Trois questions au capitaine de frégate Laurent, chef data analyst du groupe aéronaval

Publié le 03/04/2025

Auteur : EV1 Margaux Bronnec

Comment les bâtiments ont-ils travaillé ensemble avec leurs DHE ?

Capitaine de frégate Laurent : Les unités équipées de DHE ont travaillé en commun en partageant leurs données de situation tactique. Ainsi, même hors de portée des liaisons de données tactiques, cela leur garantissait de continuer à évaluer la situation autour des autres bâtiments de la force. Afin de démultiplier les effets de l’expérimentation DHE durant la mission Clemenceau 25, chacun a travaillé sur des sujets différents (ingestion de nouvelles sources de données, data-visualisation, codage, IA), mais la base – la donnée, son volume, sa masse – était la même pour tous. Pour manipuler de tels volumes, il faut les découper en morceaux. Cela est rendu possible grâce au code informatique partagé par les bâtiments. Tous ces partages, comme la réutilisation de codes et de bonnes pratiques, ont été permis grâce à l’ensemble des logiciels installés sur le DHE permettant le traitement des données, le codage et la visualisation.

Quelles sont les informations récoltées ?

CF L. : Elles sont multiples. Les données brutes rassemblent les données de situation tactique produites par les systèmes de direction de combat, ou directement par les capteurs. Ensuite, nous croisons les données externes avec les données de situation tactique pour mieux comprendre notre environnement opérationnel. Par exemple : AIS, données des aéronefs (RFM, ATL2, NH90), météo et environnement. Enfin, nous avons les données produites par les algorithmes que les data scientists ont développés et le retour d’expérience.

Sur le GAN 25, la récolte de la data a-t-elle servi à une prise de décision sur un exercice en particulier ?

CF L. : Non, mais elle a servi à l’élaboration de nos manœuvres tactiques, par exemple pour franchir le détroit de Bab El Mandeb.

Combien de data scientists ont-ils embarqué ?

CF L. : Sur la totalité de la mission, 17 réservistes, sept marins et cinq experts de l’Agence ministérielle pour l’intelligence artificielle de Défense sont venus renforcer ponctuellement les équipes du GAN.