Liaisons de données tactiques : les garants de l’interopérabilité
Publié le 22/04/2025
Destinées à relier sur un même réseau différents acteurs, les liaisons de données tactiques (LDT) sont indispensables aux opérations aéromaritimes d’aujourd’hui et de demain.

Essentielles, souples et rapides, les LDT ont été conçues pour assurer des échanges automatiques d’informations entre de multiples acteurs : aéronefs, bâtiments, centres d’opérations à terre, états- majors, etc.
Au sein du groupe aéronaval (GAN) et dans un contexte où l’efficacité des systèmes d’armes et des systèmes de commandement et de contrôle exige des temps de réaction de plus en plus courts, elles permettent de partager en temps réel l’ensemble des données concernant une zone d’opérations. « Hautement sécurisées et fondées sur une technologie en perpétuelle évolution, elles augmentent de manière significative les capacités de connaissance et de maîtrise d’une situation tactique, opérative voire stratégique, et facilitent la prise de décisions grâce à une vision partagée entre les différents niveaux de commandement, indique le capitaine de corvette (CC) Jérémie, chef de la cellule LDT de l’état-major du groupe aéronaval (force aéromaritime française de réaction rapide, French Strike Force). Indissociables des opérations aéromaritimes actuelles, les LDT sont aussi indispensables pour échanger des informations entre différentes unités ayant besoin de disposer des mêmes données tactiques dans un espace opératif donné. Elles servent également à transmettre des ordres et à contrôler leur exécution sur l’ensemble des systèmes d’armes qui composent la force. »

Les deux LDT, L22 et L16, sont donc complémentaires. Les bâtiments de défense aérienne (FREMM DA, FDA, PA) et certaines frégates peuvent faire des relais entre L11/L22 et L16.
Sur cette technologie, la Marine nationale est à l’avant-garde, dans les armées comme parmi nos alliés. A l’instar de ses aînées (L11 et L16), la L22 fonctionne grâce aux ondes hertziennes. Une exigence tactique, puisque la radio reste complémentaire du satellite qui n’est pas toujours disponible ou peut poser, dans certains cas, des problèmes de sécurisation, voire être neutralisé. « Tout au long de son déploiement, la mission CLEMENCEAU 25 a pu expérimenter ses nombreux atouts, explique le CC Jérémie. Nous avons notamment validé des situations partagées via la L22 avec des navires japonais et américains, une première pour ces derniers en opération. Exceptionnels par l’ampleur des situations tactiques partagées, ces interactions ont apporté de nombreux enseignements. » Sans surprise, les LDT ont permis de développer et de renforcer l’interopérabilité et la coopération avec nos partenaires et nos alliés, en Méditerranée, comme en océan Indien et jusque dans le Pacifique. Grâce au recours à ces systèmes et en intégrant des unités opérant avec ces dernières technologies, le GAN assure à la fois sa maîtrise de vastes espaces aéromaritimes et l’entretien d’une capacité d’appréciation autonome de situation. Un atout majeur dans un contexte géopolitique toujours plus exigeant, la disponibilité permanente d’une marine de combat moderne est essentielle.