A Marseille, les marins-pompiers sont prêts pour les feux de forêts
Publié le 11/07/2025
Deux mois. C’est le temps nécessaire aux marins-pompiers de Marseille pour se préparer, individuellement et collectivement, à la saison « feux de forêt ». Cette préparation va crescendo de fin mars à début juin. Elle s’est achevée par un exercice d’ampleur dans les calanques, avec un scénario rare : l’évacuation d’une calanque par voie maritime.

Sauvage et encaissée, la magnifique calanque de Sormiou est prisée des marcheurs et des amateurs de plages. Quelques Marseillais y vivent aussi à l’année. Si un feu se déclarait dans cette zone, il serait impossible d’évacuer les milliers de personnes qui la fréquentent durant la haute-saison par l’unique route étroite, à épingles, sans gêner les secours.
Le jour de l’exercice, le mistral souffle depuis plusieurs jours et a asséché la végétation, abondante après un printemps pluvieux. Une journée classée à risque dans le Parc national des Calanques. Une colonne de fumée s’échappe d’un sentier qui pénètre dans ce secteur du 9e arrondissement de Marseille : une voiture a pris feu près de l’entrée du chemin. Les premiers engins de secours sont à peine arrivés que le vent a déjà répandu l’incendie en profondeur.
Branle-bas de combat pour les marins-pompiers : le premier commandant des opérations de secours annonce à la radio que des renforts massifs sont nécessaires. Très vite, plusieurs groupes incendie feux de forêt (GIFF) composés de camions-citernes tout-terrain dédiés aux feux de végétation investissent le secteur. Un GIFF protège un groupe d’habitations de manière préventive ; deux autres couvrent une parcelle arborée, pendant que les informations sur l’évolution du feu remontent par radio.
Un officier positionné sur un point haut communique avec un Canadair et un Dash, avions bombardiers d’eau de la Sécurité civile appelés en renfort. Ils tournent, repèrent leurs axes avant de larguer sur des points ciblés. C’est malheureusement insuffisant.

La mer, seul échappatoire
Face à l’évolution du feu et des fumées massives, la préfecture maritime de la Méditerranée est contactée : il faut évacuer les occupants par la mer. Le CROSS Méditerranée réquisitionne des bateaux publics et privés, conformément aux dispositions du plan ORSEC * maritime. Un officier marin-pompier, depuis une embarcation de secours, coordonne des norias opérées par le Bataillon, la police municipale ou le Parc. Rapidement, les « calanquais » sont mis en sécurité à bord des navires qui ont afflué.
Coordonner les secours à terre, en mer et dans les airs : tel est l’enjeu de cet exercice pour le Bataillon, le CROSS MED et les acteurs de la chaîne de secours. Un scénario contraignant mais réaliste : de telles évacuations ont déjà eu lieu lors de feux dramatiques autour de Marseille. Les marins-pompiers sont parés. l
