les théâtres extérieurs pour des actions de guerre des mines, de déminage portuaire ainsi qu’en protection des bâtiments de combat.

Après avoir reçu tout l’enseignement théorique à bord du porte-hélicoptères amphibie (PHA) Tonnerre, il est temps pour les 16 midships canonniers du groupe Jeanne d’Arc 2024 de passer à l’épreuve du feu en se rendant sur la frégate de type La Fayette (FLF) Guépratte pour y mener pendant 6 jours de nombreux exercices de tir, plus communément appelés « GUNEX » sur les bâtiments de la Marine.

Véritable aboutissement de leur formation, les officiers-élèves ont ainsi été intégrés aux équipes du service Armes du Guépratte pour y découvrir de manière concrète les fonctions et responsabilités qu’ils devront entacher d’ici quelques semaines en tant qu’officier Armes. « Nous, les officiers élèves artilleurs, préparons les tirs comme si nous étions chef de service aidé par l’officier artilleur du Guépratte, c’est de la formation par la pratique et c’est à mon sens la meilleure méthode pour apprendre. » précise l’EV2 Jean-Baptiste, bientôt chef du service sur le patrouilleur de haute-mer Enseigne de Vaisseau Jacoubet. Malgré les contraintes météorologiques de l’Atlantique Nord, ils ont chacun exécuté quasiment tous les tirs d’artillerie auxquels ils seront confrontés sur les bâtiments de la Force d’action navale. L’enchaînement des exercices de tirs contre menaces asymétriques, contre des buts flottants, contre terre, contre un aéronef ou encore les tirs de police leur ont permis de découvrir à tous les échelons de la chaîne artillerie comment réaliser un tir en sécurité. Ils ont ainsi pu alterner les rôles aux postes de tireur, chef de défense à vue, officier protection ou encore directeur d’exercice. Au total, ce sont plus de 5000 munitions qui ont été tirées aux canons de 100mm, de 20mm et à la mitrailleuse 12.7mm. « C’est extrêmement galvanisant ces entrainements, on se rend compte de la chance qu’on a, ce n’est pas tous les jours que nous tirerons autant d’obus ! Mais ce qui me plait le plus c’est de voir comment s’organise un bâtiment de guerre pour délivrer le feu, et de jouer pour la première fois le rôle que j’aurai à tenir le jour où il faudra tirer pour faire but dans une situation de combat. » raconte l’EV Jean-Baptiste.

Sous le regard bienveillant de Sainte Barbe, patronne des artilleurs, les canonniers rallieront donc prochainement leurs affectations en tant qu’officier Armes, gardant en mémoire ce stage intensif et les conseils de leurs aînés qui leur seront précieux lors de leurs premiers déploiements sur toutes les mers du monde, au cœur des théâtres d’opérations.

Pendant 7 mois ils ont été formés à l'art de la plongée offensive par les instructeurs de l'Ecole de Plongée. Formation technique (plongée au FROGS), premières briques tactiques, construction et réalisation de projets d'attaque, raids kayaks, actions vers la terre et amphibie, autant de savoir-faire dont l'acquisition aura nécessité un engagement total. Cet engagement est concrétisé par la réussite des exercices de synthèse d'évaluation opérationnelle en Méditerranée et en Atlantique, avant de conclure le cours par une formation aux travaux sous-marins et à la plongée profonde.

Très vite, l'essentiel de l'activité s'est déroulé la nuit, à des heures de plus en plus avancées. Et dès le matin -pas de repos pour les braves-, après un footing à haute vitesse, il fallait reprendre les cours, progresser vers un nouvel objectif au rythme et au niveau d'exigence d'instructeurs intransigeants et perfectionnistes. Se remettre en difficulté chaque jour, à chaque plongée dans une situation nouvelle a rythmé leur formation.

Des moments difficiles… ils en ont fait leur quotidien. Ensemble, attachés physiquement et moralement l'un à l'autre par la sangle qui relie les binômes entre eux, ils ont avancé avec l'humilité et la détermination que l'on attendait d'eux.

Ce sont finalement 11 militaires qui se sont vu remettre par leurs parrains nageurs de combat l'insigne prestigieux aux deux hippocampes, à l'occasion d'une cérémonie présidée par le contre-amiral Pierre de Briançon, commandant la force des fusiliers-marins et commandos.

"Bravo Zulu" à eux !