Le porte-avions Charles de Gaulle se prépare au combat de haute intensité

Publié le 24/04/2024

Auteur : La Rédaction

Après une première partie d’entraînement à quai, le porte-avions Charles de Gaulle a mené, du 10 au 20 avril 2024, la phase en mer de son stage de remise à niveau opérationnel (RANO). Cet entraînement visait à préparer son équipage et le groupe aérien embarqué au combat de haute intensité.

Au premier plan, Rafale Marine sur le pont d'envol du porte-avions Charles de Gaulle et au second plan, hélicoptère prêt à apponter @ Marine nationale

Encadré par la division entraînement de la Force d’action navale (FAN), cet entraînement au large de la Corse a permis de consolider les capacités d’anticipation et de réaction des marins.  Plongés dans des scénarios de crise, il se sont préparés à décider dans l’incertitude et à réagir face à tout type de menace. La présence à bord de l’état-major du groupe aéronaval a également permis de consolider l’aptitude du porte-avions à s’intégrer au sein d’une force en prévision de la mission Akila.

Désincarcération d’un pilote de Rafale Marine, sauvetage massif d’urgence par les équipes médicales, crash d’avion sur le pont d’envol ou encore incendies majeurs, nombreuses sont les situations qui ont été simulées, dans le but de renforcer les compétences de chacun et la cohésion de l’équipage. L’armée de l’Air et de l’Espace a été associée au stage, avec l’embarquement d’un « plot RESCO » impliquant les forces spéciales Air.

Du 15 au 17 avril, un exercice impliquant la confrontation simulée de deux parties – appelé communément à bord LIVEX – a immergé l’équipage dans un contexte tactique visant à caractériser un trafic d’armes dans une zone contestée, sous une menace aérienne et de surface.

L’aptitude du porte-avions à coordonner escorteurs et sous-marins et l’organisation interne permettant d’opérer sous menace dans la durée ont ainsi pu être testées. Durant plusieurs jours, il s’agissait de garantir une capacité d’action maximale immédiate pour réagir face à toute menace ou saisir une opportunité d’engagement de l’adversaire tout en continuant à maintenir les installations du porte-avions et permettre à l’équipage de se régénérer.

Avec une exigence bienveillante, les entraîneurs ont considérablement aidé l’équipage à se préparer au mieux aux enjeux du combat de demain. Cohésion, rigueur et résilience auront été les maîtres-mots de cette RANO en mer, confirmant les aptitudes des marins du porte-avions à faire face à la réalité des missions à venir.

Entraîneur de la division entraînement de la force d'action navale
Brassard jaune de l'entraîneur de la force d'action navale à bord du porte-avions Charles de Gaulle

Bilan des journées européennes du patrimoine

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Auteur : La rédaction

Bilan des journées européennes du patrimoine
@ Marine nationale

A l’occasion des Journées Européennes du Patrimoine (JEP) qui se sont tenues les 18 et 19 septembre 2021, de nombreux sites de la Marine étaient ouverts au public. Parmi ces sites, le Centre d’Instruction Naval de Brest et des emprises militaires en région toulonnaise ont ouvert leurs portes aux visiteurs.

Au Centre d’Instruction Naval de Brest

Guidés par du personnel militaire du CIN et des élèves maistranciers, les 400 visiteurs ont profité d’un circuit où ils ont découvert l’histoire et le patrimoine mais également le fonctionnement de ce site qui forme depuis plus d’un demi-siècle, l’ossature des équipages de la Marine en transmettant non des compétences professionnelles et les valeurs qui fondent la Marine d’hier et d’aujourd’hui. Au programme de ces visites, le passage par le bâtiment de première ligne qui offre une vue remarquable sur la base navale et le goulet de Brest, le hall Tourville, la présentation des Ecoles de maistrance et des mousses ou encore le salon Richelieu, salon d’honneur du CIN.

Curieux, émerveillés et ravis, les visiteurs originaires de Bretagne mais aussi d’autres régions françaises et même de l’étranger, ont appris de nombreuses choses sur ce lieu historique.

Crée à l’été 1966, le CIN occupe les bâtiments de l’ancienne École navale inaugurée en 1936. Il regroupe alors plusieurs écoles de la Marine ainsi que le Collège naval (devenu Lycée naval en 1980). L’École de Maistrance est créée sous sa forme actuelle en 1988. L’École des mousses présente, à Brest et à Cherbourg, quant à elle, renaît en 2009. Enfin, l’École des matelots de Cherbourg est rattachée au CIN de Brest en 2016.

Le CIN forme chaque année un peu plus de 2300 élèves et propose des formations continues aux marins des forces.

 

Bilan des journées européennes du patrimoine
Bilan des journées européennes du patrimoine - Brest

A la découverte du Fort Lamalgue et du musée de la Marine à Toulon

L’ouverture du Fort Lamalgue tout au long du week-end patrimonial annuel a drainé plus de 2100 curieux venus découvrir ce fort de style Vauban. Le fort était décoré pour l’occasion de pavillons, claquant dans le mistral au-dessus de la cour d’honneur, accueillait en point d’orgue deux drones du Centre d’Expérimentations Pratiques et de réception de l’Aéronautique navale (CEPA/10S), objet de toutes les attentions.

De nombreux stands ont passionné les visiteurs, dont de très nombreuses familles, en particulier celui du Centre d’Interprétation et de Reconnaissance Acoustique (CIRA) de Toulon et son quizz permettant de découvrir de nombreux sons sous-marins, présenté par les « oreilles d’or » !

La DIRISI était aussi présente avec ses anciens matériels de transmissions, le GPD Méditerranée et son matériel d’investigation de pointe et de plongée et enfin le conseil d’architecture, d’urbanisme et de l’environnement (CAUE) du Var. Des élèves en BTS tourisme du lycée Anne-Sophie Pic ont assuré en outre des visites guidées tout au long du week-end. A noter également le concert de l’ensemble des cuivres (15 musiciens) de la Musique des Equipages de la Flotte qui a enthousiasmé samedi en fin d’après-midi les mélomanes présents qui ont pu savourer un répertoire varié, allant du classique aux musiques de film, dans le cadre prestigieux de la cour du Fort.

Le musée de la marine a lui aussi été plébiscité avec plus de 2590 visiteurs (dont 840 enfants), accueillis par les médiateurs du musée, 3 élèves de BTS tourisme et les amis du musée de la marine qui ont pu échanger sur les collections en faisant partager leurs connaissances de l’histoire et des œuvres d’art.

L’excellente exposition temporaire « plongée, contre-plongée : les sous-marins dans l’objectif » (à voir jusqu’au 31 décembre 2021), a, elle aussi, soulevé un vif intérêt grâce en particulier à la présence des membres de l’AGASM (association générale des amicales de sous-mariniers) qui ont fait part de leur expérience tout en échangeant sur leurs métiers.

Le Service Historique de la Défense (SHD) a présenté quant à lui aux 365 visiteurs une exposition sur le système défensif de la rade de Toulon dans l’entre-deux-guerres, ainsi que la mise en valeur de superbes éditions, aux planches remarquables, d’ouvrages historiques, ainsi que des visites guidées. Enfin le Pôle Ecole Méditerranée a permis à 240 curieux de découvrir son patrimoine historique, ancien hôpital militaire, musée et chapelle Saint-Louis, lors de visites guidées très prisées.

Bilan des journées européennes du patrimoine
Bilan des journées européennes du patrimoine - Toulon

 

Autour de Lorient

Ce ne sont pas moins de 5000 personnes qui ont eu l’opportunité de visiter trois sites ouverts autour de Lorient. La villa Kerlilon située à Larmor-Plage est le symbole de l’histoire de la région lorientaise. Construite en 1899 par l’architecte Armand Charier, cette villa sert de résidence de vacances à la famille Ouizille jusqu’en 1940 (propriétaire d’une usine de conservation de boîtes de sardines jusqu’en 1924). Fin 1940, la villa Kerlilon est réquisitionnée par les Allemands. Le 23 juin 1940, le CA Doënitz de la Marine Allemande, installe son PC dans la villa Kerlilon. Les cartes Marine couvraient les murs et des petits drapeaux indiquaient la position des sous-marins, des convois et autres points clés. Le bunker de commandement (aussi « abri dortoir ») est toujours intact à ce jour. La dernière réunion état-major du commandement supérieur se tient le 9 mai 1945. Le musée de tradition des fusiliers marins à Lanester a quant à lui attiré les passionnés. Enfin le musée de la Marine à Port-Louis a accueilli les visiteurs curieux de l’histoire de ce musée.

Bilan des journées européennes du patrimoine
Bilan des journées européennes du patrimoine - Kerlilon

 

Bilan des journées européennes du patrimoine
Bilan des journées européennes du patrimoine - Port Louis

 

40ème anniversaire de la mort du CF Gabriel Ducuing : cérémonie au fort de Croix-Faron

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Auteur : La rédaction

40ème anniversaire de la mort du CF Gabriel Ducuing : cérémonie au fort de Croix-Faron
@ Marine nationale

Le 1er juin 2022, l’Association centrale des officiers de réserve de l’armée de mer (ACORAM), le Commandant en chef de l’arrondissement maritime de la Méditerranée (CECMED) et le patrouilleur de haute mer (PHM) Commandant Ducuing se sont réunis sur le site du fort de Croix-Faron, à Toulon, pour célébrer le 82ème anniversaire de la mort du capitaine de frégate Gabriel Ducuing.

 

Cette cérémonie s’est déroulée en présence du vice-amiral d’escadre Gilles Boidevezi, CECMED, du capitaine de corvette Jean-Louis Lagrange, président l’ACORAM, du capitaine de corvette Benjamin Desbarres, commandant le PHM.

 

Après avoir procédé à la remise de médailles de la défense nationale et des lettres de félicitations aux membres de l’équipage du PHM, des gerbes de fleurs ont été déposées sur la stèle érigée en mémoire du capitaine de frégate Gabriel Ducuing. Après que les autorités aient prononcé leur discours, le devoir de mémoire s’est poursuivi par une visite présentant l’histoire du fort de Croix-Faron.

 

L’histoire de l’ACORAM et du patrouilleur sont intimement liées par le héros de la seconde guerre mondiale. Né en 1885, Gabriel Ducuing est un officier de marine, pilote d'avion et aérostier français. Il navigue au commerce dès 1904. Enseigne auxiliaire en décembre 1914, il est breveté pilote d'avion en 1915 puis est promu enseigne de vaisseau de 1ère classe de réserve en juillet 1916. Par ses missions de reconnaissance et de bombardement sur le front lors de la Première Guerre mondiale, il est cité à l'ordre de l'armée.

Démobilisé en 1919, il devient armateur et fonde l’ACORAM. En mars 1932, il est promu capitaine de corvette de réserve et se spécialise dans la défense anti-aérienne. Atteint par la limite d’âge en 1934, il obtient d’être maintenu dans la réserve jusqu’en décembre 1942, extrême limite permise.

 

Se faisant mobiliser en 1939, il prend le commandement de la batterie de DCA de Croix-Faron puis, en mars 1940, celle du cap Gris-Nez. Encerclé de toutes parts, Ducuing lutte courageusement contre les Allemands. A court de munitions, il fait évacuer ses hommes avant de hisser une dernière fois le pavillon national et de le défendre à l’aide d’une mitrailleuse. Il est alors tué par les allemands, au combat, le 25 mai 1940.

 

Le capitaine de frégate Gabriel Ducuing laisse derrière lui un héritage exemplaire par son héroïsme allant jusqu’au sacrifice suprême, modèle pour l’équipage du PHM et l’ensemble des marins, qu’ils soient d’active ou réservistes.

 

Portrait : Camille Lecointre réserviste Marine championne olympique

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Auteur : La rédaction

Portrait : Camille Lecointre réserviste Marine championne olympique
@ Marine nationale

Camille Lecointre, championne olympique a bien voulu se prêter au jeu de l’interview et a répondu à trois questions sur son parcours, ses moments à Tokyo et son engagement au sein de la réserve.

Présentez-nous votre parcours ?

Je suis sportive de haut niveau en voile 470, double médaillée de bronze olympique à Rio en 2016 et Tokyo 2021. Je me suis engagée dans la Marine nationale en 2010 en tant que sportive de haut niveau de la Défense. Affectée à l'Ecole Navale, je donnais des cours de voile aux élèves officiers sur un quart temps, puis j'ai intégré le bataillon de Joinville en 2015 lors de sa réhabilitation, avec les autres sportifs de toutes les autres disciplines. 

Portrait : Camille Lecointre réserviste Marine championne olympique
Portrait : Camille Lecointre réserviste Marine championne olympique

Au bataillon de Joinville, nous nous préparons aux Jeux Olympiques, mais nous représentons également la France lors des compétitions militaires et promouvons le sport au sein des armées. 

J’ai été qualifiée pour les JO à l’été 2019, soit un an avant la compétition. Mais la COVID-19 a entrainé l’annulation des Jeux 2020. J'ai alors eu un an de plus pour me préparer sereinement. 

Cette période n’a pas été facile, car les entrainements s’enchainaient, sans l’ombre d’une compétition. Il était donc difficile de se fixer des objectifs. L’incertitude jusqu’à la dernière minute sur le maintien des JO a également été pesante.

Entre temps, mon contrat dans la Marine arrivait à son terme en 2020. J’ai donc signé un engagement à servir dans la réserve (ESR) d’un an, pour porter haut les couleurs de la Marine lors des Jeux de Tokyo.

Portrait : Camille Lecointre réserviste Marine championne olympique
Portrait : Camille Lecointre réserviste Marine championne olympique

Quels moments vous ont le plus marquée pendant les jeux olympiques de Tokyo ?

Je n’en suis pas à mes premiers Jeux Olympiques. J’ai concouru à Londres en 2012 et à Rio en 2016 avant Tokyo. Je n’ai donc pas eu l’effet de surprise des débuts, d'autant plus qu'au sein de l'équipe de France de voile, nous ne participons pas à la cérémonie d'ouverture. Nous sommes restés dans une bulle pendant un mois. Néanmoins, le top départ de la première manche des JO reste un moment très fort. C'est toujours beaucoup de stress et de trac. Nous faisons ce jour-là une faute sur la ligne de départ, ce qui nous a valu une pénalité ! Mais nous nous sommes aussitôt remobilisées pour repartir, et nous avons rattrapé presque toute la flotte.

Le deuxième moment fort est bien évidemment celui où nous montons sur le podium avec ma co-équipière Aloïse Retornaz. C'était très solennel, on se rend compte de l'exploit à ce moment, et on savoure l’instant présent.

Qu’est-ce qui vous a poussé à poursuivre votre engagement dans la réserve opérationnelle ?

La Marine nationale m’a soutenue et accompagnée depuis plus de 10 ans. Elle m’a permis de me préparer sereinement pour les JO. La COVID ayant reporté les Jeux, je n’aurais plus été sous contrat lors de la compétition. J’ai donc signé un contrat cette fois-ci dans la réserve opérationnelle, pour garder ce lien avec l’Institution : il était important pour moi de représenter aussi la Marine lors de ma présence à Tokyo, et aller jusqu’au bout de l'histoire avec elle.

Je ne sais pas encore ce que l'avenir me réserve, mais la Marine et moi avons écrit une belle page ensemble, et je lui en serai toujours reconnaissante. 

 

 

 

 

 

Cérémonie de tradition de l'École des fusiliers marins à Ouistreham

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Auteur : La rédaction

Cérémonie de tradition de l'École des fusiliers marins à Ouistreham
@ Marine nationale

Le lundi 6 juin, l’École des fusiliers marins a organisé une cérémonie de tradition à Ouistreham. Cette cérémonie était présidée par M. Sébastien Lecornu, ministre des Armées, en présence de M. Thierry Mosimann, préfet du Calvados, de l’amiral Pierre Vandier chef d’état–major de la marine (CEMM), du contre-amiral Pierre de Briançon, commandant la force maritime des fusiliers marins et commandos, de Monsieur Romain Bail, maire de Ouistreham Riva-Bella et de personnalités civiles et militaires.

Chaque année, l’École des fusiliers marins (ECOFUS) et la force maritime des fusiliers marins et commandos (FORFUSCO), commémorent le Débarquement du 6 juin 1944 en Normandie. Ce jour-là, 177 Français, membres du 1er bataillon de fusiliers marins commandos (1er BFMC) débarquèrent sur les plages de Normandie en compagnie des commandos britanniques. Ces commandos français servirent sous le commandement du capitaine de corvette Philippe Kieffer. Léon Gautier, dernier survivant français du Débarquement, était présent lors de ce 78ème anniversaire. 

Durant cette cérémonie, la 70ème promotion du cours de quartiers-maîtres de la flotte (QMF) fusiliers a été baptisée du nom du Second Maître GUY, fusilier marin ayant participé aux raids de reconnaissance du LV Trépel sur les côtes hollandaises en 1944, et déclaré mort pour la France le 27 décembre 1947. Les élèves fusiliers ont également reçu leurs deux fourragères, aux couleurs de la Légion d’Honneur et de la croix de la Libération. 

Dix marins se sont ensuite vus distinguer par la remise de décorations militaires, témoignant de leur engagement au service de la Marine nationale et de la France. 

Enfin, cette cérémonie s’est achevée par la remise de bérets verts auprès du cours opérateurs commandos n°157, symbole de leur réussite au stage commando, puis par le traditionnel défilé des troupes.

Cérémonie de tradition de l'École des fusiliers marins à Ouistreham

Histoire : Le Rubis décoré de la Croix de la Libération

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Auteur : La rédaction

 Histoire : Le Rubis décoré de la Croix de la Libération
@ Marine nationale

Il y a 81 ans, le Rubis, sous-marin appartenant aux FNFL était décoré de la Croix de la Libération par le général de Gaulle.

 « Bâtiment qui n'a pas cessé une seule heure de servir la France dans la guerre depuis le début des hostilités et dont l'état-major et l'équipage ont fait preuve des plus belles qualités guerrières en accomplissant de nombreuses et périlleuses missions dans les eaux ennemies. A infligé aux transports maritimes allemands des pertes sévères. Très sérieusement endommagé au cours d'une attaque, a réussi à regagner sa base au prix d'efforts inouïs du personnel en traversant un champ de mines très dangereux ».

C’est par cette citation que le général de Gaulle décore de la Croix de la Libération le sous-marin Rubis le 14 octobre 1941.

Cette décoration fait suite au fait d’armes réalisé par ce sous-marin mouilleur de mines au cours de sa dixième patrouille du 14 au 25 août 1941.

Elle rappelle aussi l’engagement de la première heure du sous-marin auprès des Forces Navales Françaises Libres (FNFL).

Le sous-marin Rubis devait miner les accès nord et sud d’Egersund en Norvège. A l’issue du second mouillage de 18 mines, le Rubis aperçoit un convoi et décide de l’attaquer à la torpille. Le bâtiment de tête, un cargo de 4000 tonnes n’est qu’à 300 m lorsqu’il est touché par une des torpilles. Le Rubis se pose sur le fond à 45 m et fait le mort. Malheureusement, les explosions du cargo très proche provoquent une voie d’eau au panneau avant et endommagent la batterie principale dont l’acide commence à fuir dans le bord. Le sous-marin réussit à faire surface au cours de la nuit mais les vapeurs d’acide et la fumée sont telles que la totalité de l’équipage se réfugie sur l’abri de navigation et le pont. Seuls les électriciens descendent avec des masques à gaz pour essayer de réparer la batterie.

Grâce à une réparation de fortune, le Rubis réussit à fait route vers Dundee à faible vitesse. Guidé par 3 avions anglais, il traversera un champ de mines allemands avant d’être pris en charge par une escorte composée d’un croiseur, trois destroyers, deux chalutiers et un remorqueur.

Lorsqu’il accoste à Dundee le 25 août, il compte une nouvelle victime à son tableau de chasse : un chasseur de sous-marin allemand ayant sauté sur une de ses mines mouillées en Norvège.

 Histoire : Le Rubis décoré de la Croix de la Libération
 Histoire : Le Rubis décoré de la Croix de la Libération

Lettre hebdomadaire n° 14 du 26 avril 2024

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Couverture de la lettre hebdomadaire n° 14 du 26 avril 2024
Couverture de la lettre hebdomadaire n° 14 du 26 avril 2024

Le BSAOM Champlain en escale à Madagascar

Publié le 26/04/2024

Auteur : La Rédaction

Le Bâtiment de soutien et d’assistance outre-mer (BSAOM) Champlain a fait escale au Nord de Madagascar, à Diego Suarez, du 17 au 21 avril 2024. Cette escale a renforcé les liens unissant la France à Madagascar par des actions humanitaires, de coopération et de rayonnement.

Le Champlain en escale à Madagascar @ Marine nationale

Après son accostage, le Champlain a réalisé un ravitaillement à quai de 6000 litres de gasoil au profit du remorqueur malgache : le Trozona. Le temps de la manœuvre, les mécaniciens du Champlain ont réalisé une intervention technique à bord du Trozona. Cet échange avec le bâtiment malgache a également fourni divers consommables pour l’équipage partenaire.

Cette arrivée à quai a également permis de livrer du fret humanitaire à destination d’associations caritatives locales. Cette collecte de dons et de colis humanitaires a été acheminée par le Champlain depuis La Réunion. Cette mission de mise à disposition des moyens de la Marine Nationale française en soutiens des associations malgaches illustre le large spectre de missions réalisées par les forces armées de la zone sud de l’océan Indien (FAZSOI).

L’équipage du Champlain poursuit désormais sa mission de surveillance de la zone Sud de l’océan Indien.

Les Forces armées dans la zone sud de l'océan Indien (FAZSOI) remplissent un large panel de missions dans une zone de responsabilité permanente aux élongations importantes. Depuis Mayotte et La Réunion, plus de 1 700 militaires garantissent la protection de la population, protègent les zones économiques exclusives, luttent contre la piraterie ainsi que les trafics illicites. Les FAZSOI appuient fréquemment les missions de l'action de l'État en mer et mettent en œuvre les partenariats militaires de la France avec des pays d'Afrique australe et du sud de l'océan Indien.

80 ans des débarquements - Entretien avec Loïc Guermeur

Publié le 29/04/2024

Auteur : Propos recueillis par Clémence de Carné

Ancien navigateur de la Marine nationale, Loïc Guermeur est passionné d’histoire navale. Dans son ouvrage Les Grandes Histoires Navales de la Seconde Guerre mondiale, il partage avec un ton vif et dynamique des récits maritimes parfois tombés dans l’oubli. Interrogé par Cols bleus, il a accepté de répondre à nos questions.

Deux navires de la US Navy, la marine américaine, arrivent le 15 août 1944 au large des côtes de la Provence. @ Robert AUCLAIRE/ECPAD/DEFENSE

Cols bleus : En 2024, nous célébrons le 80e anniversaire des débarquements de Normandie et de Provence, s’agit-il de la plus grande opération navale de l’Histoire ?

Loïc Guermeur : Au sens strictement navale c’est contestable, car le débarquement aux Philippines en octobre 1944 regroupe une telle puissance navale américaine qu’elle peut légitimement disputer le titre. Mais c’est vrai qu’Overlord est la plus grande opération amphibie et navale de l’Histoire. Il y a plusieurs aspects assez incroyables à l’opération Neptune, si les Américains et les Britanniques ont fourni le principal contingent de navires, huit Marines différentes ont mis à disposition une partie de leur flotte. Tous les Alliés ont participé à cette opération y compris des pays sous-occupation totale depuis 1940. Entre les vrais navires de guerre, les péniches, ou les petits bateaux de transports et les cargos se sont des milliers de navires qui ont participé à cette opération.

CB : Pourriez-vous raconter l’opération Mulberry et la création ingénieuse de ports artificiels ?

LG : Pour débarquer autant de troupes et pouvoir les ravitailler en chars, artilleries, pétroles et vivres, il fallait des ports en eaux profondes, or Le Havre et Cherbourg n’avaient pas de plages qui se prêtaient au débarquement. Les Alliés décidèrent de construire en Grande-Bretagne, deux ports artificiels qui seraient remorqués à travers la Manche jusqu’aux plages d’Arromanches et Omaha Beach. Ce dernier n’a jamais été opérationnel. Celui d’Arromanches, conçu pour durer un été, a finalement permis de débarquer 2 500 000 hommes, 500 000 véhicules et 4 000 000 tonnes de matériel et continua d’être utilisé pendant huit mois.

CB : Les facteurs météorologiques et maritimes ont-ils influencé les Alliés dans la préparation de l’opération Overlord ?

LG : Le choix de la date du débarquement en Normandie ne doit rien au hasard, elle fut décidée en tenant compte de la lune, la marée et la météo. Il fallait pouvoir débarquer 150 000 personnes à marée basse pour éviter que les chalands de débarquement se prennent dans les obstacles installés par les Allemands sur les plages.  Initialement prévue le 5 juin, l’opération fut reportée au 6, à cause d’une mer agitée et d’épais nuages, alors que tous les navires étaient déjà partis depuis l’Irlande et le Nord de l’Angleterre. Pendant douze heures, ils ont fait demi-tour avant de retourner vers la Normandie.

CB : Pour quelle(s) raison(s), le débarquement de Provence est moins connu que celui de Normandie ?

LG : Le débarquement en Normandie était le grand débarquement par l’Ouest, annoncé par Churchill depuis 1940. Tout le monde l’attendait, les Allemands et les Alliés s’y préparaient. En Méditerranée il y avait déjà eu plusieurs débarquements, en Afrique du Nord, en Sicile et en Italie. Le débarquement de Provence était avant tout une volonté française. Churchill était opposé à cette opération car il considérait qu’il fallait continuer en Italie ou dans les Balkans. De Gaulle a réussi à l’imposer pour des raisons de politiques intérieures et de restauration de la souveraineté française. Essentiellement français et américain, le débarquement de Provence est moins international, il y a eu moins d’affrontements aussi. Le débarquement en Normandie résonne encore dans l’Histoire grâce à des noms comme Arromanches, Omaha Beach.

CB : L’importance du débarquement de Provence dans la Libération est-elle exclusivement symbolique ? 

LG : Non, il a permis l’encerclement d’une partie des forces allemandes en France et a provoqué aussi le rapatriement d’un certain nombre de soldats vers l’Allemagne. Le Débarquement de Provence n’est pas que symbolique même si c’est son principal atout.

CB : Quels rôles ont joué les Français dans le débarquement de Provence ?

LG : De Gaulle voulait libérer une partie du sol français avec des forces françaises et les deux-tiers des armées qui ont débarqué en Provence étaient françaises, dont 90 % originaires d’Afrique du Nord, des coloniaux ou des pieds noirs. Il y avait aussi beaucoup de navires français qui étaient partie prenante au Débarquement. En revanche, au niveau des phases de planification, les Français n’ont pas été sollicités, cette partie était réservée aux Américains et aux Britanniques.

CB : Quelle figure des débarquements vous marque en particulier ? 

LG : L’Amiral Ramsay est un amiral britannique qui a eu ses lettres de noblesse avec le film Dunkerque. En mai-juin 1940, il est commandant de la zone de Douvres et permet l’évacuation des soldats britanniques et d’une partie des forces françaises à Dunkerque. De retour en Angleterre, il prend part à l’organisation du débarquement en Afrique du Nord puis en Sicile. Ramsay joue un rôle capital dans la planification du Débarquement de Normandie. C’est une opération extraordinaire à planifier, on parle de milliers d’hommes à mettre en relation. Décédé en juin 1945, il est l’un des acteurs majeurs du conflit.

CB : Dans l’esprit de votre livre Les Grandes Histoires Navales de la Seconde Guerre mondiale, avez-vous des récits méconnus à nous raconter sur les Débarquement ?

LG :La Combattante, un torpilleur de classe Hunt donné par les Britanniques et commandé par le capitaine de corvette (CC) Patou a pour mission de bombarder à courte portée les batteries allemandes pour soutenir les soldats du débarquement.7h, alors que toute la côte normande est massivement bombardée, la Combattante a déjà neutralisé de nombreux objectifs, le CC Patou ordonne de mouiller l'ancre à 3000m du rivage, par 4m de fonds entre Courseulles-sur-Mer et Saint-Aubin. Mais il y a quelques plateaux sableux. Et surtout, la marée charrie sable et vase. Alors dans sa fougue, André Patou s’échoue sur un banc de sable. Rien de grave, La Combattante bat en arrière et se dégage. Mais la scène n'est pas passée inaperçue et le HMS Venus, chef de groupe britannique de la flottille, dans un humour très britannique envoie ce message en scott au futur chef d’état-major de la Marine : “Je suis heureux que ce soit un Français qui ait le premier toucher le sol de France !”. 

CB : Une anecdote sur les messages diffusés depuis Radio Londres à l’occasion du Débarquement en Normandie ? 

LG : Quelques semaines avant le début de l’opération, en mai 1944, le quotidien The Daily Telegraph publie dans les grilles de ses mots croisés, les mots « Overlord », « Neptune », « Omaha », « Sword », soit les noms de code des opérations et plages du Débarquement. Craignant l’espionnage, les services de sécurité britanniques se saisissent de l’affaire, mais l’enquête menée ne révèlera rien, aucune volonté malveillante, seulement le fruit du hasard.

 

A lire

Les grandes histoires de la Seconde Guerre mondiale, de Loïc Guermeur, Plon, 336 p. 22,90€.

 

Port artificiel d'Arromanches-les-Bain durant la Bataille de Normandie pour préparer le débarquement du 6 juin 1944.
Bataille de Normandie. Port artificiel d'Arromanches-les-Bains.