Tous marins, civils et militaires

Publié le 01/09/2024

Auteur : La Rédaction

Déployés principalement le long des façades maritimes, 2 800 civils de la Marine œuvrent à l’accomplissement des missions de la Marine, dans les états-majors comme au plus près des unités opérationnelles. Employés dans les filières numériques, techniques, administratives, logistiques et de soutien, ces hommes et ces femmes travaillent en complémentarité avec le personnel militaire. Qui sont-ils ? Cols bleus est allé à leurs rencontre.

Amiral Vaujour avec des civils de la Marine

Interview croisée : « Attirer et fidéliser le personnel civil »

« La Marine nationale est riche de ses marins civils, militaires et réservistes. Notre action collective est de bâtir une marine prête pour vaincre en opérations. Je compte sur chacun des 2 800 civils de la Marine. »

Amiral Nicolas Vaujour, chef d’état- major de la Marine

 

L’ingénieur général de l’armement Guillaume de Garidel-Thoron (service de soutien de la flotte), le vice-amiral Serge Bordarier (aéronautique navale) et le capitaine de vaisseau Charles-Henry Orcel (service logistique de la Marine) ont autorité sur près de la moitié des civils de la Marine. Leurs force et services sont les trois principaux employeurs de civils dans la Marine. Pour Cols bleus, ils croisent leurs regards au sujet de cette spécificité.

Cols bleus : Quel est le pourcentage de civils dans chacune de vos forces ?

IGA Guillaume de Garidel-Thoron (SSF) : 60 % soit 552 civils. Cette situation est stable et, à mes yeux, ce pourcentage est satisfaisant.

VA Serge Bordarier (ALAVIA) : En juin 2024, 8 %, soit 388 civils (pour 4 585 mili­taires d’active). En légère hausse par rap­port à juin 2023. La variété des missions opérationnelles de la force de l’aéronautique navale nous oblige à conserver un vivier de militaires projetables en opérations. Parmi le personnel à terre, en charge notamment de la maintenance, il est essentiel de conserver des militaires afin d’alimenter au besoin le pre­mier vivier mais également de compter sur des civils très qualifiés.

CV Charles-Henry Orcel (SLM) : Actuelle­ment, 35 %. Cette population civile est stable. Colonne vertébrale de la compétence au sein du SLM, elle forme une ossature solide et durable des savoir-faire techniques et assure la continuité du service.

C. B. : Considérez-vous les civils comme des marins à part entière ?

IGA G. G. T. : Les civils du SSF sont, je crois, très attachés au SSF et à la Marine. Pour ma part au quotidien, je ne fais pas de différence, à poste équivalent ; tous appartiennent au même équipage, avec des rôles et des statuts – donc des droits et aussi des sujétions – différents.

VA S. B. : Je ne fais aucune distinction.

CV C. H. O. : Aux côtés de nos marins mili­taires, nos marins civils contribuent avec force, engagement et compétences à la dispo­nibilité des bâtiments de la Marine.

C. B. : À quels postes trouve-t-on des civils dans vos forces ?

IGA G. G. T. : On peut les retrouver à des postes opérationnels comme responsable d’opération, ou ingénieur responsable bâti­ments, des postes d’encadrement comme sous-directeur ou chef de bureau, des postes spécialisés dans des domaines tech­niques, logistiques, achats, ou des postes administratifs.

VA S. B. : 73 % des civils d’ALAVIA exercent des missions à dominante technique (26 % dans le domaine de la maintenance en condition opérationnelle, 22 % en logis­tique, 15 % en administration, 10 % en santé et sécurité au travail…). Avec une moyenne d’âge de 49,7 ans et une longévité dans les postes, ils apportent une expérience et une expertise indéniables.

CV C. H. O. : Aujourd’hui, il est important de ne pas mettre tous les oeufs dans le même panier, d’où notre effort pour une mixité des postes. Cependant, certains domaines sont spécifiquement choisis pour chaque groupe. Par exemple, l’artillerie navale est principalement occupée par des militaires, tandis qu’en expertise de plongée humaine, nous retrou­vons souvent des civils pour garantir une compétence continue dans le temps.

C. B. : Ces postes correspondent-ils à des spé­cialités où ne peuvent pas être recrutés des militaires ?

IGA G. G. T. : Certains postes sont spécialisés dans des domaines peu courants dans le reste de la Marine, je pense aux achats, à la comp­tabilité, à l’exécution budgétaire ou à la logis­tique où la présence de civils est importante. Ces postes qui nécessitent une formation assez longue ne pourraient pas être facilement tenus par des militaires qui sont mutés tous les 2 ou 3 ans. Pour un acheteur sur des dossiers complexes par exemple, une procédure prend environ 2 ans, et c’est donc le temps pour for­mer quelqu’un avant de le « lâcher ».

VA S. B. : Certains domaines nécessitent des compétences techniques particulières. Bien que la majorité des postes pourrait être occu­pée par des militaires, le recrutement civil reste plus flexible (vivier civil plus large, possi­bilité de recruter sur contrat de projet) et per­met un pourvoi des postes plus facile, notam­ment sur des fonctions très techniques (expert développement logiciel, architecte systèmes d’information, expert en infrastructures et organisations de défense…).

CV C. H. O. : En théorie, tous les grands domaines d’activité sont ouverts aux civils et aux militaires, mais la répartition se fait en fonction des besoins et des compétences nécessaires.

C. B. : Comment se passe la collaboration entre marins civils et militaires ?

IGA G. G. T. : Elle se passe bien. Évidemment il faut que les uns et les autres aient conscience de la différence de leurs statuts, et il faut prendre soin en particulier de la gestion des ressources humaines. Je crois que ce sont les compétences des uns et des autres qui sont reconnues, plus que le fait d’être civil ou militaire.

VA S. B. : La réparti­tion géographique de la force crée un état d’esprit familial et un sens de la mission partagé. Sur les quatre bases d’aéronautique navale de l’Hexa­gone, civils et militaires sont quotidiennement au contact des opérations. Cette proximité permet aux civils d’être témoins des résultats opérationnels et d’en comprendre les enjeux.

CV C. H. O. : Ce qui prévaut est l’esprit d’équi­page. C’est ma responsabilité, ainsi que celle de chaque directeur, d’y veiller. Tout le monde doit y être engagé avec sa personnalité, ses dif­ficultés et ses qualités. Je constate qu’il existe et qu’il est fort.

C. B. : Quelle est la recette pour une mixité civilo-militaire réussie ?

IGA G. G. T. : Une bonne connaissance de l’autre, de ses contraintes et de ses règles de fonctionnement, une compréhension mutuelle, et quand la compétence est là et comme il y a du travail au SSF, cela ne pose aucun problème.

VA S. B. : Un commandement fédérateur, inté­grant les personnels civils à l’ensemble des activités de l’unité (y compris les moments de cohésion/cérémonies) ; un accompagnement des civils lors de leur embarquement et une collaboration au quotidien entre militaires et civils, sans distinction de statut.

CV C. H. O. : Il n’y a pas de recette miracle. Chacun doit se sentir à sa place en fonction de son expérience et de l’importance de son rôle, comprendre le sens de son travail et de sa mission. Notre objectif commun est d’être arrimés aux opérations de la Marine et de faire appareiller le plus rapidement possible un bateau qui en a besoin.

C. B. : Les civils restent plus longtemps à un même poste : avantage ou inconvénient ?

IGA G. G. T. : Cette stabilité est un atout de taille au SSF. Certains sont là (tout en ayant évolué au sein du service) depuis la création du SSF en 2000, et en sont une véritable mémoire vivante.

VA S. B. : Les civils d’ALAVIA occupent leur poste en moyenne 4 ans et 10 mois. En 2024, les flux prévisionnels anticipent le départ de 20 agents d’ALAVIA.

C. B. : Les civils de la Marine sont-ils aussi engagés et loyaux que les militaires ?

IGA G. G. T. : Oui, très franchement je pense que la majorité des civils au SSF sont très atta­chés à la Marine et au service, et très motivés par la mission, essentielle pour la Marine : si les bateaux n’étaient pas en état technique de naviguer, la Marine s’arrêterait vite !

VA S. B. : Bien sûr ! Le mois dernier, à l’occa­sion de la cérémonie de commémoration de l’appel du 18 juin, j’ai remis à un agent civil de l’état-major d’ALAVIA la médaille de l’aé­ronautique navale. Il serait dommage de se priver des civils. Chez nous, près d’un tiers d’entre eux sont d’anciens militaires. Leur expérience est une véritable plus-value pour la force. Enfin, nous intégrons chaque année des stagiaires et apprentis. Cela fait naître des vocations. Autant de bonnes raisons pour atti­rer et fidéliser les civils au sein de la force !

CV C. H. O. : Un certain nombre de civils cherchent à intégrer la réserve. Cet intérêt spontané témoigne de leur volonté de contri­buer davantage à nos missions. En devenant réservistes, ils participent ainsi encore plus activement aux opérations, renforçant ainsi notre capacité opérationnelle globale.

« Attirer et fidéliser le personnel civil »

Civils de la Marine, une longue histoire

Depuis la création par Richelieu de la Marine royale en 1626, le monde civil des arsenaux est inséparable de l’histoire de la Marine. La politique de Jean-Baptiste Colbert, ministre d’État de Louis XIV, a permis à la France d’acquérir la plus forte marine du continent européen dans les années 1670-1680.

Les arsenaux, « lieux où l’on construit, entretient, répare et prépare les flottes de guerre, [réunissent] tout un univers de métiers dédiés à la construc­tion navale, foyers de l’innovation technique et logistique. Selon les époques, s’y côtoient l’intendant et le charpentier, le matelot, le soldat, l’officier, le portefaix, mais aussi les ouvriers, les dockers, les contremaîtres et les métallurgistes… ». Ils sont les « coeurs bat­tants de l’histoire militaire » 1.

L’arsenal de Brest est créé en 1631, celui de Rochefort en 1665, et celui de Toulon, qui existe depuis Henri IV, est étendu. D’autres établissements suivront tel l’arsenal de Lorient en 1778 ou encore l’acquisition des forges royales de Guérigny en 1781. Colbert met également en place une administration de la Marine pour gérer les arsenaux, destinés à soutenir les marines du Ponant et du Levant. Cette organisation va rapidement porter ses fruits. Les arsenaux produisent des bateaux de guerre français d’une qualité reconnue hors des frontières du royaume. Mais pour les ouvriers, les conditions de travail se révèlent parfois extrêmement dures.

Ouvriers volontaires et ouvriers "levés"

Parmi les ouvriers employés dans les différents ateliers ou sur les chantiers, on distingue les volontaires des ouvriers « levés ». Les premiers habitent Toulon, Brest, Rochefort ou Lorient et se rendent chaque jour « au parc », tandis que les deuxièmes sont levés dans les villes et villages des provinces côtières, à l’instar des marins et des pêcheurs. Pour pallier les diffi­cultés liées au recrutement du personnel mili­taire et civil, le roi Louis XVI signe une ordon­nance « des classes », le 31 mai 1784, qui oblige les hommes de plus de 18 ans, exerçant comme charpentier, perceur, calfat, voilier, poulieur, tonnelier, cordier et scieur de long, à se faire connaître de l’administration. La durée de l’enrôlement varie alors selon l’affectation du « classé ». Ouvriers et marins sont traités de manière identique.

Une réputation d'excellence

Cette réputation d’excellence des arsenaux français perdure après la Révolution. Les « ouvriers de la Marine » s’illustrent ainsi lors des campagnes napoléoniennes. Dans une lettre au général Bertrand du 29 mai 1809, Napoléon rappelle leur rôle dans « la construc­tion des pontons, péniches et radeaux destinés aux troupes » 2.

Pour la petite histoire, le romancier Guy de Maupassant intègre la Marine en tant que civil en 1872 au poste de surnuméraire en titre à la direction du personnel au bureau des équi­pages de la flotte. Deux ans plus tard, alors qu’il est nommé commis de 4e classe, son chef le décrit comme « intelligent, bien doué [et] animé du désir de bien faire. Lorsqu’il aura acquis l’expérience qui lui manque, il fera un très bon employé. 3 »

En 1900, le ministre de la Marine Jean-Marie de Lanessan instaure des « commissions char­gées des aptitudes professionnelles des candi­dats à l’embauchage », sachant que de nom­breux recrutements s’effectuent également par la voie de l’apprentissage.

 

Lors de la guerre 1914-1918, tous les arsenaux participent à l’effort de guerre et les effec­tifs atteignent 70 000 agents en 1917, pour l’ensemble des arsenaux. Le ministre de la Marine Georges Leygues, oeuvre à accroître les libertés de « l’embauchage et du débau­chage des ouvriers de la Marine en fonction des besoins », et crée des dispositions sociales novatrices concernant les malades, les acci­dentés du travail et les congés payés.

De la direction des constructions et armes navales à Naval Group

Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, une direction centralisée – la Direction cen­trale des constructions et armes navales – est créée par décret. Des réformes supplémen­taires concernant le personnel civil sont mises en oeuvre. Désormais, des fonctionnaires tra­vaillent aux côtés des ouvriers de l’État. En 1961, ils sont regroupés sous l’appellation de « personnel civil du ministère de la Défense, employé par la Marine nationale » et l’inscrip­tion maritime est définitivement supprimée en 1965.

En 1991, la Direction des constructions et armes navales (DCAN) devient Direction des constructions navales (DCN). En 2007, afin de lui permettre de s’ouvrir à l’international, l’entreprise est privatisée, l’État restant tou­tefois actionnaire majoritaire. Elle acquiert la branche activités navales de Thales et est rebaptisée DCNS. Le 28 juin 2017, 400 ans après la création des premiers arsenaux, elle change à nouveau de nom. C’est la naissance de Naval Group. Cette société privée a intégrée une partie des anciens ouvriers de l’État et de nombreux ingénieurs. Elle reste néanmoins détenue majoritairement par l’État français (à hauteur de 62,25 %) quand Thales en détient 35 %.

1. Caroline Le Mao – Les Arsenaux de la Marine du xvie siècle à nos jours, Sorbonne université Presses, 2021.

2 Paul Coat – Les arsenaux de la Marine de 1631 à nos jours (Éditions de la cité, Brest-Paris, 1982).

3. In Les Amis de Flaubert Maupassant fonctionnaire de ministère (Bulletin no 49, p., 46, 1976).

Recrutement

La Marine séduit de plus en plus de civils

En augmentation chaque année depuis 2018, le nombre de postes de civil ouverts au recrutement dans la Marine était de 228 (contre 118 départs) en 2023. Cette dynamique positive témoigne d’une attractivité indéniable de la Marine chez les civils. Qui sont-ils ?

Constitués pour 62 % d’hommes et 38 % de femmes, ils étaient 2 773 en 2023. On les trouve essentiellement sur les façades maritimes (à 95 %), les deux pôles principaux étant la base navale de Toulon et celle de Brest. Largement et historiquement présents dans les filières techniques et administratives, les civils révèlent une appétence de plus en plus marquée pour les métiers des systèmes d’information et de communication (SIC), les opérations en milieu maritime et le maintien en condition opérationnelle aéro. Les SIC sont par ailleurs la famille professionnelle qui recrute le plus de civils au sein de la Marine depuis 2023.

Fonctionnaire, contractuel ou ancien militaire

Soutien opérationnel des marins, le personnel civil s’adapte aux nouveaux besoins des unités de la Marine. Cette adaptabilité se traduit par des créations de postes mais aussi de recrutement. D’où viennent- ils ? La majorité d’entre eux sont des fonctionnaires (75 %) recrutés via des concours de la fonction publique. Selon leur grade et catégorie, ils occupent des postes d’encadrement supérieur (catégorie A), intermédiaire (catégorie B) ou d’exécution (catégorie C). Depuis trois ans, des agents de catégorie B sont essentiellement recrutés, alors que les agents civils sont traditionnellement en majorité, agents de catégorie C (39 %) et ouvriers de l’État (17 %).

Les contractuels (8,4 %), en contrat à durée déterminée ou indéterminée, se révèlent un bon choix pour pallier les manques lorsqu’un besoin spécifique se fait sentir, par exemple dans les domaines du numérique, du nucléaire ou de la formation. Depuis la loi du 6 août 2019 de transformation de la fonction publique élargissant le recours aux contractuels, ce mode de recrutement est même devenu le premier mode de pourvoi (47 %), dépassant le recrutement d’anciens militaires (29 %) via les articles L.4139 du code de la défense, et les concours de la fonction publique (13 %).

Le bureau numérique, 1er employeur de civils à l’état-major de la Marine

La transformation numérique de la Marine est un enjeu majeur pour renforcer sa supériorité opérationnelle et informationnelle. Au cœur de cette évolution, la collaboration accrue entre militaires et civils permet de répondre efficacement aux défis technologiques et stratégiques.

Lancée en 2023 par le bureau numérique (BNUM), la stratégie de transformation numérique centrée sur la donnée de la Marine, nommée « SIGNAL » (Supériorité Informationelle pour la Guerre NavALe) vise à renforcer l’efficacité opérationnelle de la Marine dans un environnement compétitif et imprévisible, en exploitant la force de la don­née et de l’intelligence artificielle (IA).

Pour mener à bien cette transformation, la Marine s’appuie de plus en plus sur du per­sonnel civil en raison de l’évolution rapide et de la complexité des compétences requises dans le domaine numérique. Aujourd’hui, le BNUM est le premier employeur de personnel civil au sein de l’état-major de la Marine. Les compétences techniques pointues et souvent plus actualisées des civils viennent compléter l’expérience et les savoir-faire opérationnels des militaires. Les militaires peuvent donc se concentrer sur les missions nécessitant spéci­fiquement leur statut. Cette complémentarité permet à la Marine d’améliorer sa capacité à répondre aux défis technologiques actuels et futurs.

Le numérique, un marché en tension

Le marché des métiers du numérique est en tension, particulièrement dans les domaines de la cyber sécurité, du cloud, de la data science et de l’IA. En France et à l’échelle mondiale, la demande en compétences numériques excède largement l’offre. Pour faire face à la concurrence des entreprises du privé et faci­liter une embauche rapide, la Marine s’appuie sur des recrutements type « contrats de pro­jet ». Grâce à ces statuts, introduits par la loi de transformation de la fonction publique en 2019, les armées peuvent recruter des profils spécialisés pour des missions précises. Cette synergie entre militaires et civils participe à la construction d’une Marine plus forte, plus agile et plus efficace face aux combats navals de demain.

 

Apprenti, un premier pas dans la Marine

7 % des civils sont des apprentis : 180 jeunes – 24 ans en moyenne – du CAP à bac+5, qui exercent dans une quinzaine de domaines (numérique, communication, opérations en milieu maritime, achats). Cette première expérience leur permet de découvrir un métier, mais aussi les codes de la Marine, et leur ouvre les portes de l’Institution. Après leur alternance, à eux de choisir : s’ils désirent poursuivre au sein de la Marine, ils peuvent le faire en passant un concours ou en signant directement un contrat. C’est le cas d’Izia, ancienne apprentie à la préfecture maritime de Brest, recrutée à l’issue de sa formation.

Cols bleus : Comment êtes-vous arrivée dans la Marine ?

Izia : En deuxième année de mon master de droit des espace et activités maritimes à l’Uni­versité de Bretagne Occidentale, à Brest, j’ai eu la possibilité de trouver une alternance pour terminer mon cursus. J’ai été retenue sur un poste d’apprentissage au sein de la préfecture maritime de l’Atlantique, à la division action de l’État en mer (AEM).

C. B. : Quelles sont vos missions ?

I. : En tant qu’apprentie, j’ai réalisé des syn­thèses sur les accords de coopération inter­nationale adoptés par le préfet maritime de l’Atlantique et quelques États voisins, dans les domaines relevant de l’action de l’État en mer, comme le sauvetage, la pollution maritime, l’as­sistance aux navires en difficulté et la circula­tion maritime. Aujourd’hui, j’assiste le chef de pôle sûreté et police en mer qui est un agent de la direction générale des douanes et droits indi­rects. Je m’occupe principalement de la sécuri­sation en amont d’événements liés au monde de la mer (ce que nous appelons « manifestations nautiques »). Notre bureau se charge d’adop­ter les arrêtés pour créer des zones de règle­mentation, par exemple lors de l’Arkea Ultim Challenge qui a eu lieu le 7 janvier dernier, ou plus récemment lors du Relais des Océans pour accueillir la flamme olympique. Le dis­positif était plus important que d’habitude et nous a tous beaucoup mobilisés. J’en garde un souvenir fabuleux, ayant eu la chance de pou­voir assister depuis le plan d’eau au départ de la flamme vers l’Outre-mer. Le prochain gros dossier sera le Vendée Globe en novembre.

C. B. : Comment s’est déroulée votre intégration ?

I. : Ce fut rapide grâce à la variété de profils et de statuts qui existe au sein de la division AEM : militaires, civils, administrateurs des affaires maritimes et douaniers. À mon arri­vée, j’avais reçu un livret d’accueil du person­nel civil, bien utile pour apprendre les grades, et se familiariser avec les forces et les unités au sein de la Marine.

C. B. : Quel avantage voyez-vous à travailler dans une équipe mixte, civilo- militaire ?

I. : Le fait de travailler avec des militaires offre une grande richesse dans les échanges, facili­tant la collaboration dans le travail et sur les dossiers transverses. Aujourd’hui, j’ai décou­vert un univers qui m’est devenu totalement familier. J’ai même été initiée à la navigation. Avec mon compagnon, nous avons acquis notre propre voilier, de 6,5 mètres. Naviguer procure un sentiment incroyable.

Les écoles de la Marine, des militaires formés par des civils

23 000 élèves sont formés chaque année dans les écoles et les centres de formation de la Marine. Langues, mathématiques, sciences physiques, informatique, géopolitique, électrotechnique, automatique sont enseignées par 100 professeurs civils aux côtés d’instructeurs militaires.

Le fait est rare et peu connu : chaque année, certains professeurs de l’Éducation natio­nale et de l’enseignement supérieur sont détachés vers le ministère des Armées, tant dans les lycées de défense qu’au sein des écoles militaires (centres de formation profession­nelle initiale et continue). Une opportunité inédite pour beaucoup d’entre eux, leur per­mettant d’exercer leur métier en découvrant la Marine.

Première étape pour ces professeurs fraîche­ment affectés au sein d’une des écoles de la Marine : s’amariner. Certains auront même la chance d’embarquer à bord d’un bâtiment ; le stage embrun bien connu des jeunes marins, restant la méthode la plus efficace pour com­prendre le quotidien d’un équipage. Une fois intégrés à l’équipe pédagogique, les profes­seurs civils profitent de leur proximité avec les enseignants militaires, une autre façon d’intégrer rapidement les codes de la Marine : « Il règne entre nous un bel esprit d’entraide et de reconnaissance qui permet de maîtriser très rapidement ce nouveau langage », témoigne Fabien, professeur d’automatique.

Ces détachements permettent également aux professeurs civils de se frotter à de nouvelles méthodes pédagogiques de transmission des savoirs. « En face nous n’avons pas des élèves mais des marins souhaitant réaliser leurs objec­tifs », constate Linda, professeur de mathéma­tiques. Des militaires en formation initiale ou continue, pleinement impliqués dans leur par­cours professionnel. « Nous faisons de la trans­mission davantage que de l’éducation. »

Enseigner au sein de la Marine, c’est adhérer aux valeurs de l’Institution et avoir continuel­lement à l’esprit ses missions et ses enjeux, afin de former au plus juste des marins opéra­tionnels, prêts à être déployés sur des théâtres d’opérations. Le partage d’expériences est for­tement valorisé : « Nous devons faire une veille documentaire importante, qui passe notam­ment par les échanges avec les militaires et nos élèves, explique Frédéric, professeur d’électro­technique. Certains sont de retour de mission, d’autres vont partir. Par conséquent, une res­ponsabilité nous incombe : leur assurer la meil­leure formation possible ».

L’esprit d’équipage et de reconnaissance mutuelle fonctionnent tellement bien que des enseignants affirment sans ambages se sentir au bout de quelques mois pleinement marins : « Je me suis tellement bien intégré que tout le monde croit que je suis un ancien marin ! », conclut Vincent, professeur de Français.

Base navale de Toulon

Le CommLab, une « start- up » dans la Marine

Hébergé dans l’ancienne corderie de la base navale de Toulon, le CommLab réunit une petite équipe d’une dizaine de personnes (dont quatre apprentis d’un niveau Bac +5) spécialisée dans la conception de médias innovants au service de la communication interne et externe de la Marine nationale. L’initiative revient à Marc Sadoux, entré dans la Marine comme ouvrier de l’État, et qui, en avril 2023, a réalisé pour le plan Mercator une visite en 3D d’un bâtiment. Une fois n’est pas coutume, et bien que placée sous l’autorité de la FOSIT Méditerranée, cette structure agile est composée uniquement de civils (graphistes 2D/3D, développeurs intégrateurs multimédia, UX/UI designer, motion design). Le CommLab a carte blanche pour faire rayonner la Marine nationale et capter l’intérêt des jeunes Français grâce à des projets innovants faisant appel à la réalité virtuelle aux hologrammes, aux serious game, aux applications mobiles ainsi que des animations par rotoscopie.

Des profils variés, paroles de marins

À peine sortis des bancs de l’école, ayant effectué une première carrière dans le privé ou encore anciens militaires, les civils de la Marine présentent des profils éclectiques. À Brest, Toulon, Cherbourg ou encore Fort-de-France, ils œuvrent avec enthousiasme vers un seul objectif : permettre à la Marine de mener ses missions à terre, sur, sous et au-dessus de la mer. Cols bleus leur a tendu le micro pour mieux les connaître.

Agent sous contrat de catégorie A du pôle cohésion nationale (état- major de la Marine)

Adrien

« Je suis le seul permanent du pôle cohésion nationale à Balard, tous les autres membres sont réservistes ! Depuis mon arrivée dans la Marine en mars dernier, j’y assure la coordination et le pilotage des quatre bureaux : réserve opérationnelle, jeunesse, relations avec les entreprises et monde maritime. Je dois m’as­surer que tous travaillent dans leur périmètre sans empiéter sur celui des autres et éviter les pertes d’information. J’occupe également les fonctions de chef de cabinet du contre-amiral Laurent Berlizot. Comme il n’y a ni directeur de cabinet, ni secrétariat, mes missions sont variées : de la tenue de l’agenda de l’amiral à l’organisation d’événements nationaux en pas­sant par la rédaction de notes et de courriers ou encore l’organisation des déplacements du chef. Auparavant, j’étais mon propre patron puisque j’avais une agence immobilière. Je dois avouer que je ne découvre pas la Marine car depuis 2010 je suis réserviste opérationnel et instructeur PMM. Raison pour laquelle j’ai postulé. Je ne suis pas déçu, j’apprends en per­manence et aucune journée n’est identique. Par ailleurs, les marins avec qui je travaille au sein de l’état-major m’ont très bien accueilli et inté­gré. Bon nombre d’entre eux me surprennent, ils sont loin de chez eux car célibataires géo­graphiques et, malgré cela, restent positifs et oeuvrent avec enthousiasme pour le bien com­mun. On voit rarement cela dans le privé. »

 

Sous-directeur affaires générales et ressources humaines (SSF Toulon)

Jean-Charles

« Quand on grandit à Tou­lon comme moi, on a tous envie à seize ans d’accéder aux bateaux gris devant nous. Pur produit du ministère des Armées, j’ai toujours été civil de la Défense. Si j’ai commencé comme ouvrier de l’État groupe 5, aujourd’hui je suis sous-directeur affaires générales et res­sources humaines du service de soutien de la flotte (SSF). Ma mission est d’assurer le sou­tien interne au profit des agents du SSF sur la partie ressources humaines grâce aux bureaux personnels civils et personnels militaires. Pour la partie affaires générales, ma mission consiste à manager les bureaux du secrétariat géné­ral, de l’informatique et des casernements et infrastructures. La promotion sociale est un élément dimensionnant de la Marine. Tout le monde peut évoluer et accéder à des postes à responsabilités même en commençant au plus bas de l’échelle, à partir du moment où on veut progresser, il y a des vraies opportunités. »

 

Experte sûreté nucléaire pour la rénovation de l’INBS île Longue (SSF Brest)

Gwenaëlle

« J’ai commencé ma carrière professionnelle en tant qu’offi­cier de Marine sous contrat (OSC) de 2003 à 2018. Désormais civile de la défense, je suis affectée au service de soutien de la flotte (SSF) de Brest. Mon rôle est d’analyser les impacts des travaux sur la sûreté de l’installation nucléaire de base secrète (INBS) de l’île Longue, où se réalise le Maintien en condition opération­nelle (MCO) des sous-marins de la Marine nationale. À la suite d’un réexamen de sûreté, le Commissariat à l’énergie atomique (CEA) a conclu que l’INBS devait effectuer des tra­vaux de rénovation. Je dois donc m’assurer de la disponibilité des installations, du respect du code du travail et des exigences réglementaires liées aux activités de l’INBS. Cela implique la relecture de documents techniques sur la sûreté nucléaire, un contact régulier avec d’autres spécialistes du domaine nucléaire (radioprotec­tion, gestion des déchets…) et le personnel mili­taire de la Direction générale de l’armement (DGA). »

 

Adjoint au chef du département expertise juridique (SSF Brest)

Gaëtan

« La Marine n’est pas ma culture d’origine. Avocat en droit public, j’ai exercé au barreau de Brest pendant près de neuf ans. J’ai choisi la Marine car elle est au coeur d’enjeux forts, tant au niveau national qu’au niveau local, où elle exerce une forte influence sur le bassin d’emploi. Cette double perspective est très intéressante et j’avais à coeur de pouvoir apporter ma contribution. L’un des rôles du service de soutien de la flotte (SSF) est de passer et d’exécuter des contrats pour entretenir la flotte. Dans ce cadre, la première mission du département d’expertise juridique est de participer à la sécurisation de la procé­dure de passation des marchés et de contrôler la qualité des contrats préparés. La deuxième mission est d’apporter tout conseil utile en matière juridique au chef d’organisme, mais également à tous les services du SSF qui nous sollicitent, lorsqu’ils rencontrent des situations conflictuelles ou précontentieuses. Je m’inscris dans un milieu beaucoup plus collectif qu’au­paravant, la Marine est un environnement avec des expertises variées ; c’est très nourrissant de travailler avec ces différents professionnels et de leur permettre de porter au bout leur dossier. »

 

Mécanicien à l’atelier moteur hors-bord (base navale de Fort-de-France)

Jean-Christophe

« Après avoir suivi une for­mation de mécanicien dié­séliste à La Rochelle et travaillé deux ans dans la marine marchande, je suis revenu en Martinique où j’ai d’abord exercé comme mécanicien indépendant en marine de plaisance. En 2021, j’ai répondu à un appel à candidature et après un examen pratique, j’ai été recruté à la base navale. Avant d’arriver, j’appréhendais un peu de travailler dans le milieu militaire et finalement j’ai été agréable­ment surpris. Si les statuts entre civils et mili­taires sont distincts, lorsque nous travaillons ensemble, il n’y a pas de différence et j’ai de très bons rapports avec mes camarades militaires. De surcroît, nous avons les moyens de travail­ler dans de très bonnes conditions. Ayant aussi travaillé dans le privé, j’apprécie la différence. Nous sommes soutenus tant sur le plan tech­nique que social et bénéficions du soutien de la hiérarchie. Franchement, je conseille aux jeunes de venir travailler dans les armées, que ce soit sous statut civil ou militaire, la forma­tion qu’ils y recevront leur mettra le pied à l’étrier pour bien démarrer dans la vie. »

 

Agent gestion des stocks (SLM Cherbourg)

Mathilde

« Encouragée par mes professeurs à faire un stage, je suis entrée un peu par hasard dans la Marine. L’esprit et l’ambiance qui régnaient m’ont plu au point de me faire rester. D’abord stagiaire puis apprentie, je suis aujourd’hui agent de gestion des stocks au service logistique de la Marine (SLM). Contrairement à Brest ou Tou­lon, Cherbourg est une petite base navale, nous sommes neuf à la division logistique. L’avan­tage d’être peu nombreux, c’est de toucher à tout. Ma mission est de m’occuper du stock qui est à terre. Sur un logiciel, je passe tous les mou­vements d’entrées et de sorties de notre maga­sin y compris les inventaires et les éliminations. Notre mission principale est la délivrance de matériel pour les unités de Cherbourg et des autres ports. Ce qui me plaît, c’est de voir la finalité de mon travail : pour que les bateaux fonctionnent, il faut les entretenir et les réparer, donc avoir les pièces nécessaires à disposition. »

 

Responsable technique et qualité au laboratoire d’anthropora-diométrie (base navale de l’île Longue)

Frédéric

« Je suis entré à l’École des matelots en 1997 en tant qu’électromécanicien de sécurité avant de me réorienter en 2003 en passant le Brevet technique (BT) de radioprotection. La radio­protection correspond à la prévention et à la protection des travailleurs exposés aux rayon­nements ionisants. Devenu civil de la défense en 2014, j’ai été affecté au laboratoire d’an­throporadiométrie de l’île Longue en tant que responsable technique et qualité. Mon travail est de gérer l’aspect référentiel documentaire du laboratoire, l’analyse et la validation des examens, la maintenance de l’installation et assurer le contrôle qualité des mesures et des équipements. J’apprécie le fait d’avoir pu pro­gresser au sein de la Marine nationale à travers plusieurs formations afin de gagner en compé­tences et en responsabilités. »

 

Chef par intérim du CommLab (base navale de Toulon, FOSIT)

Valérie

« Pourquoi la Marine ? À Toulon, impossible d’en­visager autre chose ! (rires) Depuis toute petite, je baigne dedans car mon père était cadre au centre d’essais de la Méditer­ranée. Infographiste de formation, j’ai travaillé dans une maison d’édition avant d’atterrir à la sécurité sociale des militaires. En arrivant au CommLab, j’ai trouvé un formidable esprit d’équipage. Le CommLab fonctionne comme une famille bienveillante et motivante, nous travaillons tous ensemble et sommes très poly­valents, la clef pour faire avancer les projets même en l’absence d’un d’entre nous. Il n’y a aucune mise à l’écart qui serait la conséquence de notre statut car la Marine croit en nous. Je sens une réelle volonté de nos clients (principa­lement le SRM et la DPM) de nous tirer vers le haut. Cette valorisation s’exprime à travers les moyens qui nous sont octroyés. En parallèle, le fait d’être civil nous offre un regard exté­rieur qui nous rapproche de notre public. Nous devons attirer et intéresser les jeunes aux acti­vités de la Marine pour aider au recrutement. Chaque projet est un nouveau défi à relever. C’est passionnant. »

 

Expert essais expérimentations (CEPA/10S)

Laurent

« Tout jeune, l’aéronau­tique me faisait rêver. Aujourd’hui, je suis per­sonnel navigant d’essais et expert essais expérimentations au Centre d’expérimentations pratiques et de réception de l’aéronautique navale (CEPA/10S) à Hyères. J’assiste le comité directeur et les officiers rapporteurs (chefs de projet) pour les expérimentations et certaines problématiques liées à la sécurité des vols. Je conduis certaines expérimentations en vol. J’interviens dans la rédaction des dossiers adressés à la DGA pour disposer des autorisations d’expérimentations sur nos installations prototypes devant équi­per les aéronefs de la Marine nationale. Je conduis les visites de sécurité pour relever les cas de non-conformité susceptibles d’impacter la sécurité des vols. Je suis également pilote de processus, le CEPA/10S étant certifié ISO 9001. Le poste est intéressant car très varié, que ce soit au niveau des tâches à réaliser ou des inter­locuteurs et il y a une vraie proximité avec les opérationnels. D’autre part, il y a un bel esprit d’équipage au CEPA, ce qui fait que je me sens totalement marin. »

 

Responsable d’opération projection-soutien, (SSF Toulon)

Marc

« Être civil au sein de la Marine est un rôle à part entière. Le service de soutien de la flotte est le lieu où s’exprime le mieux la complémentarité entre civils et militaires. Chargé de la gestion de la maintenance de flotte de navires (à savoir les porte-hélicoptères amphibies et les bâtiments ravitailleurs), je dois assurer la disponibilité des navires. Mon travail s’articule autour de deux missions essentielles : préparer et gérer des périodes de maintenance et être en mesure de dépanner rapidement tout navire soumis à une avarie où qu’il soit dans le monde. Je dois également penser au temps long en anticipant l’obsolescence des équipements et préparer l’accueil des nouveaux navires, en lien avec le budget prévu par la loi de pro­grammation militaire. Si l’esprit marin consiste à se battre pour une mission, à s’approprier le navire sur lequel on travaille, alors oui, je l’ai, sans l’ombre d’un doute. J’éprouve toujours une immense satisfaction à voir revenir un navire d’une mission longue sans encombre. »

 

Adjoint au chef de magasin aéronautique (BAN de Hyères)

Laurent

« J’occupe un poste de logistique dans l’aéronau­tique navale, dédié à l’ap­provisionnement et la délivrance des matériels aéronautiques. Destinés à être montés sur les hélicoptères de la base, les matériels sont éga­lement délivrés aux forces présentes sur des théâtres d’opérations extérieures. Je veille à la bonne application des ordres de mouvements délivrés par la Direction de maintenance aéro­nautique. Ma mission consiste aussi à encadrer six civils et militaires, planifier les tâches des opérateurs et les former sur le tas. Enfin, nous devons assurer le stockage et la conservation des matériels dans de bonnes conditions. Il y a un vrai esprit d’équipage dans mon équipe, c’est très agréable. Civil ou militaire, chacun a ses spécificités, mais le quotidien est partagé ensemble. Lorsqu’on réalise une sortie de maté­riels pour rendre opérationnel un aéronef, on a un sentiment d’appartenance à la Marine. »

Des profils variés, paroles de marins