Exercice de survie sur la banquise : L’Astrolabe s’échauffe

L’Astrolabe se fraie un chemin entre les plaques de banquise à proximité de Port Martin à une centaine de nautiques de la base Dumont d’Urville de l'Institut polaire français. Les conditions de mer sont mauvaises, le bateau gîte.

Un feu sur le moteur de propulsion no3 se déclenche et se propage rapidement aux ponts supérieurs. L’énergie se coupe dans tout le navire, seuls les équipements alimentés par un groupe de secours fonctionnent.

Pendant que les manœuvriers préparent les radeaux, le chef de quart émet les appels de détresse, le responsable des systèmes d’information et de communication (SIC) récupère son matériel de communication autonome et détruit les documents classifiés qui ne peuvent être embarqués.

Les équipes d’intervention peinent à maîtriser l’incendie, le commandant décide de procéder, pour exercice, à l’évacuation du navire.

Chaque marin répond à un rôle précis pour permettre l’évacuation. 16 marins et 18 passagers rejoignent dans le calme le lifeboat.

Les six marins sélectionnés pour l’entraînement s’équipent en tenue étanche. Les kits de survie sont chargés dans le radeau sous potence.

Tente, duvets, vêtements chauds, nourriture… Si le matériel répond aux exigences du code polaire, l’exercice permettra de tester en conditions réelles son adéquation à la survie.

S’ensuit une heure éreintante, pendant laquelle les marins tractent le radeau sur une centaine de mètres entre les plaques de banquise désagrégée. Le froid est intense, parfois un pied glisse, les muscles se tendent. Certains sont contraints de plonger dans l’eau glacée pour orienter le radeau. Quel soulagement quand, enfin, les naufragés foulent une banquise stable.

Au milieu de ce désert de glace, les tenues rouges tranchent avec le blanc éblouissant de la banquise. Intrigués, des spectateurs à plumes observent l’étrange ballet qui se jouent sous leurs yeux.

Après l’effort physique, la promesse des tenues sèches dans les sacs de survie est réconfortante. Une fois changés, les aventuriers montent leur campement. L’exercice se poursuit avec un apprentissage des techniques d’arrimage et une mise en œuvre des moyens pyrotechniques de signalisation à l’approche des secours. Malgré le froid, l’équipage ne perd pas le sourire. L’été austral offre des jours plus longs, les marins profitent de ce répit pour dîner et jouer aux cartes dans une ambiance joyeuse. Sous un somptueux ciel étoilé, les survivants préparent la nuit qui promet d’être rude, les températures avoisinent les - 2 oC. Le soleil se lève et avec lui la fin de l’exercice. Ce soir les marins dormiront à bord de L’Astrolabe qui ne leur aura jamais paru aussi confortable.