© A. Ledauphin / MN
Convertir des miles en kilomètres, tracer une trajectoire avec sa règle Cras, utiliser un rapporteur, reporter une distance à l’aide d’un compas de navigation, renseigner la position et la vitesse d’une embarcation… depuis janvier pour la plupart, les réservistes s’exercent au maniement des instruments de navigation. Ce jour-là, Barbara, sage-femme depuis 25 ans, se prépare au rôle de navigatrice. « Il me tient à cœur de jouer un rôle dans la société, que ce soit en aidant à donner la vie, ou maintenant grâce à mon engagement de cinq ans dans la Marine, en servant le drapeau français ! », explique-t-elle, très limpide sur ses motivations. « Je cherchais une mission en extérieur », faisant ainsi écho à un propos du commandant sur le nombre de profils diplômés, « dernièrement un prof agrégé », en quête de travaux manuels. Pourquoi la Marine ? « Mon grand-père était marin, raconte Barbara, même s’il avait déjà quitté l’Institution quand j’étais petite fille ; inconsciemment nous sommes destinataires de récits qui nous construisent ». Apprenant qu’une escouade de réserve se crée sur la Côte basque, cette élégante et impétueuse quinquagénaire envoie sa lettre de candidature. Acceptée. Barbara incarne bien cette génération féminine de réservistes qui représentent 35 % des effectifs « et bientôt 40 % ».