Soutien opérationnel, une intégration parfaite à Polaris 25
Publié le 11/09/2025
Le Service de santé des armées (SSA) a déployé une soixantaine de personnes, d’active ou de réserve, intégrée aux opérations en mer et aux actions à terre. L’occasion également de tester le nouvel équipement médico-chirurgical DS2-24, conçu pour faciliter le traitement spécialisé des pathologies courantes tout en prenant en charge de nombreux blessés graves.

«À l'heure où se dessinent de nouvelles menaces, le combat naval est redevenu une hypothèse crédible, explique le médecin en chef (MC) Charles-Édouard, directeur médical (DIRMED) de l’exercice Polaris 25. Dans ce contexte, il était nécessaire de vérifier la bonne adaptation à l’environnement opérationnel spécifique de la Marine de l’ensemble des étapes de la « réponse santé », tout en travaillant la question du ravitaillement sanitaire. » Au cours de la première phase, le personnel de santé issu de la 133e antenne médicale de Cherbourg et du 16e centre médical de Brest a ainsi pu soutenir les emprises militaires face à des attaques hybrides intenses.
Dans la seconde phase, l’activation du volet « Massiv casualties » (MASCAL – plan appliqué en cas d’afflux massif de blessés) a mobilisé l’ensemble du personnel pour mettre en œuvre ses connaissances du sauvetage au combat. « De manière très concrète, assure le médecin en chef, chaque maillon, du marin primo-intervenant au chirurgien, a pu prendre pleinement conscience des enjeux de cette préparation opérationnelle et des exigences fondamentales de toute la chaîne du soin en mer. Nous avons aussi pu éprouver la capacité des soignants à prendre en charge un flux massif et continu de blessés dans un environnement isolé et dans un contexte de combat naval. Par ailleurs, la présence d’un échelon de Command and Control Medical (C2Med) complet au sein de l’état-major embarqué a joué un rôle capital pour évaluer et valider une véritable coordination santé. »

Tout au long de l’exercice, le SSA a pu également mettre à l’épreuve les divers dispositifs, depuis la médicalisation de l’avant du blessé (rôle 1) à bord des bâtiments ou en appui des opérations terrestres jusqu’au transfert vers une unité médicale de niveau 2 (rôle 2) sur le PHA Dixmude, où ont été pratiqués les gestes chirurgicaux de sauvetage et la réanimation. Polaris a également permis de mettre en lumière les atouts de la nouvelle dotation médico-chirurgicale DS2-24. Cette capacité en cours de déploiement dans la Marine a, en effet, été conçue pour faciliter le traitement spécialisé des pathologies courantes, mais aussi pour prendre en charge de nombreux blessés graves en simultané. Conforme aux particularités du milieu maritime, aux risques spécifiques de l’environnement naval et à la conduite des opérations, il donne au personnel médical embarqué une haute capacité de prise en charge de patients nécessitant des soins d’urgence et de déchoquage.
« Enfin, précise le MC Charles- Édouard, toutes les occasions ont été mises à profit pour développer l’interopérabilité avec nos alliés et partenaires américains, brésiliens, italiens et britanniques. Autant d’objectifs fixés sous la supervision du DIRMED qui ont été atteints. »

Le service de soutien de la flotte se polarise
Depuis 2023, le service de soutien de la flotte a Ursa Minor, pour entraîner les chaînes de soutien technique et logistique en marge des grands exercices.
Le point commun entre Polaris et Ursa Minor ? Tous deux se croisent la nuit dans la voûte céleste. L’étoile Polaire est en effet le joyau le plus étincelant de la constellation de la Petite Ourse, de son vrai nom Alpha Ursae Minoris. La Petite Ourse brille par sa discrétion. Alors dans l’ombre de Polaris, l’exercice Ursa Minor a entraîné l’échelon "arrière", pour tester l’efficacité et la résilience des équipes chargées d’analyser, prioriser et traiter les avaries de combat.
Depuis la simple panne à une brèche dans la coque, les animateurs de l’exercice ont rivalisé d’imagination pour inventer des scénarios toujours plus complexes, imposant d’étudier des réponses agiles et exotiques. Télé-assistance, utilisation des « moyens du bord », envoi d’experts ou de pièces de rechanges, … toute solution est bonne à prendre pour permettre au navire touché de tenir au combat ou minimiser son éventuel « passage au stand ». Ursa Minor, en mobilisant industriels et militaires, enrichit le retour d’expérience afin de préparer efficacement les chaînes de soutien à l’hypothèse d’un conflit majeur.
