Second maître Céline : navigateur timonier et illustratrice lors de Clemenceau 25

Publié le 22/04/2025

Auteur : EV1 Margaux Bronnec

La photographie n’est pas la seule manière d’illustrer Clemenceau 25. Parmi les talents cachés du groupe aéronaval, le second maître Céline, navigateur timonier sur l’une des frégate, raconte à coup de crayon ce déploiement unique.

Pourquoi vous êtes-vous engagée dans la Marine ?

SM Céline : Une expérience que j’ai vécue après mes études lors d’un voyage en solitaire, en Amérique du Sud. J’y avait trouvé un emploi de guide de croisières en Patagonie. Je me suis découvert une véritable appétence pour la navigation et la vie en mer. De retour en France à cause de la COVID-19, m’engager dans la Marine m’a alors semblé tout indiqué.

Depuis combien de temps dessinez-vous ? Aviez- vous suivi des cours de dessin ?

SM. C. : Depuis toute petite. J’ai souvent écrit de histoires, parfois illustrées, pour mes proches en les intégrant comme personnages. Après mon bac, je me suis orientée vers une année préparatoire en Arts appliqués, puis un BTS en design graphique suivi d’un Master en publicité. On nous enseignait le dessin académique et technique, ce qui m’est plutôt utile aujourd’hui pour croquer des hélicoptères et des navires !

à quoi fait référence le nom « Nautilustres » ?

SM. C. : « Nautilustres » est né de la contraction des mots « Nautilus » et « illustres ». Le premier fait référence au monde sous-marin, ma première affectation était un sous-marin nucléaire d’attaque. Le second fait référence à l’illustration.

Quand et pourquoi avez-vous ouvert un compte sur le réseau social Instagram ?

SM. C. : Il y a sept mois, après avoir remporté le prix de l’immersion du concours de contes des Mille et un phares organisé par la Marine. Je souhaitais partager cette histoire en attendant de pouvoir peut-être la publier un jour. J’ai ensuite commencé à tenir un journal de bord illustré sans penser que cela pourrait intéresser d’autres personnes Sur les conseils de mon entourage j’ai commencé à le publier sur Instagram. J’ai été surprise de l’engouement que cela a suscité, on m’a même commandé des dessins.

 

 

 

Engagée sur la mission CLEMENCEAU 25, comment choisissez-vous les thèmes, les actions et les personnages de vos croquis ?

SM. C. : Avant de partir en mer, j’avais discuté avec le service communication de la force d’action navale au sujet des thèmes qu’ils voulaient que j’aborde. On m’a cependant laissée assez libre quant au choix des actions et des personnages. Certains dessins relatent des anecdotes vécues et des moments partagés.

En mer, quel matériel emmenez-vous pour dessiner et peindre ? Quelles sont les principales difficultés par rapport à un dessin réalisé à terre ?

SM. C. :Avant de partir en mer, j’avais prévu un stock assez conséquent de matériel, consciente que je ne trouverais pas forcément de quoi me réapprovisionner en escale. J’ai ainsi embarqué plusieurs blocs de feuilles Canson, des pinceaux, de l’aquarelle, des marqueurs fins et mon accessoire fétiche, un stylo à encre japonais avec une pointe de pinceau. Quant aux difficultés… disons qu’il est plus simple de dessiner chez soi que sur un bateau par mer 5, entre roulis et passage en propulsion mécanique qui font trembler la coque. Il n’était pas évident non plus de trouver de la place – je m’éparpille rapidement quand je dessine, et je me suis bien souvent retrouvée assise par terre dans le hangar hélicoptère, ou sur une chaise de camping gracieusement prêtée par les Aéros quand ils eurent découvert ma condition !

Quand trouvez-vous le temps de dessiner ?

SM. C. : J’ai sacrifié quelques heures de sommeil et de temps libre pour dessiner et finaliser certaines planches. Trouver des idées de dessin est facile, il me suffit d’ouvrir les yeux. C’est la phase de réalisation et de colorisation qui prends du temps, cependant, j’ai toujours pris du plaisir à le faire. Il a tout de même été important pour moi de pouvoir conserver un équilibre entre le dessin, le sport et la vie sociale.