Second maître Ambre : technicien d’aéronautique navale de spécialité porteur sur la base d’aéronautique navale (BAN) de Hyères
Publié le 01/04/2024
Le bruit assourdissant des hélicoptères en train de décoller se répercute dans le hangar tandis qu’une forte odeur de kérosène mélangée à différents produits hydrauliques flotte dans l’air. Ces désagréments n’empêchent cependant pas le second maître Ambre de poursuivre sereinement, de façon méticuleuse les réparations entreprises sur l’hélicoptère Panther.

D’aussi loin qu’elle se souvienne, elle a toujours baigné dans l’univers de la Marine et de l’aéronautique : « Mon grand-père est passionné par la Marine », mais son attirance pour les hélicoptères est un atavisme plutôt paternel. « Ce n’était pas tant être pilote qui m’intéressait que comprendre comment l’appareil fonctionnait. » En classe de seconde générale, à Clermont- Ferrand, elle participe au concours « Féminisons les métiers de l’aéronautique » qui vise à promouvoir la place des femmes dans ce secteur. Ceci provoque un déclic. En 2018, elle entre en lycée professionnel dans le but d’obtenir un Bac pro aéronautique avec spécialité « avionique »

Elle effectue d’abord en classe de première deux stages à l’aérodrome militaire du Luc dans le Var au sein de l’École de l’aviation légère de l’armée de Terre (Ealat). En terminale, elle fait deux stages à la Base d’aéronautique navale (BAN) de Lanvéoc-Poulmic, dans le Finistère. Le premier à la flottille 34F sur Lynx et le second à la 33F sur Caïman. Baccalauréat en poche, elle passe en 2019 sa mention complémentaire aéronautique à Istres, tout en étant en alternance au sein de la Marine à la Flottille 36F. C’est durant cette période qu’elle découvre le Panther et qu’elle décide de s’engager dans la Marine. Ambre se rend alors au centre d’information et de recrutement des forces armées (CIRFA) de Marseille afin de postuler pour l’École de maistrance : « Maistrance avait fermé ses portes à cause de la pandémie, et pour ne pas perdre de temps on m’a proposé, en attendant l’ouverture d’une prochaine session, de faire une formation initiale équipage (FIE) à l’École des matelots à Saint-Mandrier durant six semaines. » Après quelques mois à travailler à l’accueil du CIRFA de Brest, elle entre à l’École de maistrance en février 2021, promotion Chesapeake. Elle part ensuite à Rochefort, effectuer son brevet d’aptitude technique (BAT) de spécialité porteur.
Elle alterne alors entre cours théoriques et exercices pratiques :« À Rochefort, je me suis rendue compte que l’odeur du kérosène me manquait ! »Enfin, elle intègre le groupement service technique aéronautique sur la BAN de Hyères où elle est actuellement chargée de l’entretien des hélicoptères Panther. Sa carrière dans la Marine ne fait toutefois que commencer :« Dans un an et demi, je changerai d’affectation. J’aimerais bien aller ensuite à la Flottille 36F pour embarquer et partir en missions. »

Parcours
2018 : Obtient son baccalauréat professionnel aéronautique à Clermont-Ferrand
2020 : Obtient sa mention complémentaire aéronautique à Istres en alternance au sein de la Marine à la Flottille 36F
Février 2021 : Entrée au Pôle écoles Méditerranée à Saint-Mandrier
Octobre 2021 :Obtient son brevet d’aptitude technique (BAT) de spécialité « Porteur » à Rochefort
Septembre 2023 : Intégration au sein du GSTA (groupement service technique aéronautique) sur la BAN de Hyères. Affectée aux travaux pratiques pour les hélicoptères de type Panther et Dauphin
Meilleur souvenir
« Ma première mission ! Il s’agissait de l’aérotransport d’un hélicoptère Panther jusqu’en Martinique. Nous avons d’abord dû le charger à bord de l’A400M*, ce qui nécessitait beaucoup de concentration et de précision car il fallait s’assurer d’avoir suffisamment d’espace pour charger les caisses de matériel à l’arrière tout en évitant de rayer l’intérieur de l’avion : une mission assez physique. J’ai aussi effectué le trajet à bord de l’A400M. J’avais peu de place, mais sacrée expérience ! Nous avons fait une escale de deux jours à Dakar, durant laquelle j’ai pu visiter la ville, notamment le marché aux poissons. Une fois arrivée en Martinique, malgré la fatigue du trajet et le décalage horaire, j’ai dû aider à décharger et remettre en œuvre l’hélicoptère afin qu’il soit opérationnel immédiatement pour repartir en mission. Puis, j’ai profité de quelques jours de repos pour sillonner l’île. »
Focus : Porteur
Le technicien d’aéronautique naval de spécialité porteur est chargé de l’entretien des équipements de propulsion, des circuits hydrauliques ou électriques, des composants mécaniques et de la cellule des avions et des hélicoptères. À cet effet, il doit suivre à la lettre les instructions du manuel d’entretien technique (MET) qui détaille chacune des différentes étapes de la maintenance. Qu’il soit stationné sur une base d’aéronautique navale, embarqué à bord d’un navire ou encore déployé sur un théâtre d’opérations, le technicien porteur assure la mise en œuvre, l’entretien et le dépannage des aéronefs. Il procède également à des opérations de maintenance sur ceux en piste ou en révision ainsi que sur les équipements déposés en atelier. Ces opérations peuvent durer de quelques semaines à plusieurs mois pour les plus importantes. Pour des raisons de traçabilité, il doit, après chaque réparation, référencer l’ensemble des pièces changées, les outils utilisés ainsi que les personnes impliquées.