Second maître Ulrich, détecteur anti-sous-marin à bord de la FREMM-DA Alsace

Publié le 01/08/2023

Auteur : M. Liddiard

Un grand-père et un frère aîné marins. Ulrich est baigné dans l’univers des opérations depuis très jeune. Pourtant, son choix de rejoindre la Marine n’est pas évident. « Mon rêve était d’être pilote dans l’armée de l’Air, sourit-il. Les aéronefs m’ont toujours passionné, je ne saurais dire pourquoi. »

Cependant, sa myopie l’empêche de poursuivre dans cette voie et l’envie de voyager le pousse à réfléchir sérieusement à la Marine. Alors, pendant son année de terminale, il suit une préparation militaire marine à Houilles (78) dans un centre proche de chez lui. « C’était pour moi l’occasion de voir si je voulais vraiment m’engager et si cet univers était fait pour moi. Et ça a été le cas », admet-il. En 2019, son bac en poche, Ulrich pose sa candidature à l’École de maistrance et y est reçu. Un cursus qui fait naître en lui l’envie de devenir détecteur anti-sous-marin (DEASM) : « Pister un sous-marin, c’est énormément de stratégie. Il faut exploiter la moindre petite trace de son ou d’écho, ça me fascine. »

Après son brevet d’aptitude technique, le moment tant attendu arrive en 2021. Il est affecté en tant qu’opérateur sonar à bord de la frégate multi-missions à capacités de défense aérienne renforcées (FREMM-DA) Alsace. Il y fait ses armes et connaît une rapide évolution professionnelle.

« En trois mois, je suis passé adjoint informations anti-sous-marines. En clair, j’assure la coordination de la lutte anti-sous-marine entre tous les bateaux d’une même force. Le travail s’effectue beaucoup en anglais car nous suivons les procédures OTAN. Je conserve toujours mes compétences d’opérateur sonar, que je mets à profit de l’équipage dès que nécessaire. » Ses compétences, Ulrich va les perfectionner début 2022, lorsque son navire est désigné pour assurer la protection à 360° du porte-avions Charles de Gaulle, en Méditerranée, dans le cadre de la mission Clemenceau 22. Le second maître apprend, se forme et tisse des liens forts avec l’équipage au terme d’une mission de plus de trois mois en mer. Quelques années au sein de l’institution lui auront suffi pour prendre confiance en lui. « Je suis passé du stress de prendre la parole en classe à faire des briefings opérationnels face à mon commandant ou un état-major. »

De l’analyse des sons profonds aux aéronefs, le pas est vite franchi pour le jeune homme. En effet, courant 2022, il suit un stage de contrôleur tactique hélicoptères (CTAC) à Saint-Mandrier - Pôle école Méditerranée. Désormais, à 21 ans, le second maître vise le concours d’officier spécialisé pour devenir tacticien d’aéronautique ou officier de lutte sous-marine. Pour l’heure, il est encore à bord de l’Alsace. Le début d’une carrière prometteuse.

SM Ulrich en situation
SM Ulrich, détecteur anti-sous-marin à bord de la FREMM-DA Alsace

Parcours

2019 : entrée à l’École de maistrance.

2021 : obtention du brevet d’aptitude technique (BAT) de détecteur anti-sous-marin.

Fin 2021 : affecté sur la FREMM-DA Alsace et participation à l’exercice Polaris 21.

Février 2022 : mission Clemenceau 22, premiers pistages de sous-marins en opération.

Juin 2022-mai 2023 : stage de contrôleur tactique hélicoptères (CTAC) à Saint-Mandrier.

Meilleur souvenir

« C’était lors de notre déploiement aux côtés du Charles de Gaulle en 2022. J’ai pisté mes premiers sous-marins en opération. Je n’étais habitué qu’aux simulations. Là c’était autre chose. L’ambiance à bord change, elle est plus pesante. Tout le monde est extrêmement concentré. Toute l’activité de l’équipage se concentre autour de cette mission. C’était à la fois stressant car je n’étais à bord que depuis un an et excitant car je mettais en pratique ce pour quoi j’avais été formé. J’ai beaucoup appris sur mon métier en très peu de temps. Humainement, on réalise la nécessité d’un équipage soudé pour affronter ce genre de situations. »

SM Ulrich détecteur anti-sous-marin
SM Ulrich détecteur anti-sous-marin

Focus

Détecteur anti-sous-marin (DEASM)

Face à un sous-marin moderne, la menace peut venir là où on ne l’attend pas. Vingt-quatre heures sur vingt-quatre, sept jours sur sept, les navires de combat et les sous-marins sont aux aguets grâce, notamment, à leurs détecteurs anti-sous-marin. Au central opérations et aux commandes de leurs sonars à la pointe de la technologie, ils sont les oreilles du navire. Le détecteur anti-sous-marin met en œuvre et assure la maintenance des installations de détection sous-marine, de lancement des armes (torpilles) et de traitement de l’information. Au cœur des opérations de lutte sous la mer, il manie les subtilités des sonars actifs, passifs, de coque, remorqués ou à immersion variable. Il peut devenir classificateur analyste (oreille d’or), spécialiste de la discrétion acoustique ou expert dans le domaine de la guerre des mines.