Nouvelle-Calédonie : neuf mois après l'état d'urgence, la base navale dresse son bilan

Publié le 26/02/2025

Auteur : CV Julien Fort

La Nouvelle-Calédonie a connu en mai dernier une crise d’une ampleur inédite, nécessitant l’emploi des moyens de la Marine. La base navale de Nouméa est devenue un hub opérationnel pour les forces armées et de sécurité intérieures. Retour sur un épisode à haute tension.

Le 13 mai 2024, la Nouvelle-Calédonie est en proie à des violences urbaines qui paralysent Nouméa et entravent les axes de circulation. Le 15 mai, le président de la République déclare l’état d’urgence, il sera levé le 28.

Dans cette crise d’une ampleur inédite, les forces armées en Nouvelle-Calédonie (FANC) interviennent en soutien des forces de sécurité intérieures (FSI). Les moyens de la Marine sont mobilisés.

Les missions des bâtiments sont réorientées. Les routes terrestres étant inaccessibles, la voie maritime permet de réaliser des liaisons logistiques : le patrouilleur outre-mer (POM) Auguste Benebig et le bâtiment de soutien et d’assistance outre- mer (BSAOM) D’Entrecasteaux conduisent des opérations d’évacuation de personnes bloquées dans le nord de l’île. Près de 200 civils sont accueillis sur la base navale. Le D’Entrecasteaux réalise des rotations vers le Nord et les îles Loyauté pour ravitailler en fret les habitants isolés et y transporter les FSI. Le Vendémiaire, alors en Australie, rejoint la Grande Terre avec des stocks de vivres.

Le chaland 36 entame des rotations vers le régiment d’infanterie de marine du Pacifique en Nouvelle- Calédonie (RIMAP-NC) installé à Plum, coupé du monde à la suite du blocage des routes, pour rapatrier, du personnel et du matériel. Il ravitaille ensuite le régiment en vivres et matériels. Ce moyen est rapidement renforcé par un chaland de transport de matériel (CTM) envoyé depuis l’Hexagone. Cette mission durera jusqu’en septembre.

Un hub opérationnel

Située au cœur de Nouméa, la base navale devient un hub opérationnel : elle sert de point d’appui pour assurer les relèves des hôpitaux, une base logistique est construite en quelques jours, les rotations d’hélicoptères s’enchaînent. Le détachement de fusiliers marins participe à la sûreté des emprises militaires, du plan d’eau et à la protection d’installations sensibles.

Durant la crise, face à la surprise du déchaînement des violences urbaines, les marins n’ont eu qu’un seul mot d’ordre : durer. La base navale a pris un rythme opérationnel, mettant en application tous les savoirs- faire des marins. Combativité, réactivité, solidarité, résilience autant de qualités éprouvées durant ces longues semaines.