Transformation numérique

Publié le 02/07/2025

Auteur : La Rédaction

Connaissez-vous SIGNAL, la Stratégie d’intelligence artificielle pour la guerre navale ?

Dans un contexte de conflictualité accrue, la Marine nationale a lancé SIGNAL, sa stratégie dédiée à l’intelligence artificielle pour la guerre navale. Objectif : exploiter pleinement la donnée pour permettre aux unités et états-majors d’accroître le niveau d’informations valorisées et in fine décider à temps sur l’intégralité de leurs champs d’action, du recrutement jusqu’au combat collaboratif.

Dévoilée en mars 2024 dans le prolongement de la stratégie ministérielle relative à l’intelligence artificielle, SIGNAL (stratégie d’intelligence artificielle pour la guerre navale) marque une étape importante dans la transformation numérique de la Marine. Elle répond à une évolution rapide du champ de bataille, où la masse de données, la vitesse de traitement et la capacité à en tirer un avantage opérationnel sont devenues déterminantes.

Une réponse aux nouveaux modes de conflictualité

SIGNAL vise à renforcer l’efficacité opérationnelle de la Marine dans un environnement marqué par l’hybridité des menaces et l’accélération des cycles de décision. Elle s’appuie sur l’intégration de l’intelligence artificielle et la maîtrise de la donnée à tous les niveaux de la chaîne de commandement.

En pratique, il s’agit de permettre aux unités d’analyser plus rapidement des situations complexes, de mieux anticiper les menaces, d’améliorer la réactivité des plateformes, et de gagner en efficacité dans l’emploi des systèmes d’armes.

Chaque marin, acteur de la donnée

L’un des principaux axes de la stratégie SIGNAL est de rendre l’usage de la donnée et de l’IA accessible aux marins. Cela se traduit par le déploiement progressif d’outils embarqués, l’accompagnement des équipages et la formation adaptée aux nouveaux besoins.

L’approche retenue repose sur un modèle où l’intelligence artificielle assiste le marin, sans jamais se substituer à lui. Les tâches répétitives peuvent être automatisées, mais les décisions critiques restent humaines. Un cadre éthique et juridique est en cours d’élaboration pour encadrer l’usage opérationnel de ces technologies.

Une souveraineté numérique affirmée

SIGNAL contribue également à assurer la maîtrise complète de la donnée – de sa collecte à son exploitation – en s’appuyant sur des architectures sécurisées (Zero Trust, Data Centric Security).


La Marine garantit la sécurité de ses informations sensibles et son indépendance vis-à-vis d’acteurs extérieurs. La stratégie repose sur une co-construction étroite avec la direction générale de l’armement (DGA), les partenaires de la base industrielle et technologique de défense (BITD) et les directions étatiques. Elle suit une logique de développement agile (DEVSECOPS), favorisant des cycles courts entre l’identification d’un besoin et l’expérimentation sur le terrain.

Des résultats concrets

Plusieurs cas d’usage ont déjà été expérimentés, notamment dans le cadre de la mission Clemenceau 25. Des data hubs embarqués (DHE) ont permis aux marins de tester des solutions en conditions réelles, comme l’analyse automatisée du trafic maritime, la détection d’anomalies techniques ou la gestion de la situation tactique.

Les premiers retours montrent un gain de temps opérationnel, une meilleure fiabilité des analyses et une réduction du délai entre l’acquisition de données et la prise de décision.

Une ambition à long terme

D’ici 2030, la Marine nationale prévoit le déploiement des DHE sur toutes les unités de combat. SIGNAL s’inscrit également dans les dynamiques interarmées (RM2SE) et les standards OTAN en matière d’interopérabilité et de sécurité.