Maître principal Clément, atomicien sur sous-marin nucléaire lanceur d’engins
Publié le 11/07/2025
Un sens de l’engagement constant. Attiré très tôt par l’Institution, le maître principal Clément a rejoint la Marine en 2012. Depuis 13 ans, ce Brestois évolue dans les forces sous-marines en tant qu’atomicien. Il est aujourd’hui chef du compartiment zone arrière sur sous-marin nucléaire lanceur d’engins.

Lorsqu’on demande au maître principal (MP) Clément pourquoi il s’est spécialisé dans le nucléaire, un domaine difficile à appréhender, il répond naturellement que l’on « craint ce qu’on ne connaît pas ». Cette maxime populaire ne l’a pas effrayé. À 17 ans, il découvre la Marine en effectuant une préparation militaire Marine. La même année, il décroche son baccalauréat. « Rejoindre le civil n’évoquait rien de concret pour moi. J’ai eu la possibilité d’intégrer une école d’ingénieurs mais j’avais envie de travailler et de m’engager dans la Marine. Et puis avec un père marin cuisinier, le cadre militaire ne m’était pas totalement inconnu ». Un bon classement dans les PMM lui permet d’être réserviste comme fusilier marin sur la base de l’île Longue pendant deux ans, en parallèle d’un IUT. Une enceinte militaire qu’il ne quittera plus vraiment puisqu’il rejoint les forces sous-marines à l’issue de son brevet d’aptitude technique énergie nucléaire (ENERGNUC) : « Je ne pensais pas qu’avec mon niveau d’étude je pouvais envisager cette carrière ».
Pendant trois ans, le MP Clément réalise deux cycles opérationnels sur Le Terrible et contribue aux essais du Triomphant : « Participer aux lancements opérationnels a représenté des moments marquants. Nous sommes dans le concret lorsqu’on voit ce système fonctionner ». Il passe le brevet supérieur en 2016. S’ensuit une formation à l’École des applications militaires de l’énergie atomique (EAMEA) puis un pré-embarquement à l’école de navigation sous-marine de Brest pour se spécialiser sur sous-marin nucléaire lanceur d’engins (SNLE). En tant qu’atomicien, il choisit de se spécialiser dans la propulsion et de travailler sur le traitement de la vapeur. « On peut comparer un réacteur nucléaire à une bouilloire thermique. On produit de l’eau chaude qui se transforme en vapeur et qui fait tourner les installations mécaniques. » Odeurs de ferraille, températures qui dépassent parfois les 55°C, vapeurs d’huile, un quotidien qui, au premier abord, ne fait pas rêver. C’est pourtant l’environnement dans lequel il évolue avec plaisir dans le SNLE. Assis derrière le pupitre, il contrôle l’état de la chaufferie, le bon fonctionnement des auxiliaires, dans le but de pouvoir réagir au plus vite en cas d’avarie. Un poste d’opérateur machine auquel il ne restera pas longtemps car il évoluera rapidement vers les fonctions de chef de compartiment zone arrière (COMPARS) où il sera responsable de la propulsion et de la production d’électricité du sous-marin. Le racteur offre, en effet, au une « indépendance énergétique et une autonomie maximale ». Le métier d’atomicien est très exigeant et nécessite une forte implication. Il œuvre, avec le reste de l’équipage à l’autonomie stratégique de la France. Pourtant, le maître principal Clément ne changerait de métier pour rien au monde. « À force de travail on peut y arriver, la preuve, je suis aujourd’hui atomicien sur SNLE », conclut le maître principal.
Parcours
2012 : Entrée à l’École de maistrance spécialité ENERGNUC
2013-2016 : Affectation sur les sous-marins nucléaires lanceurs d’engins (SNLE) Le Terrible et Le Triomphant
2016-2018 : Brevet supérieur adapté – atomicien de propulsion navale (APN)
2018-2023 : Atomicien sur le SNLE Le Vigilant
2023-2025 : Gestionnaire du personnel sous-marinier
2025 : Retour en circuit opérationnel en tant qu’atomicien sur SNLE
Focus : Atomicien
Sur sous-marin ou porte-avions, l’atomicien de propulsion navale est expert de la conduite de réacteur nucléaire et des installations techniques associées de propulsion et de distribution d’énergie d’un navire à propulsion nucléaire. Après l’obtention de son brevet supérieur, l’atomicien pourra assurer la maintenance préventive et corrective des équipements de production, de transformation et de distribution d’énergie et la conduite d’une chaufferie nucléaire.

Meilleur souvenir ?
“ Lors de ma première mission, j’étais le plus jeune de mon carré, le « bidou ». À ce titre, il m’incombait de maintenir la bonne humeur à bord. On approchait de la période de Noël et avant de partir, dans le secret de l’équipage, je me suis permis de contacter les conjoints des marins pour recueillir des cadeaux en prévision des fêtes. Je les ai cachés à bord et le matin du 25 décembre, sous la mer, j’ai déposé chaque cadeau dans les bannettes de l’équipage. Certains m’appellent encore aujourd’hui « bidou ». Je pense les avoir marqués. “