Le détachement du Touquet de la 35F récompensé par le trophée Guilbaud
Publié le 02/07/2025
Le 30 juin 2025, le détachement du Touquet de la Flottille 35F a reçu le trophée Guilbaud lors d’une cérémonie à Rives-en-Seine.

Ce trophée est remis chaque année à une flottille faisant du Search and Rescue (SAR) par la société Revima (anciennement Latham), initialement spécialisée dans la production et la réparation d’hydravions pour la Marine nationale. En 1928, l’équipage de l’hydravion Latham-47, commandé par le commandant Guilbaud, avait disparu lors d’une expédition au pôle Nord à la recherche de l’explorateur Roald Amundsen. Depuis, Revima a institué un prix, le trophée Guilbaud, à destination d’équipages SAR méritants.
L’équipage de l’hélicoptère Dauphin du détachement de la 35F, a reçu ce trophée pour une opération SAR de 55 personnes l’année dernière, sans pouvoir être malheureusement présent physiquement.
Retour sur l’opération
Le matin du dimanche 11 août 2024, le détachement de la Flottille 35F située au Touquet est alerté par le centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage (CROSS) Gris-Nez. La mission : recherche et relocalisation d’une possible embarcation en difficulté au nord de Calais. L’équipage décolle en quelques minutes et rallie la zone de recherches.
Sur place, une épaisse brume recouvre la zone et réduit considérablement la visibilité, gênant les opérations de recherche menées par l’hélicoptère de la Marine nationale. Le CROSS Gris-Nez transmet alors une position actualisée de la zone de recherche, zone où la brume est plus diffuse. L’équipage repère alors un écho sur son radar et prend ensuite visuel d’une embarcation disloquée avec 55 personnes à l’eau, la plupart accrochées aux débris de l’embarcation. Ils sont les premiers intervenants sur la zone du naufrage.
Suite à un premier bilan transmis au CROSS, le plan d’action est établi : une « chaîne SAR », comportant notamment un canot pneumatique et une bouée de flottabilité d’urgence, est larguée. Plusieurs naufragés isolés sont dirigés par le plongeur de l’hélicoptère vers ces moyens de flottaison pour faciliter leur sauvetage par les moyens nautiques. Une personne blessée est repérée par le Dauphin de service public et est hélitreuillée, pendant que les premiers moyens nautiques déployés dans le cadre du dispositif de sauvegarde de la vie humaine arrivent sur zone et débutent la récupération des naufragés. Ce sont de nombreux moyens opérationnels qui sont engagés dans cette opération, avec le navire de sauvetage Minck, le patrouilleur de service public Pluvier, un canot de la SNSM, ainsi que le navire britannique Volunteer.
Dans l’hélicoptère, les marins formés aux gestes qui sauvent, initient les premiers soins d’urgence jusqu’à l’arrivée aux urgences de Boulogne-sur-Mer. L’équipage de l’hélicoptère récupère ensuite une équipe médicale pour les projeter en mer, et reprendre les recherches autour de la zone de naufrage, permettant ainsi de repositionner plusieurs embarcations de migrants tentant la traversée du détroit du Pas-de-Calais.
L’hélicoptère effectue son posé final au Touquet en fin de matinée, après plusieurs heures de vol. Malheureusement, les secours auront à déplorer deux victimes, décédées lors du naufrage. L’intervention du Dauphin aura cependant été déterminante pour secourir les naufragés, sauvant de nombreuses vies humaines.
La mission de sauvegarde de la vie humaine en Manche sur laquelle est déployé l’hélicoptère Dauphin de la 35F tout au long de l’année peut également concerner tout marin, civils ou agent de l’action de l’État en mer en cas d’arrivée sur un naufrage d’un navire ou de tout type d’embarcation. Cette mission participe et témoigne de la « solidarité des gens de mer », quel que soit leur métier, leur statut ou leur activité en mer.
En 2024, ce sont plus de 6 300 personnes qui ont été secourues en mer, lors de plus de 800 opérations SAR, conduites par le CROSS Gris-Nez, sous la responsabilité de la préfecture maritime.
L’hélicoptère Dauphin basé au Touquet assure des missions au profit de l’action de l’État en mer, sous la responsabilité du préfet maritime : recherche et sauvetage en mer ; assistance aux navires en détresse; surveillance de la navigation commerciale….
Son positionnement sur le littoral nord de la France est déterminante dans une secteur maritime qui est une des zones les plus fréquentées au monde, avec plus de 600 navires de commerce qui y transitent par jour et des conditions météorologiques souvent difficiles (120 jours de vent supérieur ou égal à force 7 en moyenne annuelle par exemple). C'est donc un secteur particulièrement dangereux, particulièrement pour des embarcations précaires et surchargées, qui tentent la traversée du détroit pour rejoindre la Grande-Bretagne.