Les 85 ans de l’opération Dynamo

Publié le 27/05/2025

Auteur : La rédaction

Il y a 85 ans, Dunkerque était le théâtre d’un sauvetage hors norme. « La plus grande entreprise d’évacuation de toute l’Histoire, un miracle », qui a permis de sauver 338 226 soldats alliés.

En mai 1940, les forces alliées sont acculées à Dunkerque par l’armée allemande dans la « poche de Dunkerque ». La supériorité allemande est sans appel : numériquement, , on compte un soldat allié pour quatre soldats allemands, et technologiquement, les Allemands disposent d’une puissance de feu écrasante, grâce à une domination aérienne quasi-totale et des forces au sol telles que les chars Panzers.

Bloqués sur les plages, sans espoir apparent, les Alliés se trouvent dans une situation désespérée.

Le Premier ministre du Royaume-Uni, Winston Churchill, lance alors l’opération Dynamo. L’objectif : évacuer les troupes par la mer. Cette mission d’évacuation massive des troupes de Dunkerque vers l'Angleterre a été rendue possible grâce à une collaboration étroite entre la Royal Navy et la Marine nationale. L’amiral Abrial, commandant la Marine à Dunkerque, organise la défense maritime du port et coordonne l’évacuation avec les Britanniques.

 

Face à l'encerclement des forces alliées par l'armée allemande, la Marine nationale s'est engagée aux côtés des Britanniques pour assurer l'extraction du maximum de soldats depuis le port de Dunkerque et les plages environnantes. Son rôle s'est articulé autour de plusieurs missions clés telles que la protection des convois maritimes contre les attaques de la Luftwaffe et des U-Boats, le transport de troupes à l’aide de bâtiments de guerre et de navires auxiliaires mais aussi un soutien logistique en coordination avec la Royal Navy pour organiser les flux d’évacuations.

Pour cette opération d’envergure, La Marine nationale a mobilisé environ 39 navires militaires :

  • Des contre-torpilleurs et torpilleurs, chargés d'assurer la protection des convois contre les attaques maritimes et aériennes. Des navires comme le Jaguar, Bourrasque, Siroco et Cyclone effectuèrent des allers-retours sous les bombardements allemands.
  • Des navires auxiliaires et chalutiers réquisitionnés : utilisés pour transporter les troupes depuis les plages jusqu'aux plus gros vaisseaux.
  • Des navires de commerce et ferries : apportant une capacité de transport supplémentaire.
  • Une couverture défensive : des destroyers français accompagnèrent la Royal Navy pour repousser les attaques aériennes et maritimes allemandes.

Plus de 1 000 navires, abordant des pavillons britanniques, français, belges, néerlandais, polonais, danois ou norvégiens, ont sillonné le détroit du Pas-de-Calais.

« C’est la plus grande entreprise d’évacuation de toute l’Histoire, un miracle comme on dit »

 

Delphine Marschal, déléguée communautaire de Dunkerque en charge du Patrimoine.

 

Véritable tournant du conflit, l’opération Dynamo a permis de sauver pas moins de 338 226 soldats alliés. Du 26 mai au 4 juin 1940, pendant neuf jours et neuf nuits, entre 1195 et 1595 navires de tous types (militaires, bateaux de pêche, de plaisance…) ont réalisé des allers-retours incessants entre la France et l’Angleterre en embarquant les hommes directement depuis les plages.

Une opération d’une telle ampleur a forcément été marquée par de lourdes pertes. En effet, plusieurs navires français ont sombré sous les bombardements aériens allemands et les assauts des U-boats. On estime la perte à 10 bâtiments de guerre, notamment des torpilleurs comme la Bourrasque, le Foudroyant, le Siroco et L’Adroit ou encore le contre-torpilleur Le Jaguar. Plus de 6 000 marins français participèrent aux opérations, certains sont morts en défendant les plages. Les conditions d’évacuation difficiles, notamment en raison du manque d’embarcadères utilisables et des attaques ennemies incessantes n’ont pas rendu la tâche facile, d’autant plus que la coordination entre les forces françaises et britanniques était parfois complexe. Les anglais privilégiant dans un premier temps l’évacuation de leurs propres troupes.

 

Sur 338 226 soldats évacués, ce sont finalement près de 123 000 français qui furent débarqués en Angleterre. Beaucoup furent renvoyés en France pour continuer le combat. Malgré ses pertes, la Marine nationale contribua à sauver une partie de l’armée française qui aurait été anéantie.

Ce sauvetage miraculeux, « le miracle de Dunkerque », selon Winston Churchill, bien que considéré comme une retraite, devint un symbole de résilience et de courage.

Dans les prochains jours, de nombreuses cérémonies auront lieu sur le territoire dunkerquois avec notamment la participation de stagiaires de préparation militaire Marine.